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La Bruyère : « J'ai voulu avertir et non mordre, être utile et non blessé.» - Comment divertir et instruire peuvent-ils se combiner ?

Publié le 07/02/2011

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 On appelle moraliste les écrivains qui décrivent les caractères et les mœurs de la société. Ils y parviennent grâce à des textes argumentatifs : les maximes, les fables et les essais. Dans La princesse de Clèves qui est un roman, l’auteur emprunte les traits d’un moraliste. Son objectif est d’instruire et de divertir. Les moralistes du XVIIe siècle ont eu recours à des cartes symboliques. Pour eux, chaque être, en naissant, reçoit un caractère qui lui est propre, c’est-à-dire une marque fixe et visible dans son comportement.  Les thèmes les plus courants sont l’amour et l’héroïsme moral soit l’insuffisance de la raison face à la passion. Dans ce roman, les personnages vont faire gagner la raison. La passion amoureuse est à la source du trouble de la conscience. L’amour est une folie, l’amour rend fou. Les moralistes étudient avec minutie la passion amoureuse du XVII, celle-ci considérée comme une maladie à cette époque. Cette passion rendait fou, elle était jugé dangereuse car elle provoquait la jalousie. Comme auteur du XVII on retrouve : La Bruyère, La Fontaine, ou encore La Rochefoucauld.  Ainsi La Bruyère a écrit : « J’ai voulu avertir et non mordre, être utile et non blessé.«  Nous nous demanderons alors comment divertir et instruire peuvent-ils se combiner ? Nous étudierons tout d’abord que la littérature à une visée éducative puis que la littérature morale doit divertir pour être utile au lecteur.

« la passion est donc condamnée c'est une source de désordre et de souffrance .Ce roman permet, même s'il estfictif, de mieux comprendre la société du XVIIe siècle.

Ce roman nous apprend comment aimer.

La littérature a alorsune visée éducative grâce aux maximes, registre didactique dans le texte de La Bruyère.

Ainsi l'apologue et lamoralité aussi permettent d'enseigner. En plus de cela, la littérature morale doit divertir pour être utile au lecteur.Tout d'abord le registre comique, renvoyant au rire, provient de toutes sortes de procédés qui copient la viecourante.

Des jeux de mots des humoristes, des imitations aux quiproquos, des répétitions de mots ou de situationsau détournement burlesque…, Les procédés comiques sont nombreux.

Ils servent à déclencher rire et sourire, avecdes fonctions diverses, parmi lesquelles divertir et faire réfléchir, par exemple dans la fable de la Fontaine : La Viedu loup.

Cette fable entrelace plusieurs registres : le lyrique (v.

1, 10) et le pathétique (v.

3, 4, 5, 7).

Le comiqueet l'ironique pour tous les autres vers souligne ainsi la distance irrespectueuse prise par la réécriture.

À ce titre, lesallusions et périphrases sont encore plus explicites.

Les vers 4 et 5 avec leurs modalisateurs « certes » et «cependant » marquent le total désaccord du loup avec la destinée tragique que lui impose Vigny.

Il ne veut plusêtre un paria traqué mais « un oiseau rare et sublime » à la belle saison, aspirant, l'hiver venu, à un petit bonheurfamilial bien tranquille.

Des vers 12 à 14, le farouche et sublime combattant de Vigny se trouve métamorphosé enpère de famille pantouflard, fumant le cigare…, « regardant ses petits façonner des boules / et madame enfintranquille chanter ».

Le procédé de la métaphore animalière est ici retourné : c'est la métaphore humaine qui estchargée de traduire la nature profonde de l'animal, casanier, paisible et adepte du confort et du progrès moderne («la fée électricité » v.

8 et « le satellite effectuant sa rotation » v.

15).

Nous sommes ici clairement dans la repriseburlesque d'une œuvre sérieuse qui caractérise la parodie.

Le burlesque consiste à caricaturer les situations, àtravestir les individus (humanisation des dieux, animalisation des hommes comme si dessus).

Les situations les plusgrossières, violemment contrastées, peuvent être racontées de manière mécanique.

Le burlesque est alors undivertissement détourné.

De plus La Fontaine fait de ses fables un condensé de réalité.

Grâce au talent du poète, lafable devient une comédie, elle donne l'illusion du vrai à l'aide d'une écriture animée.

A l'origine, toute pièceclassique doit entretenir le spectateur dans l'illusion pour qu'il assiste non pas à la représentation d'une œuvre defiction mais au déroulement sur scène d'une histoire réelle.

Pour cela La Fontaine donne aux histoires un ton animépar la vivacité du récit: le narrateur s'adresse directement au lecteur "Elle en dit tant, que Monsieur à la fin/ Lasséd'entendre un tel lutin, / Vous la renvoie à la campagne" Le mal marié (VII, 2); il est fait la description imagée desattitudes (La Fille VII, 4); l'effet de surprise participe également à la vivacité du récit comme dans des expressionstelle qu'une " ignorante à vingt-trois carats" dans Les Devineresses, ainsi que les jeux sur les sonorités et les vers(La laitière et le Pot au lait VII, 9).

Mais aussi La Fontaine donne la parole à ses personnages pour des scènes qui serapprochent du dialogue théâtral.

Tantôt surgissent les monologues: "Moi, des tranches? Dit-il, Moi le Héron que jefasse/ Une si pauvre chère? Et pour qui me prend-on ? " (Les Héron VII, 4); et tantôt des dialogues par exempledans Le Loup et l'Agneau (I, 10)ou le loup s'adresse à l'agneau: "Si ce n'est pas toi, c'est donc ton frère./-Je n'en aipoint.

- C'est donc quelqu'un des tiens".

DE ce fait le burlesque, les jeux de sonorités ; l'effet de surprise …Facilitele divertissement du lecteur.Enfin utiliser quelque chose qui fait rire pour faire éviter la censure peut aussi être utile au lecteur.

Le roi apparaîtpeu intelligent dans Les Obsèques de la Lionne, injuste dans Le Chat, la Belette et le petit Lapin mais toujours faitsous la coupe de l'humour.

La première image du pouvoir que nous pouvons voir dans les fables est l'iniquité, lecynisme et les abus commis aux dépends du plus faible, du plus timide et du moins hypocrite.

La cour est sansscrupule.

Ainsi dans Les animaux malades de la peste, l'âne est mis à mort non pas parce qu'il est le plus coupablemais parce qu'il est le plus faible.

De plus la fable illustre le despotisme le plus effréné à travers la figure du lionreprésentant du roi.

La figure du berger dans Le Berger et le Roi ainsi que dans Le Marchand, le Gentilhomme, lePâtre et le Fils du Roi (X, 15) apparait comme la figure christique par excellence, celui qui guide le peuple, celui aussiqui est aux antipodes du roi.

L'humour présent tout au long des fables permet de dédramatiser la satire.

On peut levoir avec l'utilisation de jeu de mot dans Le Chat et le Renard (IX, 14) au vers: "Croquant mainte volaille,escroquant maint fromage" ainsi que des comparaisons: "Les sages autrefois, ainsi que l'écrevisse/ Marchent àreculons." (L'Ecrevisse et sa fille (XII, 10).

La Fontaine nous présente sa réalité, sa vérité qui est présentée dans unécart, donc plus aisément recevable pour le lecteur.

Avant d'être indigné, le lecteur est divertit.

La Fontaine ainsiatteint son but.

Faire voir la société de son temps à travers le prisme de la fable.. »

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