La Fontaine écrit, au sujet de la fable : « En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire. » Montrez, en prenant des exemples dans quelques-unes des fables que vous connaissez, comment il atteint ce double but.
Publié le 11/11/2019
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Des élèves peuvent se tromper et se trompent sur le sens du mot feinte en donnant au mot son sens restreint, et d'ailleurs courant, de manière d'agir ou d'écrire destinée à tromper. Ils s'évertuent alors à choisir les fables de La Fontaine où l'un des personnages use de feinte (le Loup et la Cigogne, le Renard et le Bouc, etc.). Or La Fontaine prend le mot dans son sens général de fiction. Les fabulistes n'ont aucune intention de tromper les lecteurs, de leur faire croire que les animaux parlent, que les événements sont arrivés ou même possibles. Ils amusent seulement notre imagination, et ce sont toutes les fables qui peuvent servir d'exemple.
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