La poésie de ce poète, dans les quatre premiers livres des Contemplations, est-elle une poésie de souffrance seulement ?

 L’écriture de Victor Hugo est une écriture lyrique qui relève du mouvement romantique. Elle correspond à l’expression personnelle des sentiments, raison pour laquelle elle tend vers l’universel. La souffrance était toujours dans la poésie lyrique car elle permet au " je " poétique de vivre une expérience extrême. La souffrance inspire Victor Hugo, elle est présente tout au long de ses quatre premiers livres des Contemplations. Or, dans l’un de ses poèmes, il présente le poète comme « le souffrant du mal éternel ». Cette citation se trouve dans « le poème éploré se lamente » dans le premier livre « Aurore » où Victor Hugo comprend l’âme humaine et les souffrances des semblables. Et donc, la poésie de ce poète, dans les quatre premiers livres des Contemplations, est-elle une poésie de souffrance seulement ? Pour répondre à cette question, il s’agira dans un premier temps de constater qu’en effet la souffrance et le mal sont totalement présents dans ces livres. Il conviendra ensuite de nuancer ces analyses en montrant que figurent ainsi certains sentiments comme la joie et que la poésie de Victor Hugo répond à d’autres fonctions a part la souffrance. La souffrance semble le socle sur lequel se fonde la poésie de Victor Hugo. Il affirme que la vie est faite en effet de deuils, d’événements imprévus qui noircissent le quotidien pour aboutir à des situations de dépression ou du spleen baudelaire. Et c’est la souffrance qui fait naître des vers inoubliables comme le considère beaucoup de poètes. Parlant de la souffrance dans Les Contemplations, c’est penser à l’événement qui a énormément touché Victor Hugo ; la mort de sa fille Léopoldine en 1843 par noyade qui a fait longer le poète dans une période de deuil. Et là, ce dernier, exprime sa forte douleur qui le mène dans une phase de souffrance et lui consacre le quatrième livre de son œuvre sous le titre de« Pauca Meæ ». Il explore dedans sa douleur et les étapes du deuil, de l’abattement à la révolte, puis à l’acceptation. Comme dans plusieurs poèmes: « Demain dès l’aube », « Veni,Vidi,Vixi » . Ainsi dans le poème « IV », passage dans lequel Victor Hugo revient en deux vers sur sa tristesse infinie : «Oh !je fus comme fou dans le premier moment, / Hélas !je pleurai trois jours amèrement. ». Ainsi la souffrance peut bien rythmer, de sa morne scansion, le quotidien humain. Ainsi, nombreux sont les poètes et en particulier les romantiques qui se sont emparés de leur plume afin d’exprimer le mal qui les ronge et de mettre des mots sur leurs souffrances, à l’instar de Baudelaire dans Les Fleurs du Mal ; dans son poème «Albatros(1857) » ,il exprime sa mélancolie en poésie puisque le poète peut exprimer une souffrance psychologique comme le sentiment du Spleen .O