La littérature européenné de 1919 à 1939 (exposé)
Publié le 10/11/2018
Extrait du document
Un peu avant la guerre, quelques écrivains parisiens, dans une capitale qui reste le cœur littéraire de l'Europe, ont créé la Nouvelle Revue française (NRF). Cet organe phare de la période 1918-1940 accueillera nombre des inventeurs à venir.
• Pourtant, les grands noms de cette revue sont associés à un retour en force du classicisme, opposé aux héritiers du naturalisme. Valéry, Gide, Claudel sont chacun à sa façon des novateurs - le premier dans la valeur reconnue à la forme, le deuxième dans le bouleversement lyrique des valeurs, le dernier dans le renouvellement du théâtre -, mais ils restent pris dans une pratique de l'écriture visant à l'équilibre et à une beauté toute de pureté.
• Leur cadet Jeun Giraudoux (18821944}, emblématique de l'esprit NRF et sans doute l'un des auteurs les plus goûtés du public de l'entre-deux-guerres, donnera pendant les années 1930 des pièces faisant directement référence aux anciens, comme Électre (1937} ou La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935).
• Représentés dans un palais de Chaillot aux lignes néo-classiques, ces succès internationaux nous rappellent que le public cultivé est un public bourgeois, qui ne déteste pas être bousculé mais reste sur le fond assez conservateur.
• Il aime, par exemple, les pièces sociales de (1873-1954). George Bernard Shaw (18561950}, les drames religieux de T. S. Eliot (1888-1965}, comme il apprécie de lire les récits délurés de Colette.
UN ENTRE-DEUX-GUERRES FOISONNANT
Alors qu'en 1914 les lettres européennes semblaient épuisées, la Première Guerre mondiale sonne un réveil fracassant encore avivé par l'émigration russe et les visites américaines. Du tango à Hemingway, en passant par le jazz et le cinéma, les littératures nationales découvrent littéralement le monde. Une floraison extraordinaire s'ensuit, qui fait de cette période l'une des plus riches et des plus intéressantes de l'histoire des lettres européennes. Sous les apparences de la continuité, des ruptures s'amorcent des espaces s'inventent qui reconfigurent complètement l'espace littéraire : la poésie, le théâtre ainsi que le roman voient leurs conventions voler en éclats. Les grandes œuvres qui s'écrivent alors sont bien sûr le fait d'individus, voire de génies isolés et quasi inconnus, mais elles baignent dans une atmosphère de création et de renouvellement des formes qui font de l'entre-deux-guerres le moment par excellence de la modernité.
SOUS LE SIGNE DES RÉVOLUTIONS
L'entre-deux-guerres commence au lendemain de l'immense boucherie de la Grande Guerre, qui traumatise des millions d'hommes et interroge en profondeur les valeurs sur lesquelles s'est construit l'Occident depuis plusieurs siècles. Comment peut-on se réclamer de la raison quand des empires bien administrés, aux citoyens éclairés et aux gouvernements raisonnables, ont pu s'abîmer dans les tranchées de Verdun? La question est aussi posée à une littérature qui, plus que tout autre forme artistique, s'est identifiée avec l'idéal intellectuel et esthétique de la mesure. Une représentation rationnelle du monde, celle qui prévaut depuis le réalisme, a toutes les chances de passer à côté de la réalité qu'elle prétend décrire : telle est l'intuition fondamentale des écrivains de l'entre-deux-guerres. Ils tentent alors de contourner la raison, de s'y opposer, créant des personnages de détraqués qui, de plus en plus souvent prennent la parole pour imposer leur étrange vision du monde. Des hommes malades :tels sont les héros des Belyï, Proust, Joyce, Céline ou Thomas Munn qui inventent une littérature nouvelle. Il faut dire qu'un certain Freud commence à se faire connaître et que la psychanalyse révèle à l'Occident stupéfait les névroses qui le hantent Les poètes surréalistes épousent cette vision pour faire d'une parole malade, aux frontières de la folie, la seule parole poétique possible. Ils espèrent ainsi révolutionner l'homme occidental, à l'unisson des révolutions politiques qui scandent cette période bouleversée, sortant de l'horreur pour bientôt y entrer à nouveau.
LES INTELLECTUELS
Littérature et politique s'imbriquent étroitement dans l'entre-deux-guerres; l'engagement n'est que la figure la plus avancée d'une posture qui, dans la lignée de Victor Hugo et d'Émile Zola, conduit l'écrivain à donner son avis sur les grandes questions sociales et politiques. Le développement de la presse, la politisation extrême de ces années déchirées entre les fascismes, le communisme et une culture démocratique exténuée obligent jusqu'aux plus réservés à l'intervention. Un Paul Valéry, un André Gide, de nature plutôt réservée, se muent ainsi en tribuns, cependant que d'autres, tel André Malraux, fondent leur carrière d'écrivain sur cette autorité nouvelle. La littérature y gagne en dignité, mais le revers de cette prise en compte de l'actualité est sans doute un aspect un peu daté de la plupart des œuvres écrites à cette époque. Seules les plus grandes, quelle que soit leur couleur politique, échappent a posteriori au léger voile de poussière qui recouvre à présent ces livres.
