LA LITTÉRATURE DIDACTIQUE ET MORALE
Publié le 31/05/2012
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1 1 i • LITTÉRATURE DIDACTIQUE ET MORALE.
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des dits, des débats, des Étuts du siècle ou du monde.
Mais, en effet, la satire ou la moralité ne sont qu'un assaisonnement, et l'auteur ne prêche ou ne raille que pour introduire la mention des objets
familiers ou des actions quotidiennes de la vie populaire.
Ne pre nons pns le change sur le cadre ou sur le ton : tant d'énuméra tions moralisées ou satiriques que nous rencontrons, ne sont qu'une forme originale de littérature réaliste, dont Je caractère essentiel est de réveiller chez l'auditeur la sensation des réalités
qui lui sont prochaines : et comme cette littérature s'adresse à
des imaginations vierges, non blasées encore, ni réfracfaires par f- un trop long usage à l'action suggestive des mots, les noms seuls des choses, sans descriptions, sans épithètes, sans tout le méca
nisme compliqué du style intense, les noms tout secs sont puis
sants : le poète se contente d'appele/', pour ainsi dire, chaque
objet, aussi le voilà présent, en sa concrète et naturelle image, aux esprits de ceux qui l'entendent.
Si bien que toutes ces énu mérations chères aux écrivains du 1llle siRcle, où défilent sur le
mème plan, en monotone et interminable procession, toutes sortes
d'objets, nous représentent comme un effort pour évoquer une
partie de
la vie réelle sans le mélange d'une fiction romanesque,
sans le lien d'une action inventée.
Cependant
d'autres dits, d'autres debats, d'autres États du siecle ou du monde, ont un caractère vraiment moral, et forment entre la poésie lyrique et la poésie narrative un corps considérable de
poésie didactique.
Il était impossible qu'à la longue il n'en fût
pas ainsi.
La littérature de langue française ne pouvait rester indéfiniment sevrée de réflexion sérieuse et de pensée philoso- ~ phique, indéfiniment livrée aux hasards de la sensation et aux
caprices de la fantaisie.
L'esprit des laïcs ne pouvait rester indé finiment fermé à la science des clercs.
Les laïcs étaient demeurés d'abord étrangers à ce puissant
mouvement d'idées, qui du xre au xrv" siècle se produit dans les
écoles et les couvents, et dont les résultats principaux s'enregis trent dans les grandes œuvres latines et scolastiques du x me siècle,
le Speculum majus de Vincent de Beauvais, la Summa theologica de
saint Thomas d'Aquin, l'Opus majus de Roger Bacon.
Les auditeurs
de Roland et des LOITains, ceux du .Jugement de Rena1't ou de Richeult ne s'inquiétaient guère du problème des unive1'saux ni de
savoir quel est le principe dïndivùluation.
Leur religion les faisait
jeûner et ouvrir leur bourse à l'Église ou aux pauvres, elle ne leur inspirait pas de réfléchir sur la Trinité ou sur le mode
d'union de l'âme au corps.
C'étaient des enfants, et qui n'aimaient
qu'à entendre des histoires.
Cependant peu à peu la curiosité de ces enfants s'éveilla : des.
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