LA CHUTE DE CAMUS, EXTRAIT FINAL : COMMENTAIRE

« duquel celui-ci ne doit plus avoir de défense.

C'est justement ce qui se passe devant nous, qui sommesbrusquement invités à « essayer » ; comme conclusion. c.

La maîtrise du jeu :Pourtant, cette fraternité, promise à la fin du passage, n'est que factice.

En réalité, Clamence garde la maîtrise dujeu, et la supériorité de celui qui sait.

Le pénitent n'a qu'un objectif : devenir juge. 2.

L'Innocence et la Culpabilité : a.

La récurrence du thème du Mal :Le thème du Mal, fondamental dans la pensée camusienne, est au centre de la Chute.

Toute l'œuvre tourneautour de la justice : Clamence est avocat, il est devenu juge, il est obsédé par le pardon ou la grâce deschrétiens.

C'est pourquoi il a choisi la confession publique, que pratiquaient les premiers chrétiens, se frappant lapoitrine en signe de contrition, mea culpa.

C'était un réel signe de fraternité puisque l'absolution venait du groupe,dont tous les membres s'étaient confessés les uns aux autres, sans la supériorité d'un prêtre investi du pouvoir depardonner.

Clamence, on l'a vu, dévoie cette pratique, en la tournant à son profit. b.

La culpabilité :La culpabilité est originelle et universelle, le récit le démontre depuis le début.

Il en reprend ici les grandes lignes : «les traits communs, les faiblesses que nous partageons » et la résume en une formule définitive : « Nous sommestous dans le même bouillon ».

Pour Clamence, la culpabilité est double : elle vient de la nature, mais aussi del'obsession de domination. c.

La solution selon Clamence :Au lieu d'assumer cette culpabilité ou aller jusqu'aux limites du Mal, Clamence invente une nouvelle solution, la pluscynique et la plus désespérée : vous êtes tous coupables, accusez-vous ; vous me soulagerez d'autant. 3.

Une Morale de la Négation ? a.

L'utilisation de la dérision et du cynisme : Ne pouvant choisir la mort, puisqu'elle n'a pas de sens si on ne croit pas en l'au-delà, Clamence se réfugie dans ladérision et la mise en cause cynique de toute l'humanité.

Partout, en lui comme en autrui, règnent le mal, lafaiblesse, la petitesse.

Sa conversation qui tourne en dérision tous les sentiments et actes de nos vies a un effetdestructeur. b.

Un personnage révolté : Pourtant, ce personnage est trop volubile pour être complètement désespéré.

Une phrase de l'Homme Révolté doitattirer notre attention : « L'absurdité parfaite essaie d'être muette.

Si elle parle, c'est qu'elle se complaît, ou,comme nous le verrons, qu'elle s'estime provisoire.

» La révolte de Clamence est aussi faite de la nostalgie d'uneancienne unité avec lui-même et avec le monde, qu'il reconstitue à sa façon. Conclusion : Révélation attendue depuis longtemps, cette page pourrait être la dernière du récit.

C'était d'ailleurs le cas dans unepremière version de La Chute.

La stratégie est dévoilée, l'objectif semble atteint.

Nous verrons qu'il n'en est rien.Pourtant, dans cette fraternité inégale créée par lui, Clamence trouve une consolation : « Si tout, sans exception,du ciel à la terre, est livré à la douleur, un étrange bonheur est alors possible » (L'Homme Révolté). Document demandé:http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-balzac-colonel-chabert-premier-chapitre-chabert-derville-38168.html. »