Devoir de Philosophie

Jules Supervielle (1884-1960) DÉBARCADÈRE

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

supervielle

 

Marseille

Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche,

ses coquillages et l'iode,

Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,

Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont

luisants d'eau marine,

Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras

comme pour se partager le ciel,

Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes

de maintenant avec leurs yeux de phosphore,

Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et

leurs alcools,

Et cela fait un bruit de pieds et de chaises

frétillantes.

Ici le soleil pense tout haut, c'est une grande lumière

qui se mêle à la conversation,

Et réjouit la gorge des femmes comme celle des

torrents dans la montagne,

Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un

peu dans la rue,

Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles.

Et la lune est un singe échappé au balluchon d'un

marin

Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la

nuit.

Marseille, écoute-moi, je t'en prie, sois attentive,

Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec

douceur,

Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions

un peu

 

 

COMMENTAIRE COMPOSÉ

O toi toujours en partance

Et qui ne peux t'en aller,

À cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous

la mer.

Vous ferez de ce poème un commentaire composé. Vous pourrez, par exemple, montrer comment Supervielle, tout en suggérant les rap­ports privilégiés qui unissent Marseille à la mer, évoque en même temps la vie moderne

Cette évocation de la ville de Marseille, plus encore qu'une ode à la ville, est une célébration de la vie, dans son débordement permanent. La poésie, au moyen des images comme du vers et de la syntaxe, opère alors une véritable transmutation du réel, en donnant aux objets et aux réalités les plus simples une dimension merveilleuse, comme surgie soudain d'un au-delà pourtant à notre porte.

supervielle

« 0 toi toujours en partance Et qui ne peux t'en aller, À cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.

COMMENTAIRE COMPOSÉ Vous ferez de ce poème un commentaire composé.

Vous pourrez, par exemple, montrer comment Supervielle, tout en suggérant les rap­ ports privilégiés qui unissent Marseille à la mer, évoque en même temps la vie moderne.

Corrigé DIFFICULTÉS -CONSEILS -PROPOSITIONS •Jules Supervielle est né en 1884 à Montevideo, en Uruguay, et mort à Paris en 1960.

D'apparente simplicité, son œuvre célèbre le monde tout en s'interrogeant avec angoisse sur l'existence.

Suggestions • Relevez et analysez les enjambements* du texte.

• Notez comment les images, parfois surprenantes, sont cependant fondées sur une grande simplicité, notamment lexicale.

• Le libellé du sujet ne donne pas de plan, mais fournit cependant une indication qu'il faudra exploiter.

Documentation -Vous pouvez lire les recueils de Supervielle, édités chez Gallimard, dans la collection« Poésie», mais aussi ses romans, L'Homme de la pampa (1923), Le Voleur d'enfants (1926), ou ses contes, L'enfant de la haute mer ( 1931 ).

Plan détaillé Introduction Ce poème de Supervielle, qui célèbre la ville de Marseille, est d'une forme simple.

Composé de vers libres, plus ou moins longs, et non rimés, il est à la fois une ode à la ville et à la vie, et en particulier au débordement rythmique de cette vie.

113. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles