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Koltès le retour au désert

Publié le 09/12/2012

Extrait du document

Pendant la guerre d'Algérie, Mathilde revient en France avec son fils Édouard dans l'intention de récupérer la maison familiale et de régler des comptes. Une violente dispute l'oppose à son frère Adrien devant les serviteurs, Aziz et Madame Queuleu. AZIZ - Qu'ils se tapent donc, et, quand ils seront calmés, Aziz ramassera les morceaux. Entre Édouard. MADAME QUEULEU - Édouard, je t'en supplie, je vais devenir folle Édouard retient sa mère, Aziz retient Adrien. ADRIEN - Tu crois, pauvre folle, que tu peux défier le monde ? Qui es-tu pour provoquer tous les gens honorables ? Qui penses-tu être pour bafouer les bonnes manières, critiquer les habitudes des autres, accuser, calomnier, injurier le m...

« le fais, c'est parce que je sais que je suis plus solide que vous tous, Adrien. Aziz entraîne Adrien, Édouard entraîne Mathilde. Mais ils s'échappent et reviennent. MATHILDE - Car sans doute l'usine ne m'appartient-elle pas, mais c'est parce que je n'en ai pas voulu, parce qu'une usine fait faillite plus vite qu'une maison ne tombe en ruine, et que cette maison tiendra encore après ma mort et après celle de mes enfants, tandis que ton enfant se promènera dans des hangars déserts où coulera la pluie en disant : C'est à moi, c'est à moi.

Non, l'usine ne m'appartient pas, mais cette maison est à moi et, parce qu'elle est à moi, je décide que tu la quitteras demain.

Tu prendras tes valises, ton fils, et le reste, surtout le reste, et tu iras vivre dans tes hangars, dans tes bureaux dont les murs se lézardent, dans le fouillis des stocks en pourriture.

Demain je serai chez moi. ADRIEN - Quelle pourriture ? Quelles lézardes ? Quelles ruines ? Mon chiffre d'affaires est au plus haut. Crois-tu que j'ai besoin de cette maison ? Non.

Je n'aimais y vivre qu'à cause de notre père, en mémoire de lui, par amour pour lui. MATHILDE - Notre père ? De l'amour pour notre père ? La mémoire de notre père, je l'ai mise aux ordures il y a bien longtemps. ADRIEN - Ne touche pas à cela, Mathilde.

Respecte au moins cela.

Cela au moins, ne le salis pas. MATHILDE - Non, je ne le salirai pas, cela est déjà très sale tout seul. »

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