LA LITTERATURE BASQUE
Publié le 16/02/2019
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BASQUE (littér.). Au Xe s., en même temps que surgissaient les premiers mots de castillan dans un cartulaire latin d'un couvent de San Millan de la Cogolla dans la Rioja, apparaissaient aussi quel ques mots en langue basque. Mais les Basques, s'ils parlaient leur langue, la chantaient aussi. Ils ont créé, au cours du temps, une littérature orale de valeur : les poètes improvisateurs (pert-sulari ou bertsolari) ont certainement été à l'origine de cette littérature.
C’est surtout au xix° s. que les folkloristes (Cerquand, Webster, Vinson) ont recueilli de nombreux contes, formulet tes enfantines, historiettes, devinettes, et la quête s'est poursuivie au xxe, à travers les travaux d'ethnologues comme Azkue et Barandiarân. La chanson reste l'élément privilégié de la littérature orale : de nombreux recueils ont été publiés à partir du milieu du xixe s., et Augustin Chaho se vantait d'avoir le chansonnier le plus complet des sept provinces basques, mais il est resté inédit. Sallaberry, Manterola, le R. P. Donostia ont su rassembler ce trésor inestimable où les chansons d'amour côtoient les chansons satiriques et les strophes épiques. Certaines d'entre elles sont d'une qualité littéraire indéniable, comme la Chanson de Bereterretxe, rappelant le meurtre, par le comte de Mauléon, du jeune Bereterretxe vers les années 1440-1450 : quinze strophes de cette chanson du xve s., éditée pour la première fois en 1870, sont parvenues jusqu'à nous et se chantent encore.

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chantaient
aussi.
Ils ont créé, au cours
du temps, une littérature orale de
valeur : les poètes improvisateurs (pert
sulari ou bertsolari) ont certainement été
à l'origine de cette littérature.
C'est surtout au xrx• s.
que les folklo
ristes (Cerquand, Webster, Vinson) ont
recueilli de nombreux contes, formule t
tes enfantines, historiettes, devinettes,
et la quête s'est poursuivie au xx•.
à
travers les travaux d'ethnologues
comme Azkue et Barandiarân.
La chan
son reste l'élément privilégié de la litté·
rature orale : de nombreux recueils ont
été publiés à partir du milieu du xrx • s.,
et Augustin Chaho se vantait d'avoir le
chansonnier le plus complet des sept
provinces basques, mais il est resté
inédit.
Sallaberry, Manterola, le R P.
Donostia ont su rassembler ce trésor
inestimable où les chansons d'amour
côtoient les chansons satiriques et les
strophes épiques.
Certaines d'entre elles
sont d'une qualité littéraire indéniable,
comme la Chanson de Bereterretxe,
rappelant le meurtre, par le comte de
Mauléon, du jeune Bereterretxe vers les
années 1440-1450 : quinze strophes de
cette chanson du xv• s ..
éditée pour la
première fois en 1870, sont parvenues
jusqu'à nous et se chantent encore.
Autre face de cette littérature : les
proverbes.
Un recueil de 1596, que l'on
attribue à l'historien Garibay, et un
autre de !657, réuni par l'historien et
poète souletin Arnault d'Oihenart, attes
tent l'intérêt que les Basques ont porté
à la parémiologie et nous donnent une
idée de la mentalité des Basques au
Moyen Âge.
Il est enfin un genre litté·
raire qui tient à la fois de la tradition
orale et écrite la pastorale, théâtre
populaire chanté et psalmodié, dérivé
des théâtres ruraux du Moyen Âge.
Il faut attendre le xvr• s.
pour que la
littérature écrite basque fasse son appa
rition avec la publication, en 1545, du
premier ouvrage imprimé en basque,
malgré son titre latin (Linguae Vasco
num primitiae), recueil de vers de Ber
nard Dechepare, curé de Saint-Michel-le
Vieux (en basque Eiheralarre) et vicaire
général du pays de Cize.
Dechepare
oriente la littérature vers des thèmes qu'elle
cultivera plus tard : la religion.
l'amour profane, l'autobiographie; en
fait, c'est un poète moraliste antérieur
au concile de Trente, dont le lyrisme est
plus particulièrement marqué dans les
deux poèmes qu'il consacre à la langue
basque, « défense et illustration » de
l'euskara.
À cette époque apparaît aussi
une autre direction littéraire : la traduc·
tion.
Avec Lissarrague, pasteur protes·
tant auquel Jeanne d'Albret, reine de
Navarre, avait demandé la traduction du
Nouveau Testament ( 15 71) ,la littérature
basque s'engage vers la traduction
d'ouvrages religieux, genre qui fleurira
pendant quatre siècles.
Gela n'empêche
pas la naissance d'œuvres originales,
comme le Gero (Après, 1643) d'Axular,
curé de Sare, vaste traité de doctrine
chrétienne qui laisse entrevoir le profil
de l'homme basque du xvu• s.
et qui
s'impose par la maîtrise du langage et
du style : le Gero reste le modèle
incontestable de la prose basque, un
véritable classique de la littérature.
De
son côté, Joanes Etcheberri de Ciboure
compose trois livres de piété en vers
(1627-1636) qui contiennent des noëls
dont certains sont encore chantés de nos
jours dans les églises basques.
Le Soule
tin Arnault d · Oihenart est le premier laie
à s'intéresser aux lettres et à la culture
basques : historien de la Vasconie et de
l'Aquitaine, son œuvre écrite en latin, la
langue noble et scientifique de l'épo que,
ne le cède en rien aux ouvrages histori
ques de ce même siècle tant en France
qu'en Espagne; poète, on lui reproche,
cependant, une certaine préciosité.
A la
fin du siècle, un jésuite, le Père Gastelu
çar.
traite en vers des Vérités c atho li
ques nécessaires pour le salut éternel.
Si
la pensée reste classique, l'ouvrage est
novateur en matière de prosodie.
Jusqu'au xvrn• s., l'essentiel de la
production littéraire est concentré en
Pays basque de France.
Un homme va
alors établir le lien avec le Pays basque
d'Espagne Jean d'Etcheberri de Sare
(ainsi appelé pour le distinguer d'Elche
berri de Ciboure).
médecin dans son
village natal, qui a exercé ensuite en
Navarre, à Vera de Bidasoa, puis en
Guipuzcoa.
Il veut faire de la langue.
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