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La mythologie dans les Sonnets pour Hélène de ronsard

Publié le 29/06/2012

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ronsard

L'utilisation de la mythologie ds les poèmes d'amour est constante depuis Anacréon, L'Anthologie Palatine et les poètes latins. Il n'y a là aucune spécificité. Pourtant, Ronsard va littéralement crée un nouveau langage par la divinisation de son Hélène et par l'appropriation d'un langage mythologique.  D'abord, pour réfléchir sur la mythologie de Ronsard, il faut avoir présentes a l'esprit ces lignes très justes de François Rigolot dans Poésie et Renaissance aux édition Seuil de 2002 « si la mythologie est un des éléments les plus riches du tissu poétique chez un Ronsard ou chez un Du Bellay, elle s'affirme aussi comme le Miroir privilégié où se reflète une certaine 'façon de sentir' propre a chaque poète. L'écrivain projette inconsciemment son moi ds un matériau qui, parce qu'il est collectif lui semble opaque et donc sécurisant. Mais c'est derrière ce masque anodin qu'il faut surprendre l'écrivain à son jeu «.

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« Divinisation : Les premiers sonnets du recueil ne st pas seulement le lieu de la réitération du nom d'H mais du rapprochement du nom d'H avec une série de nomsmythiques qui lui st apparentés : des noms d'une mm famille épique, la chaste Pénélope + Telemaque (I, SV : est comparé a P qui calme T avec une Nepenthe, uneplante qui enleve tte douleur morale et rend la gaieté) Vénus très souvent (déesse de l'amour), aux noms de sa famille, Castor et Pollux, Jupiter : a partir de la vont semultiplier les noms autour d'un mm image.

Rapprocher H, Pénélope et Vénus, c'est parvenir à la représentation de ce comble qu'est la beauté jointe à la chasteté msc'est surtout inaugurer une liste, une constellation de noms autour du nom d'H.

Se constitue ainsi, autour du nom d'H, une galaxie de noms dont elle est le soleil.

Placéà une hauteur comparé à celle de l'Olympe au S10 du premier livre, H est élevé au rang de déesse. H est une autre Sinope dont le regard agit comme un venin ou un philtre (I,LI)XIII et XXXI: Compare Surgères à Pasithée « Ma Pasithée » v1: mytho grecque = une des charités, filles de Zeus, équivalent aux Grâces chez les romains, elles sontdes déesses personnifiant la vie dans toute sa plénitude, et plus spécifiquement la séduction, la beauté, la nature, la créativité humaine.

Vu par Homère et Hésiode.« merveille de la Nature, exemple sans pareil » v11 de XXXI (voir aussi second livre XII « tu es l'une des Graces » v14)Second livreXVIII ; v14 « je te veux désormais ma Pandore appeler » : mytho grecque = première femme.

Pour le nom « Pandore », il peut y avoir plusieurs significations : pantadôra, (celle qui a tous les dons) ou pantôn dôra (celle qui est le don de tous les dieux) Vu par Homère dans l'Illiade et par Hésiode ds la ThéogonieXXII : « Ta Circé; ta Sirene & ta Magicienne »v4 + « Je seray ton Orphée, & toy mon Eurydice » v14XXXI « Ma Venus, mon Amour, ma Charite » v5 Tj évoqué H de Troie ds les SPH, elle n'apparait nulle part pour elle-même mais pour servir des buts artistiques et personnels au poète : léguer son nom à la dame, cequi stimule son imagination créatrice ; accompagner l'évolution de son roman d'amour pour l'orner d'un style épique, fournir en somme un beau sujet à son discours etun gage infaillible d'immortalité poétique.

Hélène sera donc – comme la Cassandre des Amours – une médiatrice, une voie pour l'imaginaire.

Imaginaire quicommence avec le symbolisme. La Mythologie comme symbolisme, l'originalite de RonsardL'allégorieRonsard a pensé que l'essence de la poésie est le symbolisme, qui se traduit par le mythe, l'allégorie, la personnification, la comparaison, la métaphore.

