La littérature doit-elle exprimée une forme de révolte ?
Publié le 06/09/2018
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Enfin, nous avons vu précédemment que la littérature engagée pouvait mener à une mutinerie, à un soulèvement. Cependant, celle-ci peut très bien mener au cheminement inverse et inciter une catégorie de personne à l’assujettissement total. En effet, bon nombre d’auteurs opposés à un changement des mœurs ont publié des œuvres qui creusent les inégalités et insistent sur certains rapports de supériorité. Jean-Jacques Rousseau, par exemple, radicalementopposé à la libération des femmes, défend une opinion des plus sexistes quant à leur rôle au niveau social et familial. C’est alors que dans L’Emile ou De l’Education (1762), il témoigne de la réflexion générale de l’époque sur la condition féminine et réduira même son rôle à un rôle purement domestique et son éducation. Ce texte comme beaucoup d’autres écrits ont encouragé la présence du sexisme dans la société et ont été l’une des causes de l’obtention si tardive par la femme de certains droits primordiaux.
On peut donc en conclure que la littérature peut révolter un peuple, changer le monde tout comme elle peut avoir une visée uniquement esthétique voir une visée au penchant conformiste. Ces idées, toutes les trois opposées, sont défendues avec conviction par certains auteurs d’époques plus ou moins distantes et donc par des formes d’écritures plus ou moins modernes. En effet, si la littérature peut entrainer une révolte on peut très bien considérer que son renouvellement incessant, son envie continuelle de se réinventer, est une sorte de révolte de la littérature contre elle-même. On condamne les méthodes anciennes et favorise une sorte de révolte esthétique avec l’apparition de nouveaux courants réformateurs, ce qui se traduit dans l’histoire par la lutte entre les partisans Modernes et les Anciens ou encore par l’arrivée subite du surréalisme de Breton en littérature.
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d’engagement dans leur rédaction.
De même l’essai, ouvrage qui confronte des opinions et expose un point de vue
personnel sur un thème précis, est extrêmement politisé.
Prenons l’exemple du célèbre Camus : son essai
philosophique L’Homme révolté décrit la soumission abusive de certaines
catégories de personnes.
L’auteur tente de justifier, si l’on peut dire, la rébellion chez un opprimé et prend parti en
faveur de ce dernier.
Effectivement, il sous entend adroitement que l’oppressé doit défendre ses droits et sa
personne, qu’il doit se battre, s’affirmer pour supprimer cette autorité factice, donnant ainsi au lecteur l’envie de
participer de sa propre personne à cette révolte, de contribuer à la mise en place d’un monde plus juste.
Cependant, il serait alors en droit de se demander si le récit fictif, puisqu’il n’est pas définit dans la réalité, peut
aussi présenter une forme d’engagement et susciter une controverse.
Sans aucun doute, la réponse est oui.
Il est
certain que la fiction à souvent été utilisée pour faire admettre une réalité de façon plaisante, le but étant
d’emmener le lecteur dans un monde imaginaire codifié différemment pour qu’il puisse s’interroger sur son propre
mode de vie.
Fahrenheit 451 de Ray Bradbury est un bon exemple puisque c’est une fiction qui relève bien plus de
la littérature d’actualité que de la science-fiction.
L’auteur y projette dans l’avenir une situation existante à son
époque : l’accroissement de l’analphabétisme et l’oubli des livres en faveur des nouvelles technologies.
Celui -ci
explique alors que la lecture est un pilier fondamental du savoir et de la société et qu’il est important de la rétablir
chez ceux qui souffrent d’illettrisme
pour éviter de creuser ou de créer des inégalités au niveau intellectuel et culturel.
Ainsi, la révolte peut être
provoquée par toute forme d’engagement, ce dernier pouvant s’inscrire directement ou implicitement dans
n’importe quel genre littéraire, manière aussi quelque peu détournée de toucher un plus large public et donc
d’exercer un impact plus important sur les mœurs.
La littérature est souvent utilisée pour mobiliser et soulever une population, étant l’un des arts les plus
communicatifs et qui influence le plus les mentalités.
Effectivement, une œuvre engagée peut avoir un impact
social très important comme l’a prouvé Zola.
Ce dernier, à l’origine d’une production devenue incontournable, à
énormément fait évoluer les mœurs de son époque avec la très célèbre lettre ouverte J’accuse… ! qui fit éclater la
vérité au sein de l’affaire Dreyfus.
Grâce à cette œuvre et à elle seule, le coup monté par Esterhazy et quelques
autres militaires fut découvert et Dreyfus, innocent, fut libéré.
C’est un texte d’indignation pure et de liberté qui
s’inscrit dans les grands moments de la conscience humaine.
Beaucoup d’autres œuvres littéraires ont marquées
un tournant dans des idéologies, des débats ou encore des réformes comme, par exemple, Le Dernier Jour d’un
condamné de Victor Hugo traitant de la peine de mort.
On a toujours utilisé la littérature dans un but précis et ce quelque que
soit le genre littéraire auquel appartient une œuvre ou son contexte historique.
Le plus souvent elle a fait bouger
l’histoire et la mentalité de l’Homme en lui apportant, de par son engagement, lumière et en l’encourageant à se
rebeller.
Cependant, celle-ci ne porte pas nécessairement de message particulier et peut être utilisée simplement
d’un point de vue objectif pour émouvoir le lecteur.
La littérature à toujours été considérée comme un élément majeur de la société et ce peut importe l’époque.
Instrument de plaisir, elle incite à une certaine forme de rêverie, nous amuse parfois mais avant tout nous
passionne.
En effet, la littérature n’est pas forcément porteuse d’un message ou d’une idée, elle peut amplement
se suffire à elle-même et juste divertir un public.
C’est la théorie de « l’art pour l’art » que soutiendra d’ailleurs
Théophile Gaultier.
La poésie, par exemple, en est un parfait aperçu.
En effet, avec les rythmes et les différents
procédés stylistiques employés par l’auteur, celui-ci va pouvoir raconter une histoire de façon agréable et.
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