LA PRESSE PÉRIODIQUE DE L'EPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE - Un exemple : « LA DECADE » (1794-1807) - HISTOIRE
Publié le 30/03/2012
Extrait du document
En dépit de leurs multiples divergences, il est un point sur lequel s'étaient accordés à peu près tous les philosophes du 18e siècle. L'homme était, pour eux, pris dans une totalité politico-culturelle qui, autant sinon plus que la nature, le faisait ce qu'il était. Si Montesquieu avait créé l'expression d'esprit général, la notion n'était pas moins présente à l'esprit d'un Diderot, d'un Helvétius ou même d'un Rousseau. Dès lors, toutes les activités, toutes les spéculations des hommes : religion, philosophie, morale, politique, économie, science - à la fois causées et causantes - faisaient partie d'une chaîne infrangible. Les lettres et les arts ne faisaient point exception. Ils n'étaient, eux aussi, que des maillons parmi les autres. D'un point de vue statique, ils étaient conditionnés par l'ensemble ; d'un point de vue dynamique, ils exerçaient sur lui une influence de première importance.
«
En polarisant les pensées et les énergies, les combats
de la période révolutionnaire achevèrent l'évolution.
Il n'était pas seulement question : pour ceux-ci de maintenir,
pour ceux-là de réformer, pour d'autres de renverser
des institutions politiques ; pour tous il s'agissait d'agir
sur et par l' " esprit général "· Il n'est pas douteux, par
exemple, que la lutte des Girondins et des Jacobins fut
moins le heurt de deux partis que l'affrontement de deux
mentalités.
Abordant par nature toutes sortes de sujets, la presse
périodique témoigne tout particulièrement de ce
" totali tarisme "· Chaque journal a ainsi sa personnalité et l'on
pourrait classer les périodiques comme on distingue les
partis par leur position dans l'hémicycle d'une assemblée.
L'importance, dans telle revue, de la rubrique scientifique
et, dans
celle-ci, la part faite à la science pure et aux
sciences appliquées revêtent bien souvent une significa
tion idéologique.
Pour éloignées
qu'elles puissent paraître,
l'esthétique et la politique sont deux aspects d'une
conception globale et les articles qui leur sont consacrés
s'éclairent respectivement.
Il serait abusif sans doute de
parler d'une esthétique de droite, du centre ou de gau
che.
Il n'en reste pas moins que sur une trame commune
chaque journal broche des nuances qui le caractérisent
idéologiquement.
Cette unité d'esprit, malgré le nombre et la diver
sité des rubriques et des collaborateurs, est parti
culièrement nette dans
la Décade philosophique, l'un
des périodiques les plus importants par sa tenue,
sa durée et son rayonnement.
Le projet de cette revue était né dans l'entou
rage de Chamfort.
Après
la mort du célèbre pessi
miste,
il fut réalisé par une association de six
hommes : Ginguené, futur auteur d'une importante
Histoire littéraire d'Italie, le poète et auteur drama
tique Andrieux, Amaury Duval, ex-secrétaire d'ambas
sade
à Naples et historien de l'art, Jean-Baptiste
Say qui devait devenir célèbre comma économiste
libéral, un ci-devant professeur, théatin défroqué,.
»
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