«
LES
ASSOCIATIONS D'ÉCRIVAINS
I!Jhù!J.h@i L'entre-deux-guerres voit à la fois
Le surréalisme, en France puis dans le
la montée en puissance des prix
reste de l'Europe, naît dans le sillage de littéraires
et l'explosion des clubs
Dada comme la forme la plus aboutie
et autres associations.
Le Pen Club
de cette révolte contre les valeurs.
International
apparaît comme une 1940),
le romancier lssaak Babel (1894-
1941) ou la poétesse Marina Tsvetaieva
(1892-1941), un temps exilée à Paris et
qui rentrera à Moscou pour disparaître
presque aussitôt.
• En France, ce sont André Breton sorte
de corporation, offrant à ses
(1896-1966), Philippe Soupault (1897- membres
les possibilités de ce que 1MW7M3Wi1'
1990), Robert Desnos (1900-1945),
l'on nomme aujourd'hui un réseau :
L'aversion décidée du communisme
Paul Eluord (1895-1952) et Louis
relations avec les éditeurs,
et des fascismes pour toutes les voix
Aragon (1897-1982) qui, entre 1919 et conférences,
médiatisation en sont les
qui ne se laissent pas réduire aux
1924, explorent de ressorts.
Plus engagés, les fondateurs
esthétiques officielles tend à concentrer
nouvelles voies
de l'Association des écrivains et artistes une bonne partie de la littérature
littéraires : révolutionnaires
(AEAR) sont liés au
européenne sur Londres et surtout
l'écriture communisme,
et deux associations Paris, capitale incontestée de la culture
automatique pour rivales,
l'une contrôlée par l'URSS et mondiale
où se réfugient des artistes
Breton et Soupault l'autre
tentant de sauvegarder son et écrivains de l'Europe entière à la fin
dans Les Champs indépendance,
coexisteront quelque des
années 1930.
magnétiques, en temps.
L'hostilité
des politiques a pour revers
1919, ou le rêve éveillé du Desnos de
1-------------_, l'engagement des écrivains, qui
Rrose Sélavy.
en 1924, avant que Breton prennent
parti pour et surtout contre
n'en donne la théorie dans le premier DES
SCANDALES
des régimes, des luttes et des causes.
Manifeste du surréalisme (1924).
•
Les surréalistes ne sont pas seuls à
À cet égard, il faut souligner la force
• Très vite, dans toute l'Europe, des
tirer la leçon des découvertes de Freud.
d'attraction du communisme :la
courants similaires La
Conscience de Zeno (1923), de répression
stalinienne est encore mal
---·• se
manifestent avec l'Italien ltalo Svevo (1861·1928), connue,
et le communisme apparaît
Embericos en reprend le modèle de la parole- comme
la seule idéologie capable
Grèce, Federico confession,
tel qu'il se déploie dans de
faire pièce au nazisme et à ses
Cordo Lorco
la cure psychanalytique, pour en faire
épigones.
Jusqu'à la fin des années
(1898-1936) en un
modèle littéraire.
1920,
des écrivains comme Andrei
Espagne, Roland
• Joyce et la londonienne Virginio
Gorki ou Vladimir Maïakovski, des
Penrose en WooN(1882-1941)
dramaturges comme Stanislavski
Angleterre ou vont
plus loin en imposent l'image d'une Union
Vladimir Holan (1905-1980) en modelant
certains soviétique accueillante à la création.
le
Tchécoslovaquie.
de leurs récits sur dramaturge Bertolt
Brecht (1898-1956),
• Exalter les pouvoirs de l'inconscient, le «courant
de la en Allemagne, est parmi les premiers à
libérer l'esprit humain, c'est à leurs yeux
conscience» (stream se ranger aux côtés des communistes,
accomplir dans le domaine artistique et of consciousness).
bientôt
suivi par André Malraux (1901-
individuel le grand rêve révolutionnaire _......._,....._.laissant de côté 1976), qui donne avec L'Espoir (1937)
de libération de l'homme.
Nombre de toute
ponctuation pour coller au plus un récit épique du combat des Brigades
ces poètes seront tentés par le
près des flux et des rythmes des voix internationales contre le franquisme
communisme, fascinés par l'énergie
intérieures.
Chez Virginia Woolf, cela
espagnol.
le poète andalou Antonio
d'une révolution soviétique dont les
conduit à une abolition du temps
Machado (1875-1939),1e romancier
réalisations artistiques -l'œuvre du «objectif»
du récit au profit d'un temps français
Henri Barbusse (1873-1935) ou
poète Vladimir Maïakovski (1894-1930) purement affectif (Mrs.
