LA HARPE ou LAHARPE, Jean-François Delharpe ou Delaharpe, dit de : sa vie et son oeuvre
Publié le 09/01/2019
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LA HARPE ou LAHARPE, Jean-François Delharpe ou Delaharpe, dit de (1739-1803). Poète et critique. Comme tant d’hommes de lettres de la deuxième génération des « Lumières », comme son contemporain et ami Marmontel, La Harpe, interprète de la pensée moyenne des milieux « cultivés» de son époque, ne suscite guère l’enthousiasme des lecteurs modernes. On ne voit en lui que le conservateur sourcilleux d’une esthétique et d’une poétique vieillies, longuement développées dans son Cours de littérature. Tout au plus se délecte-t-on à l’évocation des scandales ridicules qui parsèment sa vie, et surtout de la volte-face spectaculaire qui, dans les geôles de la Terreur, fit de ce disciple de Voltaire un dévot ami de l'ordre et de la royauté.
Certes, sa vie prête à la critique. Cet orphelin, élevé par les sœurs de la Charité, boursier au collège d’Harcourt, connaît la prison du Fort-l’Évêque à l’âge de vingt ans pour de mauvais couplets rédigés contre ses maîtres. Plus tard, déjà célèbre par sa tragédie de Warwick (1763) et devenu à Ferney le protégé de Voltaire, il soustrait à son bienfaiteur un dangereux manuscrit, qu’il répand dans Paris. Peu après la mort du grand écrivain, il critique sévèrement dans le Mercure de France sa plus mauvaise tragédie. A quoi s’ajoutent ses rixes avec d’autres gens de plume et, plus tard, une lettre compromettante envoyée à Robespierre, ainsi qu’un second mariage, union ridicule, rompue au bout de quelques semaines par la jeune épouse malheureuse. Et l’on ne peut que se gausser de l’immense vanité et de la hargne avec laquelle il affirme ses convictions de converti.
Mais l’existence de La Harpe est aussi celle d’un homme efficace. Grand travailleur, édifiant sa fortune matérielle grâce à ses traductions, son Abrégé de F histoire des voyages (1775), son travail de journaliste, notamment au Mercure de France, et de correspondant littéraire du futur tsar Paul Ier, puis par ses cours de littérature au « Lycée », établissement de « formation continue » pour gens du monde, il est brutalement ruiné par la Révolution. Il sait aussi lutter pour les idées qui lui tiennent à cœur. Il combat les vœux forcés et l’état monastique dans Mélanie, drame en vers (1770), voit son Éloge de Fénelon condamné par la Sorbonne (1771), est blâmé par le parlement pour avoir inséré dans le Mercure de France un extrait osé de Voltaire (1775).
« rarement élevée au-dessus du ni veau des « Discours », des. »
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