Il avaitremarqué que l'un des moyens d'expression dont usent le plus volontiers les poètes alexandrins et latins, c'est de désigner les dieux et héros de la mythologie par leursnoms propres mais surtout par les symboles qu'il dégage (comme la chasteté de Penelope qui durant les 20 ans d'absence de son mari, n'a cessé de rejetter chaqueprétendant).

Renouvelle l'objet du symbole (n'est plus Pénelope mais désormais Hélène)De la mythologie à l'allégorie il n'y a qu'un pas.

Par allégorie, j'entends la personnification des idées abstraites.

Certaines divinités de l'Olympe le plus ancien, tellesque Pallas ou l'Intelligence, Mars ou le Courage guerrier, les Muses, les Grâces n'étaient à les bien prendre, que des abstractions personnifiés.

L'allégorie devient vitepour l'orateur et le poète un moyen de pénétrer ds les esprits, de frapper l'imagination.Ainsi une personne, (par exemple Hélène ou encore « un enfant, un aveugle » I,VI) se soustrait à une conception abstraite, ici au destin, Hélène devenant la personnequi a le l'avenir du poète en main, ce qui est typiquement mythologique.La mythologie n'étant plus désormais qu'une convention poétique et l'allégorie un ornement du discours, elles ne furent jms aussi rapprochées l'une de l'autre.

Lesfigures allégoriques abondent son œuvre à coté des figures mythologiques.

Il ne se contente pas tj de les nommer, de les présenter comme de simples images oumétaphores ; il lui arrive de décrire leur physionomie ou leur trait caractériel dominant.

Il les fait agir comme l'eussent fait Homère, Pindare ou Ovide.

Ainsi onretrouve, des références nombreuses aux flèches de Cupidon (mytho romaine) sans que celui-ci soit nommé, à Aphrodite, prise comme sujet uniquement pour sabeauté.

On comprend par l'emploi du passé simple, qu'il s'agit d'un tps loitain, mythologique.Sonnet I, 47(voir cours) Guerre de Troie symbolise le conflit intérieur du poète, déchiré entre raison et passion.XXIV : Peine que cause H au poète « yeux qui m'avez blessé » v9, Achille est cité.

On comprend qu'il aurait pu guérir R par sa lance les blessures causées par H.XLII (42): .

H risque de se brûler les ailes si elle favorise l'esprit au corps : évoque Icare.Par les références mythologiques qui ne sont pas forcément explicitées ds les contenus, on comprend ce que veut symboliser le poète.

Évidemment, les allégoriess'adressent à un public lettré capable de les déchiffrer.Réseau d'imagesLa mythologie à différentes reprises en association avec d'autres images, comme par exemple celle de la nature.

Cette dernière peut même être considéré comme unedivinité.Par exemple : La mythologie, centré sur Hélène et ses frères au Sonnet I,1, crée un nouveau réseau de rapports temporels qui amplifie le rayonnement de l'image.Les frères jumeaux d'Hélène , Castor et Pollux (v2), introduisent un tps mythique.

Après avoir passé alternativement 6 mois sur terre et 6 mois dans les enfers, Zeusles transporta au ciel et ils devinrent la constellation des Gémaux.

Ils incarnent une vision cyclique du tps, les 2 étoiles les plus brillantes de la constellation passantalternativement l'une devant l'autre comme Castor et Pollux qui alternent séjour en Enfer et séjour sur l'Olympe.

Le moi de « May »est ainsi mis en valeur par cesêtres mythologiques qui renvoient au signe astrologique des Gémeaux, natifs du moi de Mai.

/ Ainsi, par me biais de la mythologie, Hélène se trouve ainsidoublement associé au printemps et au serment d'amour.

(printemps = saison de « l'innamoramento »).Dans le Sonnet I, XXIX (29): Avril = moi de la naissance de H.

