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La cour dans Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes.

Publié le 06/08/2014

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perceval

 

La cour, surtout la cour d'Arthur, a une fonction essentielle : c'est là qu'on devient chevalier, qu'on trouve sa place dans la société, et qu'on assure sa renommée.

I. La source de la condition chevaleresque L'éducation des jeunes chevaliers 

La cour est le lieu de l'éducation des chevaliers. Le jeune homme doit séjourner à la cour : d'une part il y remplit une charge de serviteur qui le prépare à la condition courtoise, d'autre part il y reçoit une formation aux armes qui le prépare à la condition 

perceval

« nir chevalier, devient ainsi avec un peu de retard l'ami de Gauvain dans l'épisode des gouttes de sang.

Au Moyen Âge, on parle alors d' « accointance » (p.

117), terme qui désigne le lien d'estime et de familiarité qui unit les divers chevaliers ensemble.

L'intégrité de la chevalerie La cour est aussi le lieu où se manifeste l'intégrité de la chevalerie.

Arthur convoque régulièrement en des cours plénières les chevaliers de la Table Ronde.

Les lieux et dates varient entre les principales cités royales et les principales fêtes religieuses.

Dans le roman, on assiste à une première cour plénière à Disnadaron, où Perceval envoie ses prisonniers Anguingueron et Clamadeu (p.

83), et à une deuxième en Orcanie, où Gauvain envoie son messager (p.

217); toutes deux se tiennent à l'occasion de la Pentecôte.

Les convives eux ne varient pas: tous les chevaliers du roi Arthur sont tenus de venir, qu'ils soient simples che­ valiers, comtes ou eux-mêmes rois (p.

218).

Les cours plénières sont une manifestation de la puissance royale, et l'absence d'un chevalier est fort mal ressentie.

Dans le roman, la pre­ mière cour plénière est marquée par l'absence de Perceval, la deuxième par celle de Gauvain.

La première fois, Arthur reproche sévèrement à Keu de lui avoir enlevé un chevalier si vaillant, la deuxième fois, il est si envahi par le désespoir qu'il tombe évanoui.

Le trouble qui chaque fois envahit le roi est le symptôme du mal qui menace le royaume dès qu'est détruite l'intégrité de la chevalerie.

Ill.

Le lieu de mémoire de l'aventure chevaleresque Le lieu de l'attente de l'aventure La cour d'Arthur est rarement le lieu où l'aventure se produit.

Elle est le centre de la civilisation, et en tant que telle, elle a eu raison de la merveille, qui ne peut survenir que de l'extérieur et en de rares occasions.

Ainsi, la coutume veut qu'à chaque cour plénière, un événement singulier se produise avant le repas.

Ceci est souvent l'occasion d'un petit dia­ logue conflictuel entre Keu qui propose de passer à table et Arthur qui impose d'attendre l'événement (pp.

84-85): Keu peut concevoir la vie de la cour sans merveille, mais Arthur conçoit la merveille comme la raison d'être de son royaume.

Dans les deux exemples du roman, l'événement ainsi attendu est l'arrivée d'un chevalier porteur d'une étrange nou­ velle : le jeune sauvage à peine entraperçu par un jour mémorable est devenu un chevalier vaillant; le meilleur chevalier du monde est arrêté au loin par une difficulté majeure.

Le lieu du récit de l'aventure La cour d'Arthur est cependant toujours le lieu où !'aventure se raconte.

Gauvain, qui occupe à la cour une place essentielle, en est hautement conscient.

Ainsi lorsque Gréoréas veut le dissuader d'entrer dans le pays de Galvoie (pp.

161-162), le gardien du verger de prendre le palefroi de !'Orgueilleuse de Nogres (p.

165), le nautonier de s'asseoir sur le Lit de la Merveille (p.

186), il oppose toujours l'argument du récit qu'on fera s'il renonce.

Perceval, qui occupe longtemps une place marginale à la cour, n'en est pas si conscient.

Lorsqu'il fait ses premiers prisonniers, il pense d'abord les envoyer chez Blanchefleur ou Gomeman, et ce n'est que par défaut qu'il les envoie chez Arthur (pp.

75, 83).

Mais il com­ prend alors qu'ils vont faire le récit de ses victoires, et à partir de là, il se sert d'eux pour construire sa réputation.. »

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