KALISKY René : sa vie et son oeuvre

KALISKY René (1936-1981). Auteur dramatique belge d’expression française. Né à Bruxelles, René Kalisky est issu d'un milieu d'artisans prolétarisés d’origine juive polonaise. Son père est arrêté au cours d'une des dernières rafles organisées par les nazis et envoyé à Auschwitz, où il périt fin 1944. Partiellement autodidacte, Kalisky poursuit des études de radio-navigateur jusqu’en 1958 et obtient un diplôme de journalisme en 1960. Tandis qu'il exerce les fonctions de secrétaire d’édition aux Presses académiques européennes, qu’il collabore comme journaliste indépendant au Phare-Dimanche, au Patriote illustré, à la Presse et au Devoir, et rédige deux house-organs, Kalisky écrit force pièces, encore inédites (Coma, Charles XII, le Droit du plus fort, Babylone II, le Magnétophone...), qui sont refusées par les théâtres belges auxquels l’auteur les présente. Il est par contre repéré chez Gallimard, en 1968, par Jacques Lemarchand, qui publie Trotsky, etc. (1969) ainsi que les trois pièces suivantes du dramaturge (Skandalon, 1970; Jim le Téméraire, 1972; le Pique-Nique de Claretta, 1973). « Désespérant d’intéresser des metteurs en scène en Belgique » et « convaincu de la nécessité d’avoir du temps pour écrire », Kalisky part pour la Corse en octobre 1971, puis s’installe à Paris en janvier 1973. Durant la saison 1974-1975, Antoine Vitez crée le Pique-Nique de Claretta, qui reçoit par ailleurs en Belgique (1975) le prix triennal de Littérature dramatique. Ainsi s’amorce la carrière scénique d’une œuvre qui connaîtra toutefois d'innombrables malentendus entre son auteur et ses metteurs en scène successifs : Benoin, pour Skandalon, en 1975; Lheureux, pour la Passion selon Pier Paolo Paso-lini, en 1978; Vitez, pour Dave au bord de mer, en 1979; et Miquel, en 1980, pour Sur les ruines de Carthage. Entre-temps, Kalisky, qui poursuit sa carrière de dramaturge, écrit des scénarios, dont le Tiercé de Jack, réalisé par la télévision belge.