KOUROUMA Ahmadou : sa vie et son oeuvre
Publié le 09/01/2019
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KOUROUMA Ahmadou (né en 1927). Écrivain ivoirien d’expression française. Né en Côte-d’Ivoire, il commence des études à Bamako, puis, expulsé de l’établissement qu’il fréquentait, à la suite d’une grève, il doit effectuer son service militaire. Envoyé en Indochine pour avoir refusé de participer à la répression d’une manifestation, il reprend à son retour des études à Paris et à Lyon. Il travaille ensuite dans le secteur bancaire à Alger, puis à Abidjan. Il réside aujourd’hui à Yaoundé (Cameroun).
Le succès très vif remporté par les Soleils des indépendances (1968), qui reçut le prix de la revue Études françaises de Montréal et fut suivi d’une réédition au Seuil (1970), tient d’abord à la façon dont Kourouma a su donner pleinement corps, une dizaine d’années après les indépendances, à un profond sentiment d'insatisfaction jusqu’alors latent. Le roman retrace la déchéance de Fama, un authentique prince malinké, découvrant progressivement qu’il n’a plus sa place dans la société nouvelle qui s’édifie depuis l’indépendance. L’action, qui se déroule à la fois sur le territoire de la Côte des Ébènes et sur celui de la République socialiste du Nikinaï — deux pays imaginaires —, est l’occasion pour le romancier de dénoncer au fond un même univers où régnent l’« indépendance », le « parti unique » et la « carte d’identité ». Parallèlement, Salimata, l’épouse de Fama, fait l’objet d'un portrait extrêmement fouillé, grâce auquel le romancier suggère la double exclusion dont se trouve frappée la femme, dans le contexte traditionnel comme sous les « soleils des indépendances ». La stérilité du couple pourra apparaître comme une métaphore de l’indépendance, combinée d’ailleurs avec le thème — non moins essentiel — de la « bâtardise ». Son second roman, Monnè, outrages et défis (1990), reprend, après un silence de près de vingt ans, le même thème, mais cette fois-ci en l’élargissant à l’histoire du pays malinké depuis un siècle, dressant une vaste fresque de la colonisation et des processus qui ont conduit à l’asservissement de tout un peuple, à travers le personnage grandiose et dérisoire de Djigui Keïta, roi de Soba.
Sur le plan de la forme, les romans de Kourouma innovent considérablement en ayant recours à une écriture qui transpose en français nombre de particularités linguistiques et stylistiques du Bambara. Le ton est sou-
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- Lors d'un entretien, Ahmadou KOUROUMA soutient : « Ce qui compte c'est le plaisir d'un texte. Il faut que les lecteurs trouvent dans la littérature autre chose que ce qu'ils lisent tous les jours dans l'exercice de leur vie professionnelle : elle doit leur donner un plaisir et leur permettre de rêver. » Après avoir expliqué, vous discuterez à l'aide des exemples précis cette opinion de KOUROUMA sur la littérature.
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