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LA PRÉCIOSITÉ EN LITTERATURE

Publié le 29/03/2012

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On appelle ordinairement préciosité la littérature mondaine française de 1630 à 1670. La première de ces dates peut appeler des réserves. Le mot « précieuse « d'où cette littérature tire son nom n'apparaît qu'en 1654, il désigne alors un certain type de femme en vogue dans les salons mondains. On peut cependant considérer cette préciosité du milieu du siècle comme l'aboutissement de tendances plus anciennes.

Un fait est sûr. La préciosité est une littérature de salon. Les salons sont un phénomène nouveau dans la société française. Vers 1600, les gens polis et cultivés prennent l'habitude de se réunir dans quelques hôtels aristocratiques. Ils ont le désir de se distinguer de la cour, envahie depuis le bon roi Henri par les petits nobles de province. La légende veut que la marquise de Rambouillet ait créé le plus célèbre de ces salons, outrée de la grossièreté des Gascons compagnons d'Henri IV. Mais plus profondément, ces salons sont des foyers d'opposition aristocratique à la monarchie. Les Rambouillet se compromettent avec Concini. Beaucoup de ces hôtels ont des relations avec les Guise, les Condé

« en a, c'est à la transformation de l'Etat d'une monar- chie féodale où le roi est le premier entre ses pairs desquels il reçoit des conseils en une monarchie abso- lue qui confirme la position sociale de l'aristocratie mais la veut docile.

Jusqu'à l'échec de la Fronde, cette aristocratie a cru possible de ressaisir quelques bribes de son pouvoir.

La vie des salons a été vivifiée par le souffle des batailles, les complots, les duels.

En ces temps troublés, on voit revivre les vieux romans de chevalerie.

Dès la fin du XVI° siècle, ils sont abon- damment traduits, donnant à leur tour naissance à toute une littérature d'imitation.

On les lisait avec délices.

Amadis des Gaules passait pour la bible d'Henri IV lui-même.

De même plus tard à l'hôtel de Rambouillet on remit en honneur, sous l'influence de Voiture, les genres littéraires médiévaux, le rondeau, la ballade; il y eut une manie du langage archaïque.

Les grandes dames, qui avaient toujours joui d'une liberté plus grande que les bourgeoises, participent au mouvement politique, telles Mesdames de Chevreuse, de Longueville.

Leur liberté grandit encore dans ces troubles.

Elles prennent de l'importance.

Leurs amours et leurs aventures ressuscitent l'atmosphère galante des romans courtois.

Cependant il faut, bon gré mal gré, se résigner à briller plus dans les salons que sur les champs de bataille.

D'ailleurs le mondain et le courtisan du XVII' siècle ne sont plus les chevaliers de jadis.

Ils sont les héritiers de la Renaissance.

Ils ont gardé certaines de ses leçons, particulièrement celles qui s'harmonisent avec leur nouvelle situation, l'individualisme, le platonisme.

Le culte des individus, des héros, a été une constante de la pensée aristocratique.

Et dans Platon la noblesse trouve une philosophie de l'idéalisme et de l'intuition propre à séduire une classe réduite à l'impuissance.

La doctrine platonicienne de l'amour prend une importance imprévue.

Les femmes y projettent leurs revendications.

A une époque où le mariage, aussi bien aristocratique que bourgeois, est fondé sur l'intérêt familial et non sur l'inclination individuelle, la pré- ciosité est une protestation contre les servitudes conjugales, une revendication d'indépendance.

Enfin ia préciosité apparaît au début du XVII° siècle comme un phénomène européen.

Rien d'étonnant à cela.

Les nobles italiens n'ont plus rien de chevaleresque.

En Angleterre les bourgeois se sont soulevés contre les Stuarts.

Et Don Quichotte ne laisse plus guère d'illusions sur la force de la noblesse espagnole.

La préciosité anglaise, « l'euphuisme.

de Lyly, sont. »

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