Da/Iowa y.
1925).
le Russe Ilia Ehrenbourg (1891-1967)
par exemple -vibrent à l'unisson des •
L'irruption de l'intimité sur la scène
apparaissent comme les grands noms
avancées politiques.
littéraire
est l'un des grands de
cet engagement de gauche, qui va
• Si Breton, dès le début des années
mouvements de cette époque.
Le trouver dans la Résistance l'occasion de
1930, perçoit les monologue
intérieur de Molly Bloom, conjuguer
héroïsme, lyrisme et
dangers du
à la fin de l'Ulysse de Joyce, fait retrouvailles
avec
stalinisme, des scandale
: la crudité de cette parole une
certaine
poètes comme féminine apparaît comme la pointe tradition nationale :
René Chor la plus avancée d'une révolution Malraux, qui se
(1907-1988), des
mœurs qui fait alors trembler détourne
du
Paul Elu a rd ou l'Occident : le jazz et le tango, la communisme au
Louis Aragon psychanalyse, les cheveux courts pour profit du gaullisme,
resteront toute leur vie fidèles au Parti
les femmes sont comme une première BertoH Brecht,
communiste.
Ce qui n'empêche leur révolution sexuelle, dans des sociétés Aragon et Char,
écriture d'entrer dans la tradition vite affolées par cette modernité qui
resteront fidèles au PC, en sont les
du grand lyrisme amoureux (Eiuard, séduisante
et angoissante.
Tout autant
figures emblématiques.
Capitale de la douleur, 1926) ou
qu'à la crise économique, le fascisme
de l'hermétisme romantique (Char, peut
apparaître comme une réponse
Le Marteau sans maïtre, 1934).
culturelle à ces angoisses, notamment
• Moins politisée, une nébuleuse
à travers la notion d'art «dégénéré» qui
surréaliste se détachera rapidement du désigne à la fois la modernité et un
mouvement pour explorer ses voies certain cosmopolitisme fort éloigné
propres : Antonin des
traditions nationales.
Artoud (1896- •
Il apparaît en effet très vite que les
1948), Henri
États totalitaires qui se mettent en place
Michaux (1899- dans les années 1920 et 1930 ont un
1984), Michel leiris compte à régler avec la littérature
(1901-1990) se moderne, avec son "immoralité» et
préoccupent moins l'apologie de la liberté qu'elle constitue __ ...,..
__ ., de l'ordre du
dans sa forme comme dans ses sujets.
monde que de leurs explorations
-=-.....,L'exil d'un Thomas
intimes, aux frontières de la folie, de
Mann ou d'un
l'hallucination et de la rencontre avec Stefon
Zweig
cette chose étrange, inconnue et
(1881-1942), en
familière : leur propre langue.
Ils
Allemagne et en
retrouvent alors la voie proustienne Autriche,
répond à
d'une exploration vertigineuse de leur
cet égard à la
propre moi, enrichie des apports de la répression
et
psychanalyse : L'Âge d'homme (1939),
à la terreur staliniennes qui s'exercent
de Michel Leiris, en est un bon en
Russie contre le dramaturge et
exemple.
romancier
Mikhan Boulgakov (1891- TENTATIONS
FASCISTES
• Il existe aussi un engagement de
droite, représenté
n•a• r notamment par le
sulfureux Louis
Ferdinand
Céline (1894-
1961 ).
Celui-ci
pose problème à
l'historien des
lettres, tant \.
l'aveuglement régressif de ses
engagements politiques contraste avec
l'audacieuse modernité de sa prose
jauée, donnant la parole à des êtres
menacés par la maladie mentale, aux
limites de l'hallucination et du délire,
usant d'une grammaire syncopée et
d'un vocabulaire rabelaisien pour
régénérer et décaper le roman.
Se
situant fondamentalement aux marges
du champ littéraire et politique, Céline
fera de son soutien à l'extrême droite une
position artistique, une façon de
cultiver la rage d'une écriture toute
de refus : si Voyage au bout de la nuit
(1932) séduit des lecteurs de tous
horizons politiques, l'auteur de Mort
à crédit (1936) s'aliène vite une part
de son lectorat par un antisémitisme
débridé, qui se donne cours dans
des pamphlets d'une violence
extraordinaire.
• Plus mesurés, mais tout aussi engagés
contre la culture bourgeoise et le
parlementarisme démocratique,
l'Allemand Ernst Jünger (1895-1998),
les Italiens Curzio Malaparte (1898-
1957) et Filippo Marinetti (1876-1944),
le Français Pierre Drieu la Rochelle
(1893-1945) cultivent l'idée d'une
régénération qu'ils espèrent voir
s'accomplir par les révolutions fascistes.
