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Publié le 12/11/2024

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« La parole ou l’arme de la politique Problématique: Comment la parole politique incite-t-elle à l’action? Un texte de Machiavel “Le prince se donne pour objectif la conservation et le développement de l’État.Il devra prendre ses distances à l’égard des qaulités morales que les hommes honorent en général, mais dont la pratique n’est pas toujours compatible avec le service de l’État. À un prince, donc, il n’est pas nécessaire d’avoir en fait toutes les susdites qualités (1, mais il est bien nécessaire de paraître les avoir.

Et même, j’oserai dire ceci : que si on les a et qu’on les observe toujours, elles sont dommageables ; et que si l’on paraît les avoir, elles sont utiles ; comme de paraître pitoyable, fidèle, humain, droit, religieux, et de l’être ; mais d’avoir l’esprit édifié de telle façon que, s’il faut ne point l’être, tu puisses et sache devenir le contraire.

Et il faut comprendre ceci : c’est qu’un prince, et surtout un prince nouveau, ne peut observer toutes ces choses pour lesquelles les hommes sont tenus pour bons, étant souvent contraint, pour maintenir l’État, d’agir contre la foi, contre la charité, contre l’humanité, contre la religion.

Aussi faut-il qu’il ait un esprit disposé à tourner selon que les vents de la fortune et les variations des choses le lui commandent, et comme j’ai dit plus haut, ne pas s’écarter du bien, s’il le peut, mais savoir entrer dans le mal, s’il le faut. Il faut donc qu’un prince ait grand soin qu’il ne lui sorte jamais de la bouche chose qui ne soit pleine des cinq qualités susdites, et qu’il paraisse, à le voir et l’entendre, toute miséricorde, toute bonne foi, toute droiture, toute humanité, toute religion. Et il n’y a chose plus nécessaire à paraître avoir que cette dernière qualité.

Les hommes en général jugent plus par les yeux que par les mains ; car il échoit à chacun de voir, à peu de gens de percevoir.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es ; et ce petit nombre ne se hasarde pas à s’opposer à l’opinion d’une foule qui a la majesté de l’État qui la défend ; et dans les actions de tous les hommes, et surtout des princes où il n’y a pas de tribunal à qui recourir, on considère la fin. Qu’un prince, donc, fasse en sorte de vaincre et de maintenir l’État : les moyens seront toujours jugés honorables et loués d’un chacun.” Machiavel, Le Prince (1513), chap.

XVI Qui était Machiavel? Machiavel (1469–1527) Peut-on séparer la morale et la politique tout en prétendant servir le bien du peuple ? Que faut-il faire pour accéder au pouvoir et le stabiliser ? Ces questions, ce sont celles auxquelles répond Nicolas Machiavel, père de la pensée politique moderne. Né à Florence dans une famille modeste, Nicolas Machiavel fait de solides études et commence une carrière politique en 1498 pour la République de Florence, qui le charge des missions diplomatiques difficiles et lui demande de lever une armée pour la reconquête de Pise.

Tombé en disgrâce à cause du pape Jules II, emprisonné et torturé, Machiavel tente de retrouver sa place de conseiller en incitant vainement Laurent II de Médicis, petit-fils de Laurent le Magnifique, à conquérir le pouvoir.

Retiré dans sa propriété de San Andrea, il écrit des pièces et commence une Histoire de Florence qui restera inachevée. Machiavel meurt prématurément d’une péritonite tandis que les Florentins, dont la ville est menacée par Charles Quint, lui demandent d’ultimes conseils sans pour autant lui offrir un poste officiel. À l’inverse de la pensée utopiste de son contemporain, Thomas More, la philosophie politique de Machiavel se veut réaliste.

Comme il le montre dans Le Prince (paru en 1532), son ouvrage le plus célèbre, la vertu du prince consiste à savoir quand il faut prendre le pouvoir et comment le conserver.

Pour acquérir le pouvoir, il faut saisir l’occasion favorable.

Pour le conserver, le prince doit se faire semblable au centaure Chiron : être mi-bête, mi-homme.

Les hommes ne peuvent en effet se diriger que par la force et la ruse.

Parce que le peuple ignore les intérêts supérieurs de l’État, le mensonge est un instrument politique légitime : « Le bon prince doit se faire grand simulateur et dissimulateur ». Prenant pour modèle la Rome antique, Machiavel est convaincu que le prince doit constamment faire la guerre pour assurer la paix.

Souvent considéré comme un théoricien du coup d’État, décrié pour son « machiavélisme », il n’en fut pas moins l’inspirateur des grands théoriciens du politique comme Hobbes ou le marxiste Gramsci au XXe siècle, et un partisan sincère du régime républicain.

En témoigne le seul ouvrage qu’il ait publié.... »

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