La Bruyère, dans le chapitre des ouvrages de l'esprit, prétend que les femmes sont généralement supérieures aux hommes dans la manière d’écrire des lettres. « Ce sexe va plus loin que le nôtre dans ce genre d’écrire. » En vous aidant des lettres de Mme de Sévigné que vous connaissez, voue, essaierez d'expliquer l'opinion de La Bruyère.
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
On doit pouvoir la lire sans peine et avec d’autant plus de plaisir que sera plus intéressante la personnalité de celui qui l’écrit. Faire le portrait de Mme de Sévigné. Amour pour sa fille, sentiment de la nature, etc.
Le jugement de La Bruyère s’explique donc très bien. Ce n’est pas à dire que des hommes ne puissent aussi parfaitement réussir « dans ce genre d’écrire « : Cicéron, Voltaire, etc. Mais peut-être trouverait-on que ceux qui y excellent ont précisément les qualités... et les défauts qu’on se plaît ordinairement à reconnaître surtout aux femmes. (Vivacité et mobilité d’impression, etc.)
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XVITe
SIÈCLE
ments imprévus, noter quelque ridicule, conter avec agrément,
etc.
Comparer sous ce rapport Mme de Sévigné et Voiture.
Citer quelques anecdotes de la première : l'Archevêque de
Reims, Mariage de la Grande Mademoiselle, l'Incendie, etc.'
III.
Légèreté.
Passer rapidement d'un sujet à un autre, ne
rien approfondir, effleurer seulement.
Les femmes y sont plus
propres que les hommes à cause de leur grande mobilité
d'impression.
(Cf.
Sévigné.) Analyser une lettre : sa fille, une
petite histoire de la cour, promenade, visite, etc.
IV.
Variété,
On dit que les femmes sont curieuses.
Si c'est
un défaut, li leur est très utile dans les lettres.
La corres-
pondance de Mme de Sévigné est un recueil d'anecdotes très
intéressantes pour l'histoire de la cour et de la société au XV,,e
siècle.
En citer quelques-unes représentation
d'Esther,
sermons
de Bourdaloue, mort de Turenne, passage, du Rhin, procès
de Fouquet
2
.
V.
Imagination vive et sensibilité délicate
plutôt
qu'une exacte raison.
La lettre ne demande ni raisonnements
subtils ni pensées profondes.
On doit pouvoir la lire sans peine
et avec d'autant plus de plaisir que sera plus intéressante la
personnalité de celui qui l'écrit.
Faire le portrait de Mme de
Sévigné.
Amour pour
sa
fille, sentiment de la nature, etc.
Le jugement de La Bruyère s'explique donc très bien.
Ce n'est pas à dire que des hommes ne puissent aussi parfaite-
ment réussir « dans ce genre d'écrire » : Cicéron, Voltaire, etc.
Mais peut-être trouverait-on que ceux qui y excellent ont
précisément les qualités.., et les défauts qu'on se plaît ordinaire-
ment à reconnaltre surtout aux femmes.
(Vivacité
et mobilité
d'impression, etc.)
1.
Cf.
Lettres cI.'oisies de Jtlrne de Sb.'ignê, Chevaillier et Audiat.
Hachette éditeur, p.
147, 49, 75,
2.
Id., p.
281, 261, 158, 136, 24-47..
»
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