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JULIEN SOREL

Publié le 21/01/2019

Extrait du document

JULIEN SOREL, personnage du Rouge et le Noir de Stendhal. C'est l'un des héros romantiques partis à la conquête de la société et qui incarnent le drame de la jeunesse dans la France « révolutionnée ». Haïssant son père, il trouve dans Napoléon sa parenté véritable. Or, dans une France en paix retombée sous le joug d'une gérontocratie, on ne progresse plus avec la fougue d'un officier de dragons, mais avec la ruse discrète d'un membre de la Congrégation. Julien va donc jouer, pour les autres mais aussi pour lui-même, la comédie de l'ambition — et il va parvenir par les femmes, ces autres victimes de la société « restaurée », séduisant la mère des enfants dont il est le précepteur, puis la fille du grand seigneur dont il est le secrétaire. Hypocrite démasqué par son ancienne maîtresse, le coup de pistolet maladroit qu'il tire sur elle est, en réalité, son seul geste réussi ; il dévoile, à ses propres yeux, son seul désir (qui est celui de tout héros stendhalien) : posséder non le pouvoir, mais le bonheur. Aussi refuse-t-il dans sa prison toutes les compromissions et les lâchetés (la conversion religieuse et politique) qui relanceraient son ascension sociale et meurt-il « sans aucune affectation ». Cynique raté, parce qu'« âme sensible », Julien Sorel est le contraire d'un Rastignac.

« il se décide à y aller parce que s’il ne le fait pas, il se fermera la porte devant le but déjà déterminé : conquérir l’amour de Mathilde.

Toujours, la timidité, prudence, obligation et méfiance à l’égard de lui - même et des autres combattent dans son coeur, dans son intérieur, avec son orgueil, esprit calculateur et ambition.

Presque la même situation s’offre juste au début du roman quand il veut gagner l’amour de madame de Rênal seulement par son esprit calculateur.

« L’affreux combat que le devoir livrait à la timidité, était trop pénible pour qu’il fût en état de rien observer hors lui -même.

[...] Julien, indigné de sa lâcheté, se dit : Au moment précis où dix heures sonneront, j’exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle.

» (I, ch.

9) Cependant, à cela s’ajoute parfois son tempérament extroverti.

Il a de l’énergie, de l’activité, et s’il agit de son intention, il sait bien être sociable, aimable, loquace et il s’adapte facilement.

On peut illustrer le propos quand il peut partir de Besançon et qu’il se décide à revoir madame de Rênal à Verrières.

Il agit impulsivement, achète une échelle et il entre dans le jardin.

Il se dit seulement avec prudence « Grand dieu !cette nuit, cette chambre n’est pas occupée par madame de Rênal! [...] quel escadre ! » (I, ch.

30) et malgré cette crainte, il agit.

« [...] il descendit, plaça son échelle contre un des volets, remonta [...] » (I, ch.

30) Et puis « il la serra dans ses bras.

» (I, ch.

30) Il veut parler avec elle, il est décidé.

« Après quatorze mois de malheur, je ne vous quitterai certainement pas sans vous avoir parlé.

[...] Ah ! je vous ai assez aimée pour mériter cette confiance...

je veux tout savoir.

».

Il est ouvert, il parle de ses sentiments, de ses désirs avec énergie et violence.

Il devient aussi énergique, impulsif et violent quand Mathilde, après avoir passé avec lui une nuit, regrette son acte et quand elle lui dit : «J’ai horreur de m’être livrée au premier venu.

» (II, ch.

17).

Il est frappé de la douleur et il a intention de la tuer.

« Au moment où il venait de tirer l’épée, avec quelque peine, de son fourreau antique [...] ».

Après le court souvenir du père de Mathilde, sa réflexion revient.

En outre, la résolution de son impulsion annonce sa tentative de tuer madame de Rênal, à la fin de chapitre 35, car elle a détruit tout ce qu’il avait atteint dans la société par ses efforts. Nous trouvons alors que son tempérament est difficile à classifier.

Si tout va bien selon son attente et suit ses intentions à l’avance définies par son ambition, il se domine avec excellence.

Mais il faut compter avec sa sensibilité.

Son coeur sensible peut être frappé de la fortune ou de la douleur, de la sensation du regret ou de la honte.

Comme le présente l’auteur dans son commentaire : « C’est, selon moi, l’un des plus beaux traits de son caractère : un être capable d’un tel effort sur lui -même peut aller loin » (II, ch.

31).

En effet, Julien est un grand ambitieux poussé par un motif naturel, qui nous pousse à l’action et à tel ou tel comportement est notre émotion.

Même Julien éprouve des émotions fortes, il en est beaucoup influencé.

Quelques sentiments le renforcent, d’autres l’affaiblissent.

Des sentiments trop forts peuvent être perturbateurs, ils influencent sa pensée et aussi la réalisation de ses buts.

Les sentiments conscients de Julien sont par exemple sa froideur, son indépendance et ses sentiments inconscients, par exemple la sympathie, antipathie, amitié et aussi les passions.

Ses émotions se montrent fortes et vigoureuses.

Julien est un personnage plein de contraires.

Il est soit en colère, soit calme.

Rien entre les deux.

Il n’est jamais absolument content, il est soit plein d’enthousiasme ou de bonheur, soit il est frappé de douleur.

Les passions sont les plus fortes, elles sont profondes et elles s’emparent de toute la personne de Julien dont elles influencent la pensée et l’action.

Les passions peuvent détruire un homme, ce qui est le cas de Julien, car sa passion de l’ambition et de l’amour le mènent jusqu’à l’échafaud.

Les émotions sont de courte durée.

Sous l’influence de ses émotions, il agit soit librement, il est conscient de ce qu’il fait pour atteindre le but fixé, soit il agit impulsivement.

Julien est un homme sensible, mais déjà mûr, car il essaie de soumettre ses émotions à la raison, il essaie de les maîtriser avec un tel ou tel succès.. »

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