LA CULTURE ET LE SAVOIR de Fernand Robert, L'humanisme. Commentaire
Publié le 05/10/2017
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LA CULTURE ET LE SAVOIR
O n a bien souvent cherché à discerner ce qu'il fallait entendre par : culture; et l'on a proposé quelques bjen jolies définitions : « Ce qui reste lorsqu'on a tout oublié. » C'est l'une des meilleures. Elle a le mérite de bien faire sentir qu'il ne faut pas ranger dans la culture elle-même les connaissances par le moyen desquelles cette culture a pu être acquise.
La culture n'est certainement pas une somme plus ou moins importante de connaissances. Cette proposition peut apparaître comme u n lieu commun en France, où nous répugnons traditionnellement à la formule de la tête bien pleine. Tout système nouveau d 'enseignement que l'on nous suggère prend pour maxime initiale la fameuse citation de Montaigne. Mais dans la pratique, c'est bien toujours une somme de connaissances que tendent à contrôler nos examens. C'est qu'aussitôt après avoir dit qu'on veut la tête bien faite, on s'efforce d e déterminer un dosage de connaissances, que l'on croit capable de produire ce résultat. Tant que l'on considérera la culture comme un produit de connaissances, le contresens subsistera, et l'on continuera à faire des têtes qui ne seront ni pleines, ni bien faites. La culture est une attitude de l'esprit qui ne résulte à aucun degré des leçons apprises, de leur nature, de leur étendue, d e leur nombre, mais qui confère bien plutôt une aptitude à apprendre. Elle est peut être ce qui reste quand on a oublié, elle est surtout ce qu'il faut posséder avant d e savoir.
Ce que l'on admire surtout chez un homme vraiment cultivé, c'est beaucoup moins son savoir que son aptitude à s'informer de ce qu'il ne sait pas encore. O n le dit cultivé parce qu'on se rend compte, à le fréquenter, que son esprit ne sera jamais fermé à ce qui lui reste inconnu. Il peut être lui même homme de métier, mais tout homme de métier différent peut aller vers lui, et se faire entendre d e lui, l'entretien dût il porter exclusivement sur le métier du second : non pas que l'homme cultivé sache tous les métiers, mais parce qu'il est toujours disposé à écouter et à comprendre. C'est u n homme qui ne limite jamais, d'aucune manière, les possibilités de contact entre son esprit et les autres esprits. C'est peut être celui qui a entendu jouer toutes les œuvres de la musique contemporaine, qui est au courant de tous les préceptes appliqués dans les écoles de peinture les plus en vogue, mais, surtout, c'est celui devant qui on pourra jouer une œuvre symphonique toute nouvelle, ou à qui on montrera une toile entièrement différente de ce qui était jusqu'ici à la mode, sans déconcerter son goût, sans heurter chez lui des principes rigides, fixés une fois pour toutes, qui l'empêcheraient de sentir
simplement, ingénument, le beau. Il a, comme tout le monde, ses habitudes de pensée et de conduite, mais elles ne se présentent jamais comme des obstacles, comme des travers, quand on veut accéder à lui.
La culture, c'est avant tout, l'ouverture d'esprit. C'est assez dire qu'un esprit cultivé se définit beaucoup plus par rapport à ce qu'il peut recevoir que par rapport à ce qu'il contient; c'est celui qui n'op pose point aux tentatives de pénétration un de ces jugements tout prêts d'avance et qui font barrière.
Fernand Robert, L'humanisme.
Faites, à votre choix, un résumé ou une analyse de ce texte, puis discutez une des idées qu'il contient.
<< La culture c'est avant tout l'ouverture d'esprit >>.
Introduction: si l'on a souvent débattu du contenu de la culture
en la confondant souvent avec le savoir et l'éducation ! on a rarement abordé le problème de la relation entre l 'acquis et son usage. Que sert en effet d'entasser des connaissances théoriques si l'on est incapable de leur trouver un champ d'application. D'où l'opposition pertinente de Fernand Robert entre le savoir (ce qui reste quand on a tout oublié) et la culture (un fonctionne ment actif de l 'individu).

«
sim
plement, ingén umen t, le beau.
Il a, comme tout le monde, ses
habitudes de pensée et de cond uite, mais elles ne se prése ntent
jamais comme des obstacles, comme des trave rs, quand on veut
accéd er à lui.
La cultur e, c'est avant tout, l'ouver ture d'e sprit.
C'es t assez dire
qu'un esprit cultivé se définit beaucoup plus par rappor t à ce qu'il
peu t recevo ir que par rappor t à ce qu'il conti ent; c'est celui qui n'op
pose point aux tentatives de péné tration un de ces jugements tout
pr êts d'avance et qui font barrièr e.
Fernand Robert, L'humani sme.
Fait es, à votre choix, un résumé ou une analyse de ce texte, puis
dis cutez une des idées qu'il contien t.
1.
Une seule véritable idée pour ce texte : la culture
avant tout être formatrice.
Il n'y a donc pas lieu
de s'attacher à analyser le passage qui module de trois ou
quatre façons différentes cette constatation.
Le résumé
devra donc marquer la progression et le développement
de la réponse à 1 'int errogation initiale.
2.
Il y avait un piège qui consistait à s'attacher à l'aspect
général du problème pour poser une fois de plus la ques
tion bateau :.
»
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- «Ce que l'on admire surtout chez un homme vraiment cultivé c'est beaucoup moins son savoir que son aptitude à s'informer de ce qu'il ne sait pas encore. » Que penser de cette affirmation de Fernand Robert ?