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LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE

Publié le 27/01/2019

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Le célèbre cinéaste de la movida, Pedro Almodovar a rassemblé ses textes dans un recueil qui constitue un véritable document sur les années 1980 en Espagne: Patty Diphusa, La Vénus des lavabos, 1991. Peur Alvaro Pembo, l'écriture peut exorciser les démons de l'âme. L'humour cinglant et l'obstination de ses personnages marquent ses textes (Des crimes insignifiants, 1989; Les êtres immatériels, 1990).

 

Le roman policier

 

Proches de cette volonté de lisibilité, mais soucieux de proposer une investigation du réel héritée des auteurs des années 1950, un certain nombre d'écrivains se tournent vers le roman policier. Manuel Vazquez Montalban est leur chef de file, et atteint immédiatement la réussite avec son personnage complexe de détective non conventionnel, Pepe Carvalho. Celui-ci est un exagent de la ClA, passionné par la littérature et la gastronomie. Le premier titre de la série est Tatouage (publié en 1974 en Espagne et en 1990 en France). L'auteur s'y amuse à parodier les procédés habituels des romans policiers. Les aventures de son héros construisent une saga qui a rencontré beaucoup de succès en Espagne, ainsi qu'en Europe, et qui a énormément contribué au développement de la fiction policière espagnole. Manuel Vazquez Montalban s'est en outre illustré dans le roman traditionnel et a construit une œuvre littéraire où le rôle du langage est essentiel dans la perpétuation de la mémoire (Le pianiste, 1988; La joyeuse bande d'Atzavara, 1989; Moi Franco, 1994; Galindez, 1992).

 

SiDa Press/Ulf Andersen

 

 

Le roman policier espagnol est essentiellement lié à la période de la transition démocratique et a pour chefs de file des militants de sensibilité socialiste. Eduardo Mendoza montre à travers Le mystère de la crypte ensorcelée (1979) et Le labynnthe aux olives (1982) que l'écriture policière est capable de se tourner en dérision. Arturo Pérez-Reverte (Le tableau du Maître Flamand, 1993; Le club Dumas, 1994; Le maître d'escrime, 1994) et Andreu Martin (Barcelone connection, 1988, et Un homme peut en cacher un autre, 1995) sont les deux autres figures emblématiques du roman policier espagnol.

 

La littérature féminine

 

Depuis la fin du franquisme, la société espagnole a connu de profondes mutations, auxquelles les femmes ont pris une part active tant au niveau social qu'au niveau artistique. Ana Maria Matute, née en 1926, ouvre la voie de la littérature féminine dans les années 1950 avec une production abondante (Fête au nord-ouest, 1953, Plaignez les loups, 1958), qui compte aussi bien des livres pour enfants, comme Le criquet d’or (1963). Carmen Martin Gaite a publié récemment La reine des neiges et Passage nuageux (1994) après une longue éclipse de la scène littéraire. Adelaida Garcia Morales s'interroge sur l'existence (Le Sud, 1985, adapté au cinéma par Victore Erice; Le silence des sirènes, 1985; La logique du vampire, 1990), alors que Soledad Puértolas se distingue dans plusieurs genres: littérature enfantine, nouvelles, roman policier (Reste la nuiL prix Planeta en 1989; L’indifférence d'Eva, 1992; À l'heure de la fermeture des bars, 1995).

 

Chantre du récit érotique, Almuneda Grandes (Les vies de Loulou, 1989, adapté au cinéma par Bigas Luna) a sorti ce genre littéraire de son ghetto, aux côtés de Maria Jaén (Le micro rose, 1986), ou Ana Rossetti (Perfidies, 1991). D'autres femmes ont bâti une œuvre importante, comme Lourdes Ortiz (Avant la bataille, 1992) qui passe du registre militant à celui de l'Histoire, ou

 

dénonce, dans ses essais, le machisme de la société espagnole. Christina Fernandez Cubas, quant à elle, est l'une des plus grandes nouvellistes fantastiques du pays (L’année de grâce, 1987; Les greniers de Bruma/, 1994).

