LA POESIE DEPUIS LE ROMANI'ISME

« 4.

- Une des pièces de Gautier, c L'Art », célèbre la belle matière, la· forme très travaillée, les contours nets, la perfection d'aspect.

B) Leconte de Lisle.

5.

- Ensuite parut Leconte de Lisle.

Pessimiste et hautain, il condamna comme laide , vulgaire et cho­ quante la poésie ·de confidence et d'épanchement ; il réclama du poète la pudeur de ses souffrances ; il ensei­ gna la volonté stoïque de cacher une sensibilité frémis­ sante sous des dehors d'impassibilité contemplative ; enfin, avide de perfection, il reprocha à Lamartine et à MU.sset leurs négligences, à Hugo sa démesure.

- a) II est exact que les poètes romantiques ont abusé de la pliûnte lyrique , de la douleur étalée publiquement, de la confession publique.

- b) Mais Leconte de Lisle et les Parnassiens oublient trop à quel caractère de généralité humaine la confidence romantique s'élevait; et ils ne tiennent pas compte de toute la beauté de pensée et de sentiment qui brille chez Lamartine et Hugo.

- c) Il faut acquiescer avec réserve aw c reproches d'imperfec­ tion et d'excès.

Lamartine, Musset , ne sont pas toujours négligents, et Hugo n 'est pas toujours démesuré; il y a chez tous trois de grandes beautés formelles.

6.

- Leconte de Lisle est le poète d'un temps qui s'intéresse à la science et aux réalités collectives, à l'his­ toire, à la géographie et à l'archéologie.

Il évoque les religions et les mythes de l'IIide, de l'Egypte et de la Grèce , dès pays scandinaves, etc .

Ses Poèmes an tiques peignent c Héraklès au taureau >, « Les plaintes du Cyclope >, « La vision de Brahma >, c Le Nazaréen >; les Poèmes barbares, « le cœur d'Hialmar >, c La mort de Sigurd > ; les Poèmes tragiques , c le suaire de Mohammed >, c la résurrection d'Adonis >, « L'holo­ causte > ..

,Une véritable Légende des siècles! 7.

- Mais l'impassibilité de Leconte de Lisle n'est que de surface .

De cette histoire humaine , de c ette métamorphose continue des illusions, se dégage le senti­ ment de l'inanité de tout, d' un écoulement sans fin, d'lille course au néant .

ce · sentiment que d'autres ont. »