On assiste ds ce sonnet à la fois, à une divinisation d'H, à sa naissance et celle en parallèle de l'amourpuis à une relation inséparable entre la Nature éclatante du moi d'Avril, et l'intervention des Dieux lors de ce jour miraculeux.

« Voicy le mois d'Avril, où naquit lamereille » v1 « Les Oeillets & les Liz & la Rose vermeille servirent de berceau : La Nature & les Dieux »v5-6.

Donc c'est sous l'intervention des Dieux, que l'amoureclos au printemps.

Pour l'illuster encore, on peut citer le vers 4 du Sonnet XLIX (49) « Ce mois, qui bu beau nom d'Aphrodite s'appelle ».Outre, l'emploi de la mythologie mise en relation avec l'effervescence de la Nature, nous avons également l'utilisation d'un ensemble de mythe relatant cette fois, lapeine du poète.

D'ailleurs, personne mieux que la plus fascinante et la plus destructrice des héroïnes ne pouvait faire figure d'objet significatif ds l'œuvre de Ronsard XLVIII (48): v10 Mythe de Prométhée (Prométhée ayant volé le feu sur l'Olympe, le donna aux hommes, se vit pour punission de se faire ronger le foie par un aiglequotidiennement, son foie qui renaissait pendant la nuit) « Je suis ton Prométhée & tu est mon Vautour » = c'est dc une réfèrence à peine affligée par H au poète.Peine si forte qu'elle est comparable à la torture enduré par Prométhée.

L'amertume de l'amour et la cruauté d'H ne correspondent pas seulement au refus de la dameet à la douleur des sentiments non partagés : ils s'identifient au refus symbolique de la vie , à la mort.

H sa froideur met R en face de sa décrépitude. II, VII : Réf à Minos « Grand Minos de Dieu » v2, fils de Zeus et d'Europe .

Il fut un roi légendaire de Crète.

Son nom a été donné à la civilisation minoenne, quifleurit en Crète au cours du IIe millénaire av.

J.-C.

A mis fin à l'assujettissement d'Athènes envers la Crète au bout de 7 ans le dit Ronsard.

Ce dernier le met sur unpiédestal car lui aussi, il aimerait qu'Hélène lui rende sa liberté.

« Sept ans sont ja passez qu'en servage je suis » v9.. Dans l'œuvre de la Pléiade, la mythologie n'est pas un ornement gratuit.

Ronsard exprime une haute conception de la mission du poète, qui se doit l'interprète desdieux.

Il immortalise la belle dame, il exprime l'intensité de sa passion et relate l'obsession lyrique qui l'habite.

La mythologie ne se réduit pas a sa fonctionornementale.

Associé au présent du poète, partagé entre l'idéal de la Nature, et son amour pour Hélène de Surgères, l'omniprésence de celle-ci estampe véritablementla frontière entre réalité et fiction.

Mais qu'est ce peut mettre d'autre en avant le symbolisme de la mythologie évoqué par Ronsard ? Comment celle-ci est-elle utilisépour accomplir les buts de l'auteur ? La mythologie comme transformation de l'art poétiqueRenouveau de la création poétiqueIl définit l'écriture poétique comme écrire, c'est réécrire.

Pour lui, crée, c'est imiter.

Donc, la réécriture de txts antiques n'empêche pas le renouveau.D'ailleurs, si Ronsard invoque tellement de divinités (« invoque tous les dieux » II, L v.3), c'est pour renouveler la création poétique.

Je m'explique..

Si bien influencéqu'il soit par la Grèce Antique, il pense sûrement que l'inspiration est un don divin.

A cette époque, le poète, pour exercer son art, devait être inspiré des dieux.

Ilsdevaient lui léguer la parole.

Le poète se fait donc, selon la conception antique, l'intermédiaire, le messager entre les dieux et les hommes.(Petite anecdote, Homère, le premier poète, le plus célèbre de l'Antiquité, était aveugle.

On considère qu'en échange de l'inspiration transmise par les dieux, on devait. »

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