La bruyere
Publié le 03/12/2012
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«
jugements à un univers clos et spécifique : celui du pouvoir.
Nous étudierions ce que le moraliste dénonce,
mais que dénonce-t-il exactement comme apparence, le fait d'être dans le pouvoir ?
La définition du moraliste dans le dictionnaire de Furetière est : «Auteur qui décrit les m½urs de son temps».
Les grands moralistes de l'époque sont La Bruyère et La Rochefoucauld, et l'écriture en éclat leur est propre.
L'obstination chez les moralistes est de peindre les hommes, comme ils le sont, avec leurs caractères, afin de
les amener à corriger eux même leurs défauts.
Or, chaque défaut est unique et les personnages dont La
Bruyère dresse le portrait possèdent un seul et unique défaut.
D'après l'affirmation de La Bruyère dans Le
discours sur Théophraste, chaque remarque ou paragraphe (chez La Bruyère), maxime (chez La
Rochefoucauld), pensée (chez Pascal) a une intention didactique.
Dès lors, la séparation entre les remarques
peut symboliser la réflexion du lecteur.
Le moraliste serait-il alors un donneur de leçon ou un simple penseur ?
Pour La Bruyère,
le moraliste peut se consoler par son « mérite personnel », même si celui-ci n'est que
peu reconnu.
Il cède alors à la tentation du retrait, de la fuite, le moraliste serait donc un lâche.
La Bruyère se
retrouve lui-même proche d'Héraclite dans la citation suivante « il faut étudier soi même et tout apprendre par
soi-même.
»
La Bruyère méconnait l'égotisme et le culte du moi.
Le moi ne se suffis pas à lui-même.
Celui-ci est un laïc, mais en même temps un chrétien imprégné de jansénisme, il est d'un pessimisme mondain
radical : quoi qu'en dise sa préface, il ne croit pas que l'homme soit perfectible : il est de plus en plus en retrait
et solitaire.
L'homme en fait, pour La Bruyère consiste à être seul.
Il reprend dès lors presque mot pour mot le
fragment 139 de Pascal dans sa remarque.
La Bruyère n'est pas un « fixiste » fanatique : il reconnaît
volontiers le caractère mouvant du « moi », la part d'énigme en l'homme.
Ainsi, Théodote (De la Cour, 61), est-il
dévot ou courtisan ? Il n'en sait rien lui-même ; quant à Straton (De la Cour, 96), c'est un « caractère équivoque,
mêlé ; une énigme, une question presque indécise ».
Il s'achève par celui de Théodas, un homme double, «
Comment le fixer, cet homme inquiet, léger, inconstant, qui change de mille et mille figures ? » (De la Mode, 19).
Il serait faux pourtant de dire, que La Bruyère « détruit la notion même de caractère ».
Si l'homme apparaît
parfois comme une énigme, c'est parce qu'il est inconstant, voire inconsistant.
Et il s'agit, dans ce cas, presque
toujours du Courtisan, de l'homme du paraître, donc l'essence consiste précisément dans ce creux, ce vide,.
»
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