LA LANGUE FRANÇAISE AU XVIIIe (18e) SIÈCLE
Publié le 31/03/2012
Extrait du document
1) La prononciation, l'orthographe et tes traits grammaticaux.
Pour autant qu'on puisse en juger aujourd'hui, ces aspects de la langue ne se transforment pas profondément au XVIIIe siècle. Mais les modifications mineures ont tout de même leur importance.
Le témoignage de Gile Vaudelin nous donne des renseignements précieux sur le français tel qu'on le parlait en 1700 à Paris. Il montre surtout que des différences considérables existaient entre la prononciation et l'orthographe. aussi nettes au moins que de nos jours. De fait. s'il est un trait caractéristique du XVIIIe siècle à cet égard, il faut le voir dans une influence de l'écriture sur la prononciation. Dans bien des cas, des prononciations anciennes - ou qui n'avaient jamais existé- vont être adoptées à cause d'une orthographe particulière : ainsi le mot suspect. dont les deux dernières consonnes écrites ne s'entendaient plus, devient suspek ou suspekt...
«
Une partie de ce vocabulaire se trouve dans la
grande Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
Noter l'apparition d'une préoccupation historique
avec la composition d'un dictionnaire d'ancien fran
çais, non publié alors (La Curne de Sainte-Palaye, paru
de
1875 à 1882).
Marcel COHEN.
1.
L'héritage du XVII• siècle.
C'est à 1 'époque classique que le français a atteint
sa maturité de langue reconnue et estimée comme
telle.
Au moins les contemporains en eurent-ils alors
pleine conscience.
Au siècle de Louis XIV prend forme
cette indépendance que les poètes de la Pléiade avaient
défendue.
Même si dans l'écriture et dans l'analyse
grammaticale par exemple, l'influence des études
latines reste claire, la langue française a acquis sa
véritable autonomie.
De Malherbe au père Bouhours,
chacun
la polit et l'épure car, aux yeux de la plupart,
seule peut être promue et stable une langue choisie.
Voilà les mots classés et passés au crible : beaucoup
vont au rebut, d'autres ne conviennent qu'aux genres
bas, rares sont ceux qu'on admet au privilège de figu
rer dans le style noble.
A la fin du siècle, les premiers
grands
dictionnaires, et surtout celui de l'Académie
(publié en 1694), ont sanctionné cette recherche
d'une pureté et d'une hiérarchie dans le lexique.
La grammaire intéresse tout autant le XVII• siècle
mais de diverses manières.
Vaugelas triomphe avec
ses Remarques
où, faisant aussi œuvre sélective, il
donne le pas au « bon usage » - celui de la cour et
de
« la mei lieure partie des auteurs du temps >> -
sur la langue du commun.
Fuyant les a priori de la
raison et s'en tenant à ce qu'il observe, Vaugelas.
»
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