Mais ils apparaissent à la relecture plus
proches d'un anarchisme de droite,
aristocratique et esthétisant, que de
l'acculturation massive qui sert de
programme culturel aux extrêmes
droites européennes.
LA DIFFICILE LUCIDITÉ
Engagement ne vaut pas toujours
aveuglement et le Manifeste pour
un art révolutionnaire indépendant
cosigné par André Breton et Léon
Trotski en 1938 rappelle que l'art ne
saurait s'asservir à une idéologie, quelle
qu'elle soit.
lis sont rares, pourtant,
ceux qui dans l'entre-deux-guerres
échappent au tropisme des extrêmes.
·André Gide (1869-1951) donne
l'exemple d'une possible lucidité des
intellectuels dans ces années : un temps
proche du PC, il donne avec Retour
d' URSS (1936) un livre de doute, qui
réaffirme le devoir de lucidité face aux
engagements partisans.
les jeunes
écrivains qui émergent à la fin des
années 1930, Sartre et Camus en
particulier, s'en souviendront.
• De son côté, le catholique Georges
Bernanos (1888-1948) exprime ses
désillusions à l'égard de la croisade
franquiste avec Les Grands Cimetières
sous la lune (1938).
• Certains livres comme Le Meilleur
des mondes (1932) de l'Anglais Aldous
Huxley (1894-1963) ou, dès 1922, Nous
outres du Russe levgueni Zamiatine
(1884-1937) apparaissent comme de
fulgurantes prémonitions dans leur
dénonciation d'un monde utopique
invivable; il faudra pourtant attendre
1948 et le célèbre
1984 de George
Orwell (1903-
1950) pour voir
se constituer
européenne.
• Loin de tout engagement, enfin,
l'écrivain tchèque d'expression
allemande Fronz
Kofko (1883-
1924) laisse à sa
mort deux romans
inachevés qui
disent avec
précision
l'expérience
tragique de
l'homme contemporain pris dans le
piège de l'État moderne.
Le Procès
(1925) et Le Château (1927) sont les
pièces maîtresses d'une œuvre de première
importance, explorant les
thèmes de la culpabilité, de l'errance,
de la difficulté d'être.
LE TEMPS DES SOMMES
• L'Autrichien Hermann Broch (1886-
1951) est de ceux qui, sans s'engager
directement, entreprennent une
analyse impitoyable des mécanismes
qui conduisent au fascisme.
Sa grande
fresque des Somnambules (1929-1932)
est une généalogie du nazisme, en trois
étapes, passant de la décomposition
d'une société et de l'er rance d'individus
issus de l'ordre ancien à leur séduction
progressive par la mise en scène
fasciste d'un ordre du monde.
• Dans ces mêmes années, d'autres
grandes fresques historiques se
consacrent à l'histoire immédiate : un
autre Autrichien,
Robert Musil
(1880-1942),
donne avec
L'Homme sans
qualités une
analyse des
derniers jours
._.., _ _..de l'Empire
austro-hongrois, de son grand rêve
d'harmonie et d'ordre en train de se
s'écrouler sur lui-même.
• L'œuvre de l'Allemand Thomas Mann
(1875-1955) participe de la même
ambition.
et sa Montagne magique
(1924), 1'une des réussites majeures du
roman européen de cette époque,
propose une lecture historique
d'ensemble (le roman s'achève à l'aube
de la guerre) nouée à un itinéraire
individuel envisagé avec une grande
profondeur psychologique.
Mann, au
demeurant s'engage tr ès tôt contre le
nazisme; comme Broch, comme Musil,
il devra s'exiler.
lA TENTATION DU JEU
Il y a enfin les écrivains qui cherchent à
s'abstraire de leur époque, développant
une écriture virtuose placée sous le
signe du jeu.
Outre certains des
surréalistes.
tel Henri Michaux, il faut
citer ici deux grands noms.
• Vlodimir Nobokov (1899-1977),
exilé russe de passage à Prague et à
Paris avant son envol pour l'Amérique,
écrit en russe, puis en anglais, et même
en français une œuvre virtuose, dans
une prose ironique et pétillante qui
retourne les conventions culturelles
et sociales.
La Défense Loujine (1929),
L'Invitation ou supplice (1935) et La
Méprise (1939) inaugurent une œuvre
parmi les plus brillantes du siècle.
• Découvert plus tardivement, le poète
portugais Fernando Pessoa (1888-1935)
est l'une des énigmes du siècle.
Il écrivit
simultanément les œuvres des plus
grands poètes de son époque : Alvaro
de Campos et Ricardo Reis, mais aussi
d'autres pseudonymes, sont les
masques sous lesquels s'avance cet
obscur employé de bureau pour
révolutionner anonymement la
littérature et la poésie portugaises..
»
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