La Bruyère est à peu près le seul écrivain du siècle qui ait mêlé quelque satire sociale à la satire morale. Mais quelle est la véritable portée de cette critique ? Pour Taine, elle est grande et annonce les temps futurs. Que pensez-vous de ce jugement de Taine sur La Bruyère : « Nous avons vu dans La Bruyère un éloge du peuple, des réclamations en faveur des pauvres, une satire amère contre l'inégalité des conditions de fortune, bref les sentiments qu'on appelle aujourd'hui démocratiq
Publié le 19/02/2011
Extrait du document
Si Taine a montré une excessive sévérité contre la Révolution, par réprobation des abus de la Commune, il n'en était pas moins libéral et il se plaît à voir en La Bruyère un précurseur des philosophes du siècle suivant.
Liens utiles
- Taine écrit dans les « Nouveaux essais de critique et d'histoire »: « Nous avons vu dans La Bruyère un éloge du peuple, des réclamations en faveur des pauvres, une satire amère contre l'inégalité des conditions et des fortunes, bref les sentiments qu'on appelle aujourd'hui démocratiques.» Que pensez-vous de ce jugement ?
- Paul Valéry, décelant en Baudelaire l'âme d'un classique, écrivait en 1924 (Variété II, Gallimard) : «Classique est l'écrivain qui porte un critique en soi-même et qui l'associe intimement à ses travaux... qu'était-ce après tout que de choisir dans le romantisme et que de discerner en lui un bien et un mal, un faux et un vrai, des faiblesses et des vertus, sinon faire à l'égard des auteurs de la première moitié du XIXe siècle ce que les hommes du temps de Louis XIV ont fait à l'égard d
- Diderot reprochait aux moralistes du XVIIe siècle d'être tous «pénétrés du plus profond mépris pour l'espèce humaine». Un critique contemporain précise et nuance cette accusation : «Dans cette peinture de l'homme, peut-être nos écrivains (classiques) ne manifestent-ils pas le même équilibre qu'ailleurs. Entre l'optimisme et le pessimisme, ils penchent fortement du second côté. L'augusti-nisme qui imprègne la culture du temps les a fortement marqués. La dénonciation de l'amour-propre, p
- Diderot, réfléchissant sur les conditions de la grande poésie, écrit : « Plus un peuple est civilisé, poli, moins ses moeurs sont poétiques... La poésie veut quelque chose d'énorme, de barbare et de sauvage... Quand verra-t-on naître des poètes? Ce sera après les temps de désastres et de grands malheurs, lorsque les peuples harassés commenceront à respirer. Alors les imaginations, ébranlées par des spectacles terribles, peindront des choses inconnues à ceux qui n'en ont pas été les tém
- Dans ses Nouveaux Lundis, Sainte-Beuve a présenté avec force l'objection essentielle adressée à la méthode critique de Taine. Quelle que soit l'influence sur une œuvre d'art — et Sainte-Beuve admet qu'elle est grande — du milieu, du moment ou elle est créée, il lui échappe encore, à cette méthode : « le plus vif de l'homme, ce qui fait que de vingt hommes, ou de cent, ou de mille, soumis en apparence presque aux mêmes conditions intrinsèques ou extérieures, pas un ne se ressemble et qu