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La littérature océanienne

Publié le 23/10/2011

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Le Polynésien, l'esprit rempli de sa mythologie, situe celle-ci dans le monde, et se trouve partout entouré de tableaux vivants : arbres, fleurs, rochers, poissons, sont autant de larges images qu'incorpore son langage. Sans pousser l'image, le monde naturel est la trame, la vie de l'homme le fil et le tissu, ce lyrisme qui fait le fond de tout discours polynésien.

« Les grands genres de la littérature polynésienne.

IJturpes, gënéalogies, poèmes épiques, drames et lyrisme Cette littérature offre de nombreux exem­ ples de ces genres essentiels, alors qu'elle n'a jamais été écrite avant le voyage de CooK.

La tradition rapporte que, parmi les di­ verses migrations des Polynésiens vers le Pacifique, celle qui gagna Tahiti assuma la tâche de maintenir la pureté de la tradi­ tion.

Des officiants récitaient les textes la nuit, en marchant, et leur débit, sans arrêt, sans hésitation, conférait aux paroles leur pleine efficience, pouvoir créateur, et pou­ voir d'ordre dans le monde.

Les novices ap­ prenaient les litanies par cœur.

A la moin­ dre défaillance de leur mémoire, ils étaient disqualifiés et chassés.

Ces récits ont constitué des liturgies de grand style.

Il appelle l l'Est, rien ne répond 1 Il appelle au Nord, rien ne répond 1 Il appelle à l'Ouat, rien ne répond 1 Il appelle au Sud, rien ne répond 1 Taaora est la clarté; il est le geste; il est la base; il est l'incorruptible; le fort qui créa l'univers; l'univers grand, sacrf qui n'est que la copie de Taaora; c'est lui qui le met en mouvement.

Voua pivota 1 Voua rochera 1 Voua aablea1 -Noua aommea1 - Venez, voua qui déferlez aur cette terre 1 11 lea place, lea place encore, mala cea matlèrea ne veulent pas a'unlr.

Alon, de aa main droite, il lance lea aept cieux pour en former la première base et la lumière eat créée et l'obacurlté n'exlate plua.

Tout se volt; l'Intérieur de l'unlvera brllle.

Le dieu reste ravi, en extaae à la vue de l'lmmenalté.

L'lmmoblllté a eeaaé; le mouvement exlate.

La fonction dea meaaagera est remplie .

L'orateur a rempli aa million.

Les pivota sont ftxéa, lea rochera aont en place, lea aablea aont posés ; tous les cieux se sont élevés; la mer remplit 1e1 profondeurs ; l'univers est créé.

Une telle genèse aide l'homme à se si­ l uer dans l'univers.

Il éprouve sa partici­ pation au monde dont toutes les parties lui Apparaissent vivantes.

Aussi bien il les nomme, il les personnifie, elles sont divi­ nisées et le Polynésien, à la suite de ces liturgies récite des prières de valeur : Ob Leka dea montagne&, Leka de l'océan, apporte......

(mivomf du no~M de planlu ) la joyeuse pulsation de la danse en l'homme.

Que ton eaprit puisse inspirer mon âme, Habitante de l'autel.

Ob Leka, Leka, Ecoute mon appel, Tu approchee, c'est bien, Tu me possèdes, je suJa béni .

Sans doute, en ne donnant point ici le nom des plantes et des choses utiles qu'il demande et qui exigeraient des explica­ tions, on donne à cette prière une appal'ence de mysticisme qui n'est pas dans la tra­ dition ou du moins qui ne dépasse pas ce­ lui qui est inhérent à toute danse reli­ gieuse.

Mais on voit dans ces membres de phrases le style de ces prières, le lyrisme qui leur donne une place dans la littérature d'un peuple.

Ceux que préoccupe la théologie polyné­ sienne ont cherché à distinguer, au travers du vaste panthéon, entre dieux, héros.

ancê­ tres déifiés, forces personnifiées, etc...

Mais la traduction littéraire ne spécifie pas ces qualités et quand on a laissé de côté les grands dieux de la cosmogonie, les récits essentiels qui demeurent sont les nomen­ clatures, les généalogies.

Et dans celles-ci, hommes, héros et dieux ont des limites in­ certaines.

La généalogie, dans la littérature orale des Polynésiens, est un genre majeur.

On ne peut en douter à voir les efforts pour l'apprendre, les appareils de mnémotechnie qui vont de la ficelle à nœuds au faisceau lie fibres qu'on tire aux Marquises, aux bois à encoches de Nouvelle-Zélande, et peut-être, aux fameuses tablettes de l'Ile de Pâques.

Ils aident à réciter les liturgies.

Ce sont aussi les chapelets pour la récitation des généalogies.

Il arrive que les noms de lieux soient mêlés aux noms de personnes, et · même à des noms qui nous paraissent abstraits et qui ne l'étaient pas pour l'auditeur océa­ nien : le Vide, l'Abîme, la Nuit, l'Aube, la Lumière, la Pensée, la Conception.

L'énumé­ ration généalogique de tous ces nomina était une technique littéraire pour enregis­ trer à la fois héros, dieux, événements lé­ gendaires des hommes dans leurs tles, et or­ dre présumé de la création.. »

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