LA LITTERATURE PEUT-ELLE PARTICIPER A L’EMANCIPATION DU LECTEUR ?

« arrivé.

Ce second récit l'empêche de se sortir de la souffrance.

Mais on peut remanier la représentation du traumatisme par la littérature et donc l'orphelin ne souffre pas une seconde fois.   Mais il ne faut pas oublier l'aspect pernicieux de la littérature.

Elle est comme le pharmakov en grec qui désigne à la fois le médicament qui guérit mais aussi le poison mortifère.   La littérature peut être source d'aliénation   Elle enferme le lecteur dans une vision irréaliste de la réalité.

Dans le roman de Flaubert, Madame Bovary, l'héroïne éponyme est une adepte de romans à l'eau de rose, qu'elle dévore pour tenter d'échapper à la morosité de son existence.

Pour retrouver la magie de ses lectures dans la réalité, elle se met à fantasmer une vie mondaine, faite de luxe et de passions amoureuses.

Elle est persuadée que cet univers utopique existe mais cette folie la conduira à l'adultère, à l'endettement puis au suicide.

Ainsi, cet exemple montre que la littérature n'est pas toujours vectrice d'émancipation, à l'image d'Emma Bovary, prisonnière de ses fantasmes littéraires.   La culture peut être instrumentalisée pour justifier la barbarie.

Par exemple, pendant la seconde guerre mondiale, les textes de Nietzsche ont été récupérés par le régime nazi pour  étayer philosophiquement leur idéologie. Aussi, certaines cultures peuvent mener à la violence.

Par exemple, le Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire illustre le fait que l'Occident, dans le cadre de sa politique impérialiste, a développé un discours associant la culture à la domination et justifiant l'asservissement, obtenu par la force.

Donc la littérature n'est pas toujours synonyme d'émancipation puisqu'elle peut justifier l'assujettissement d'une partie de la population.   Quelles sont les conditions pour qu'une lecture puisse être source de libération et d'ouverture ?. »