LA POÉSIE VICTORIENNE TENNYSON ET BROWNING
Publié le 16/07/2011
Extrait du document

la poésie victorienne. — Keats était mort en 1821, Shelley en 1823, Byron en 1824. Coleridge et Wordsworth vieillis ne faisaient plus que se survivre à eux-mêmes. Il put sembler pendant quelque temps que l'Angleterre allait désormais être vouée à la prose, car dix-huit années séparèrent la mort de Byron du premier grand succès de Tennyson (1842).
Pourtant ces dix-huit années furent loin d'être stériles. Dès 1832 pour Tennyson, dès 1833 pour Browning, ceux qui allaient être reconnus sans conteste comme les deux plus grands poètes de l'ère victorienne avaient publié des oeuvres qui portaient la marque de leur génie. Tous deux devaient fournir une très longue carrière et atteindre la fin du siècle.
Puis une seconde génération poétique se leva vers 1850 avec Matthew Arnold (1822-1888), D. G. Rossetti (1828-1882), Edward Fitzgerald (1809-1883), A. H. Clough (1809-1861), William Morris (1834-1896), Swinburne (1837-1909), James Thomson (1834-1882). Encore devrions-nous ajouter à tous ces noms ceux de grands prosateurs comme George Eliot, Newman, Ch. Kingsley, Stevenson, Meredith, Hardy, dont l'oeuvre poétique fut parfois considérable.
Il n'y a pas entre tous ces poètes assez d'affinités pour qu'on puisse vraiment parler d' «écoles «, voire même de «mouvements «. Cependant certaines préoccupations majeures, certains thèmes préférés, sont communs aux poètes de l'époque victorienne. Le trait le plus marquant, que l'on retrouverait chez presque tous, serait peut-être la conscience d'un message à proclamer au monde.
La Poésie Victorienne. — Tennyson : Biographie; les Poèmes de 1842; In
Memoriam : la Princesse, Maud, Enoch Arden; Conclusion. — Robert Browning :
la vie, les premières oeuvres Christmas Eve and Easter Day ; Men and Women ;
The Ring and the Book; Conclusion. —Elisabeth Browning. —Matthew Arnold.
D. G. Rossetti : Le préraphaélisme ; The Blessed Damozel, the Houseof Life; Christina
Rossetti. — William Morris. — A. C. Swinburne : lyrisme et rhétorique. —
George Meredith.
Autres poêles : E. Fitzgerald; James Thomson; A.-H. Clough; Coventry Patmore.
Notes bibliographiques.

«
tennyson 315
gieux,philosophique.
Beaucoupd'entre eux croient l'avoir découvert et le célè
brent, ou le prêchent,avec un sérieux et une conviction qui n'ontpoint toujours
trouvé grâce auprès de leurs successeurs.Cette « leçon » tend à s'exprimer soit en
de longs poèmes philosophiques, soit en de longues narrationsépiques,lyriques,
voire simplement romanesques.
Ces narrations sont caractéristiques de l'époque :
jamais plus beaux vers ne furent mis au service de plus belles intentions.
Malheureusement la grande poésie ne s'accommode pas toujoursdu ton
victorien.
Ondoit constater même chez les plus grands,commeTennyson, un glisse
ment naturel vers l'anecdotisme sentimental ou lesgentillesses dekeepsake, à
moins que parréaction ils netombent, comme Swinburne, dans la virtuosité somp
tueuse et purement formelle.
TENNYSON (1809-1892)
biographie. —Né en 1809 dans le petit village de Somersby, où son
père était pasteur, Alfred Tennyson reçut d'abord, avec ses nombreux frères,
l'enseignement paternel.
Touss'adonnaientplus ou moins à la poésie, mais il se
distinguait entre tous par une facilité
précoce et prodigieuse : dès 1827 il publia
quelques poèmes avec l'un de ses frères. A l'Université de Cambridge, de 1828 à
1831, Tennyson fut entouré, admiré, récompensé d'un prix; et son premier
volume de Poèmes (Poems, chiefly lyrical) en 1830 fut assez bien reçu.
L'année
suivante, la mort de son père fitsoudainement de lui lechef de la
famille. Il revint
àSomersby oùdésormais il vécut au milieu des siens, décidé à seconsacrer entiè
rement àsa vocation. Deux événements devaient bientôt exercer sur lui une grosse
influence : le premier(1832) fut l'échec d'unnouveau recueil de Poèmesqui
contenait pourtant quelques-unes de ses meilleures œuvres (Les Lotophaées,
La Dame de Shalott, Œnone). Cruellement malmené, ridiculisé par la critique,
Tennyson ne sedécouragea nullement,mais il serefermasur lui-même.
Il se remit
au travail, revoyant et corrigeant ses poèmes, écrivant peu, lisant beaucoup.Il ne
devait affronter de nouveau le public que dix ans plus tard. L'autre événement
gravefut,en 1833, la mortsubite à Vienne de son ami le plus cher, ArthurHallam.
Ce fut la grande, l'unique douleur de sa vie ; il ébaucha dès ce moment, -et-dans les
années qui suivirent, la plupart des strophes qui devaient composer In Memoriam.
En 1842 parurent enfin les deux volumes surlesquels allaits'édifier la gloire de
Tennyson.
Outreses pièces antérieures, presquetoutesrefaites, ilscontenaient
entre autres poèmes nouveaux Locksley Hall, la Mort d'Arthur, Ulysse,
Sir Galahad.
Lesuccès fut éclatant. Edgar Poe, deux ans plus tard, proclamait Tennyson
« le plus noble poète qui ait jamais vécu», et Wordsworthen 1845l'appelait « le
meilleurde nos poètes vivants ».Ilrecevait bientôtunepension royale,publiait
en 1847 un long poème,
la Princesse, puis en 1850, In Memoriam.
La même
année ilsuccéda àWordsworth comme poète lauréat. Les dates principales de sa
vie furent alors cellesde ses grandes œuvres, Maud (1855), les Idylles du.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ROBERT BROWNING: Poésie.
- La beauté dans la laideur en poésie _ Séance 14 : Du Parnasse ... au Symbolisme
- Une étude de la poésie à la lumière de l'esthétique phénoménologique : l'exemple de Francis Ponge
- Fiche sur la poésie
- La poésie du XIXème au XXIème siècle