LA FONTAINE
Publié le 20/03/2016
Extrait du document


«
IA Tout va tendre à rendre vraisemblable l'appel à la mort.
Passage de la tension de l'effort "tâchait de …" à "n'en pouvant plus".
Sa volonté est vaincue, il
cède.
- Chemin faisant sa souffrance physique (effort) s'est grossie de son découragement (douleur) v.5.
- Au v.6, il en vient tout naturellement, après avoir posé son fardeau, à méditer sur son
infortune :"son malheur", le mot des grands désespoirs est lâché.
Les réflexions qui vont suivre seront une prise de conscience de son malheur.
- Aux vers 7 et 8, la véhémence des deux questions est à la mesure de son désespoir.
Et par une
démarche naturelle, le bûcheron va passer en revue les maux qui l'accablent.
(deux longs
alexandrins).
- V.9, les deux adverbes (chiasme de "quelquefois" et "jamais") marquent une progression tragique.
1° réflexion : tant travailler pour n'avoir même pas de quoi manger à sa faim! L'absence de verbe
rend plus sensible encore cette impression de dénuement.
- V.10 et 11 : il n'y a plus ici de pittoresque : chaque mot suffit pour éveiller l'image d'une
souffrance.
C'est l'effet d'accumulation qui traduit la montée du désespoir.
Et le v.
10, avec ses 4 mots de 2 syllabes, suggère par leurs 4 accents autant de coups assenés sur le
pauvre homme.
L'octosyllabe du vers 11 couronne cette énumération impitoyable par des évocations plus appuyées
(4 + 4) parce que plus odieuses encore.
- V.12 :"lui font d'un malheureux" : retour du thème du malheur cf.
v.6.
La Fontaine sait que par cette récapitulation, le malheureux accroît le sentiment de son infortune, ce
qui rend vraisemblable le mouvement impulsif qui le porte à "appeler la Mort" (v.13).
Dans la fable d'Esope, ce coup de folie est à peine justifié ; et Boileau semble moins vrai lorsqu'il
nous présente un bûcheron qui "souhaite la mort"… pour n'avoir pas à recharger son fardeau.
II ° partie - L'habileté du narrateur se double de la vérité du récit.
I° IPP Le pittoresque.
IA La Fontaine rend son personnage d'autant plus vivant et pittoresque qu'il nous fait suivre
le détail de sa respiration pendant toute cette scène.
- Dès le vers 2, il nous met en présence d'un homme qui halète sous le fardeau.
Cf.
le grand nombre
de monosyllabes et l'allitération en [f] "faix - fagot".
- Le rythme des alexandrins nous permet aussi de suivre le souffle du bûcheron.
v.3 : inversion et rejet : rupture dans l'énoncé : essoufflement (?)
v.5 "Enfin", vers coupé après deux syllabes alors que l'on vient d'avoir un long quatrième vers.
Dernier halètement avant de déposer le fagot ; fin du vers : longue expiration : il abandonne.
v.6 coupé en deux de façon très nette.
Une longue détente respiratoire sépare les deux hémistiches.
Même structure grammaticale : il + verbe + complément.
Détente qui suit l'extrême tension
physique…
Mais au v.7 long soupir d'épuisement.
Question posée en un seul souffle.
v.8 idem : unique soupir pour tout le vers.
Au v.9 et surtout aux vers 10 et 11, l'effroi que lui inspire la vision de chacune de ses souffrances
secoue à nouveau sa respiration.
ici l'effort physique qui le fait haleter.
v.12 il reprend son souffle , long vers.
B.
Théry page 2 / 5.
»
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