LA JESSÉE Jean de
Publié le 08/01/2019
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LA JESSÉE Jean de (1551-1596). Né à Mauvesin, en Gascogne, La Jessée acquiert une large culture humaniste à l'université de Bordeaux. Séduit par les Muses, il devient le protégé de Jeanne d'Albret et tente une carrière de poète-courtisan. Il ose s’amouracher, au printemps 1572, de la princesse Marguerite, sœur du roi Charles IX et fiancée à Henri de Navarre. Naturellement éconduit, le jeune provincial compose ses Amours de Marguerite, il se résigne mal à son destin d'éternel soupirant. Protestant, mais d’une foi qui ne se range à aucune église officielle, il appartint sans doute à la Famille de la Charité, ce mouvement mystique issu de l’anabaptisme rhénan et qui se répandit en Flandre et en France dans la seconde moitié du xvie siècle. Toujours est-il que ses opinions religieuses l’obligent à fuir Paris au lendemain de la Saint-Barthélemy. C’est l’Amoureux errant qui, bientôt las de l'orthodoxie genevoise, regagne la France, chante les victoires du futur Henri III sur les huguenots (la Rochelléide, 1573) et soupire auprès de maintes dames, à qui son humble personne reste indifférente (Amours de Sévère, A la dédaigneuse, 1579). Entré au service du duc d’Alençon, il publie en 1583 les 1 500 pages de ses Premières Œuvres françaises, qui le font apparaître comme un épigone attardé de la première Pléiade. Il révère Ronsard, dont la gloire décline, et lui adresse un Discours de la Franciade, où il invite le
«
maître
à parachever son épopé e.
La principale originalité
de La Jessée consiste dans l'invention de 1'« ode
satyre», genre mixte où le lyrisme gagne une âpreté
inattendue à se voir parasité par des vers d'une vigueur
haineuse.
Écrivant d'une « aigreur enfiellée» dans le
registre des Regrets de Du Bellay, La Jessée s'élève
parfois à la hauteur prophétique et bar oq ue d'un d' Aubi
gné pou r vi tu p ére r « les mœurs de nostr 'age »et peindre
« les maus d'un siecle massacreur ».
BIBLIOGRAPHIE Marcel Raymond, t'Influence de Ronsard sur la poésie fran
çaise, Paris, Champion, 1927, t.
Il, p.
163-173; Guy Demerson.
« "Vers Satyriques" : remarques sur l'esprit satirique de J.
de La
Gessée », dans Études seiziémistes offertes à M.
V.-L.
Saulnier,
Genève, Droz, 1980, p.
269-288; Jacques Pineaux, la Poésie des
protestants de langue française ( 1559-1 598), Paris, Klincksieck,
1971, p.
319-321, 440; Géralde Nakam.
Au lendemain de la
Saint-Barthélemy, Paris, Anthropos, 1975, p.
58-59 (contient
quelques détails sur le rôle de La Jessée lors du siège de Sancerre
en 1573): J.-F.
Maillard, « Christophe Plantin et la Famille de la
Charité en France : documents et hypothèses >>, Mélanges à la
mémoire de V.
-L.
Saulnier, Genève, Droz.
1984, p.
235-253.
F.
LESTRJNGANT.
»
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