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La chevelure Baudelaire (commentaire composé)

Publié le 17/09/2018

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baudelaire

On constatera enfin que cet accès à la jouissance des sens est décrit assez souvent avec un vocabulaire spiritualiste, quasi religieux : « éternelle chaleur », « un ciel pur », « l’azur du ciel », « l’oasis où je rêve », « où mon âme peut boire ». Ces expressions ont toutes des connotations symboliques : elles désignent l’Idéal, le rêve paradisiaque. L’idée du souvenir peut dès lors prendre une autre signification que celle d’une simple allusion autobiographique au voyage à la Réunion. Le souvenir devient celui d’une vie antérieure, du paradis. Avec elles, le rêve exotique se teinte nettement de spiritualité.

Mais, chez Baudelaire, même dans les moments heureux, il a toujours son spleen (« sorte de déprime plus ou moins importante) qui le poursuit. Donc, il y a un champ lexical qui nous montre qu’il a peur que cela se termine : »noir océan » : contraste qui « fait peur », « vin du souvenir » : pessimisme : On a l’impression que c terminé + (« afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde) qui exprime la crainte d’une rupture.

CONCLUSION : L’étude du poème, et notamment le repérage minutieux de ses champs lexicaux dominants, fait apparaître la complexité du thème exotique chez Baudelaire. Liée au départ à une image de femme, comme dans Parfum exotique ou L’invitation au voyage, la rêverie se développe aux dimensions d’une aventure maritime et exotique. Mais le thème du voyage cache une quête beaucoup plus fondamentale, celle du bonheur. Baudelaire imagine le bonheur sous une forme essentiellement sensuelle, hédoniste. Mais il en donne par moments une description quasi-mystique. L’exotisme est chez Baudelaire une des représentations de l’Idéal, c’est à dire de l’aspiration anxieuse de l’homme au beau, au bien, au salut de l’âme, à la vie éternelle.

Ouverture : il s’agit d’un poème qui célèbre l’idéal, à l’inverse des quatre « spleen » des fleurs du mal de la section spleen et idéal…

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« Conclusion : le poème est en partie un poème d’amour, un poème érotique, mais c’est surtout un tremplin, un point de départ pour l’imagination. 2) le jeu poétique au service de l’imagination (cette chevelure va être transformée par tte un jeu poétique, imaginaire + idée de jeu dans le domaine amoureux) La chevelure est tout d’abord transformée par le jeu des métaphores : elle est tour à tour comparée à la pilosité animale (« tison, crinière, l’encolure, moutonnant »), à une tente (« pavillon ( : toile) de ténèbres tendues ») à un mouchoir qu’on agite (« je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ») : derrière le mouchoir il y a un implicite : le départ et qui dit départ dit voyage.

Or, la vie à deux est une sorte de voyage car on s’engage…, au ciel (« cheveux bleus… vous me rendez l’azur du ciel immense et bleu ») Les oxymores et les synesthésies permettent à Baudelaire d’établir des « correspondances » inattendues entre des réalités d’ordre différent : les oxymores « cheveux bleus », « mer d’ébène », « noir océan » suggèrent une correspondance secrète entre le bleu intense (du ciel, de la mer des tropiques) et le noir profond, le noir à reflets bleutés de la chevelure.

Dc esthétisation du noir avec cette chevelure lumineuse ; une synesthésie typique consiste à associer parfums et liquides (l’olfactif : l’odorat et le tactile) : « nage sur ton parfum », « boire à grands flots le parfum », « je m’enivre ardemment des senteurs confondues », « la gourde où je hume (respire) à longs traits le vin du souvenir ».

Sachant que l’on utilise souvent pour l’amour la métaphore de l’ivresse car nous sommes dans une sorte de plénitude… Ainsi, le parfum devient une sensation tactile, intense, c la magie de la poésie qui est capable de nous dire des choses intouchables. De plus, la chevelure longue au 19ème siècle est toujours érotisée, connoté sexuellement car il y a tout 1 code avec la chevelure (ex : en société, on ne sort jamais les cheveux détachés).

C’est pourquoi, cette chevelure dénouée (« ma main dans ta crinière lourde ») signifie en situation d’intimité avec un amant. Donc c’est très important de suggérer au lecteur une chevelure longue, dénouée.

Ainsi, l’auteur, grâce à l’alexandrin, qui est un vers ample, grand, on peut mimer la longue chevelure et la sensualité.

L’alexandrin est amplifié par les enjambements qui sont fréquemment utilisés pour mimer l’envol de l’imagination, l’agrandissement de l’espace, la multiplication des sensations.

L’alexandrin est également amplifié par les rejets et les contre rejets. 3) la modification volontaire du réel par la rêverie… Il se sert de la chevelure pour rêver.

Ici, ce rêve que nous fait partager Baudelaire est de l’ordre de la volonté. Il y a de nombreux vers qui nous montre que ce rêve est voulue : On peut relever des phrases-programmes, c’est à dire des phrases où le narrateur expose ses buts : complément de but, verbes de volonté, futurs, impératif, sont les formes grammaticales adoptées pour exprimer l’idée de projet (Pour peupler ce soir l’alcôve obscure des souvenirs (…) je la veux agiter ; j’irai là- bas ; je plongerai ma tête ; soyez la houle qui m’enlève !).

La volonté d’agir, l’énergie déployée pour atteindre un but s’exprime dans ces phrases. On notera aussi un champ lexical de l’activité cérébrale : « esprit » (2fois : v.9 et v.23) qui nous prouve que tout est contrôlé.. »

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