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LA POÉSIE : ANDRÉ CHÉNIER. L'ÉLOQUENCE : MIRABEAU. LA RÉVOLUTION ET LA LITTÉRATURE.

Publié le 10/12/2011

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mirabeau

Stérilité poétique du XVIIIe siècle. - On pourrait passer sous silence les noms des poètes français de La Fontaine à André Chénier; il ne manquerait aucune oeuvre de génie à l'histoire de notre peésie. Mais, pour expliquer et apprécier cette stérilité poétique qui est la marque propre de la littérature du xviiie siècle, il faut en noter les causes et signaler quelques auteurs dont les noms surnagent encore au milieu d'un déluge de vers oubliés. Jamais peut-être on n'a tant rimé, ni si spirituellement. Mais la plupart de ces vers ne sont que de la prose rimée, assez pauvrement du reste. Si l'on eût écouté Houdar de La Motte, on eüt renoncé au vers lui-même, la prose étant le seul langage conforme à la raison. On garda le vers par habitude et tradition classique, mais on n'y mit que de la raison, et une raison froide, ironique, ennemie de l'imagination et du sentiment. Aussi l'on eut des versificateurs par centaines, parfois très habiles, mais pas un poète avant André Chénier.

mirabeau

« Bernard, 'de Dorat, de Bernis, de Parny,.

ou· de Boufflen,.

mais du Vert-Vert de Gre~set, des épi­ grammes de Piron et de celles -d.'Ec:oackard-Le­ brun.

Us ont cultivé avec ferveur la poésie didactique et descriptive; mais que reste-t,.,il de la Religion de Louis Racine (1742), des Saisons de Saint-Lamhert (1769), des Mois deRoueher (1779),desFastes de Le­ mierre(1779), des Jardins deDelille (1782), deDelille qui donnera enco-re, entre autres pr0ductions, l'Homme des Champs -en 1800, les Trou règnes de la nature en 1809 et sera l(}ngtemps regardé comme le ,Virgile français pour avoir traduit 1es .

Géorgiques et l'Enéide P Delille est le plus illustre et aussi le plus habile des écrivains oo ce groupe; c'est donc à lui qu'il faut reprocher plus qu'aux autres l'abus de la des­ cription qui ne peint pas et· -celui de la périphrase qui noie les objets S0US les artifices de la rhétorique.

Tous ces mauvais disciples de Rousseau ont chanté la nature sans la comprendre.

Parrru les fahtilistes qui ont osé écl'ire des apologues apTès La Fontaine, il n'y a qu'un nom à retenir, celui de Florian (1755-1794}, l'aimable Florian. et loué par Voltaire, ,dont les Fables (1792), heureusement pour sa renommée, valent mieux que ses fades pastorales en prose.

Ni il ne peint les animaux, ni il n'observe la société comme son inimitable devancier; mais il es­ quisse ,d'assez gracieux tableaux, il conte avec ,esprit et il moralise avec .finesse; qu.elqnes- 'tmes de ses fa­ bles, une vingtaine, si l'on veut, sur cent vingt, sont restées classiques.

Leslyriques, les pompeux lyriques du xvm 8 siècle, y furent en grand honneur, mais les deux pl~s célèbres, Jean-Baptiste Rousseau (1669-1741) et Ecouchard­ Lehrun (1729-1807) surnommépar ses contemporains Lebrun-Pindare, seraient oubliés sans doute sans leurs épigrammes.

Dans l'ode, le ,cantique ou la cantate, Jean..cBap,tiste Rousseau ne supplée pas à l'inspiration par le « beau désordre »appris dans Boileau; sa no­ blesse et son harmonie déguisent mal sa froideur et,. »

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