 

La poésie contemporaine

 

Du début du siècle à l'époque contemporaine, la littérature espagnole n'a cessé d'être hantée par la poésie. Cette dernière se caractérise par une très grande diversité de courants. On trouve à côté de certains tenants d'une tradition d'écriture comme Antonio Colinas, né en 1946, (Les silences de feu, 1993), des auteurs qui construisent leur propre langage comme Antonio Gamoneda, né en 1931, dont le recueil Âge (1987) inaugure une nouvelle orientation de la poésie espagnole. Durant les années 1970 apparaît un groupe de poètes les novisimos, dont l'un des chefs de file, Pedro Gimferrer, né en 1945, évolue rapidement,

Le roman policier

 

Proches de cette volonté de lisibilité, mais soucieux de proposer une investigation du réel héritée des auteurs des années 1950, un certain nombre d'écrivains se tournent vers le roman policier. Manuel Vazquez Montalban est leur chef de file, et atteint immédiatement la réussite avec son personnage complexe de détective non conventionnel, Pepe Carvalho. Celui-ci est un exagent de la ClA, passionné par la littérature et la gastronomie. Le premier titre de la série est Tatouage (publié en 1974 en Espagne et en 1990 en France). L'auteur s'y amuse à parodier les procédés habituels des romans policiers. Les aventures de son héros construisent une saga qui a rencontré beaucoup de succès en Espagne, ainsi qu'en Europe, et qui a énormément contribué au développement de la fiction policière espagnole. Manuel Vazquez Montalban s'est en outre illustré dans le roman traditionnel et a construit une œuvre littéraire où le rôle du langage est essentiel dans la perpétuation de la mémoire (Le pianiste, 1988; La joyeuse bande d'Atzavara, 1989; Moi Franco, 1994; Galindez, 1992).

« La littérature espagnole En 1942 paraît La famille de Pascual Duarte de Camilo José Cela, né en 1916.

Ce roman renou­ velle de fond en comble l'écriture romanesque espagnole.

En dénonçant l'absurdité de la vie et en épinglant les contradictions du régime fran­ quiste, il dresse un tableau sans concession de la société espagnole.

La censure franquiste réagit trop tard pour empêcher le succès international du roman.

Avec son deuxième roman La ruche, publié en 1951 en Argentine, il décrit la vie à Madrid dans les années 1940.

Le prix Nobel de lit­ térature lui est décerné en 1989.

Il ouvre la voie à une génération d'écrivains qui complètent ses descriptions de la société: Jesus Fernandes Santos qui décrit le monde rural dans Les fiers (1954), ainsi que Miguel Delibes, dont le style à la fois pré­ cis et sensible atteint son apogée dans Les rats (1962).

Delibes reçoit en 1993 le prix Cervantes, la plus haute distinction littéraire décernée en Espagne.

Il cesse d'écrire la même année, laissant une œuvr e abondante.

La guerre d'Espagne donne aussi naissance à d'innombrables poèmes épiques, souvent d'auteurs anonymes, et regrou­ pés dans ce qu'on a appelé le romancero.

Le réalisme des années 1950 La génération des années 1950 compte des écri­ vains appartenant à la «génération des enfants perdus ••.

Ils restent profondément marqués par le souvenir de leur enfance durant la guerre civile, alors incompréhensible pour eux.

Ils livrent leurs souvenirs afin de protester contre l'interprétation des événements historiques (tels qu'ils sont pré­ sentés).

Cette mouvance se caractérise par le tremendismo, qui est-une forme de réalisme exa­ cerbé.

Le thème de l'enfance confisquée par la guerre domine un certain nombre de romans de cette époque, comme Deuil au Paradis de Juan Goytisolo (1955), ou la trilogie d'Ana Maria Matute, Les marchands (1959 à 1969), qui analyse les conséquences morales du conflit sur sa géné­ ration.

Les écrivains de l'ère franquiste se réfu­ gient dans le réalisme social mais se heurtent à la censure.

Le premier roman de Gonzalo Torrente Ballester, né en 1910, est ainsi interdit par le ré­ gime.

Luis Romero doit publier son livre La non·a (1951) en Argentine.

Les écrivains espagnols par­ tent en exil essentiellement vers des pays hispano­ phones, établissant ainsi un pont entre le nouveau et l'ancien monde.

Les écrivains sud-américains ne sont pas soumis à la censure et procurent aux lecteurs espagnols des récits où le réalisme le dispute à la magie.

Les ouvrages de l'Argentin Jorge Luis Borges (Fictions, 1941) ou ceux de Julio Cortazar (Marelle, 1963) et de Gabriel Garda Marquez (Cent ans de solitude, 1967) trouvent un écho favorable auprès des lecteurs, sans exercer cependant d'influence fondamentale auprès des écrivains espagnols qui revendiquent leur iden­ tité.

La fin du franquisme coïncide avec un relatif ......

Chef de file de la fiction policière avec son héros truculent Pepe Carvalho, Manuel Vazquez Monta/ban a également contribué au renouveau de l'écriture romanesque.

' Juan Goytisolo fait partie de ce que l'on a appelé la "génération des enfants perdus», c'est-à-dire les écrivains nés après 1936, qui ont vécu sous la dictature franquiste.

déclin de l'intérêt pour la littérature hispano-amé­ ricaine, même si les accords entre éditeurs per­ mettent actuellement des parutions conjointes de part et d'autre de l'Atlantique.

Juan Benet et l'invention du roman moderne Considéré comme un auteur obscur, Juan Benet (1928-1993) renouvelle, à la fin des années 1960, l'écriture romanesque et les procédés de narra­ tion.

Son premier recueil de nouvelles (Tu n'am� veras jamais à rien, 1961) éveille peu d'échos auprès du public alors que son deuxième titre, Tu reviendras à Région (1967), est réputé pour avoir ouvert la voie à la modernité.

Très influencé par l'espace imaginaire de William Faulkner (qui situe certains de ses écrits dans le comté de Yoknapatawpha), Benet crée son propre espace mythique, dont il dresse une carte minutieuse: Région, où se déroulent presque tous ses récits.

Juan Benet a également publié des nouvelles fan- tastiques (Une tombe, 1971; Baalbec, une Tache, 1991) et une pièce de théâtre (Agonia confusans, 1995, une œuvre posthume).

Son propo� est d'ex­ plorer toutes les possibilités du roman.

A ce titre, son entreprise la plus curieuse et la plus mar­ quante est Saül devant Samuel, publié en 1980.

La mort de Franco et le «désenchantement)) La mort de Franco, en 1975, marque un tournant décisif dans l'histoire de la littérature en Espagne.

En effet, de nombreux auteurs qui écrivaient jusque-là dans une quasi-clandestinité trouvent la possibilité, avec la volonté de démocratisation affi­ chée par le roi Juan Carlos l", de s'exprimer plus librement.

La fin de la censure marque le début de la période du «désenchantement•• (desencanto), qui exprime les espoirs déçus de toute une géné­ ration qui attendait beaucoup de la chute du ré­ gime franquiste.

Cet état d'esprit ne prend fin qu'avec la victoire des socialistes en 1982.

Le fran­ quisme a laissé des marques profondes chez la plupart des auteurs qui prennent la plume après 1975.

Des courants littéraires novateurs se multi­ plient, regroupés sous le nom de Nueva Narrativa Espanola, en rupture avec les écrivains de la géné­ ration précédente.

S'opposant aux techniques nar­ ratives qui prévalaient jusqu'alors, les romanciers de la Nueua Narratiua Espanola tentent de renouer avec un style plus simple et plus digeste et rencon­ trent un grand succès auprès du public.

En compagnie de Eduardo Mendoza et Manuel Vâzquez Montalbân, Felix de Azua, directeur de l'Institut Cervantès à Paris, contribue à redonner vie à la littérature catalane.

Il dénonce avec ardeur les mensonges de notre monde dans une œuvre profondément soucieuse de la vie (Histoire d'un idiot racontée par lui-même, 1986; Hautes trahisons, 1991; Quelques questions de trop, 1995).

Javier Marias, traducteur, entre autres, de Vladimir Nabo­ kov et de William Faulkner, est considéré comme ' En 1991, à l'âge de 43 ans, Luis Landero a fait paraÎtre son premier roman, Les jeux tardifs de l'âge mûr, où un employé obscur s'invente soudain une nouvelle personnalité.. »

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