Joubert: étude de citation littéraire
Publié le 19/09/2015
Extrait du document
Telle pensée qu'on ne se dit même pas à soi-même répoi'd seule-au fond des choses et aux aspirations profondes de l’âme... Et tout cela reste un chaos dans lequel nous ne pouvons pas nous retrouver.
Nous ne pouvons pas nous y retrouver parce que nous ne pouvons pas parler. Notre langage composé de mois répondant à des idée; générales est trop imprécis; il manque de nuances : le sentiment que j'éprouve est bien une sorte d'ambition ou d amour-propre; mais ce n’est pas l'ambition ou l'amour-propre; les circonstances particulières dans lesquelles je me trouve, d'autres sentiments, font à celui que j'observe comme un accompagnement d’harmoniques qui lui donne un timbre qu’on ne rencontre qu’en moi. Je m'exprime par des signes universels, et mon état est des plus singuliers!
Je ne puis pas traduire mon état, et, pour bien le connaître, il faudrait le traduire. Nous ne savons bien que ce que nous pouvons exprimer. Noire pensée n'a un objet précis que lorsque cet objet est comme matérialisé dans des mots. Quelle douleur de rester ainsi dans cette pénombre qui donne l'impression du vide de la pensée et du cœur!
« Les écrivains qui ont de l'influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres sentent, et qui réveillent dans les esprits les idées ou les sentiments qui tendaient à éclore. »
Son rôle, réduit théoriquement, conserve néanmoins une portée immense.
En effet, parmi les virtualités qui bouillonnent au fond des âmes, il n’y a guère de directions irrévocablement arrêtées. Les contraires y voisinent : ne voit-on pas, en politique, des ardents d’extrême gauche devenir, presque sans transition, des fanatiques d’extrême droite? Des rêves héroïques succèdent à de bas calculs, quand ils ne s'entremêlent pas au point de ne pouvoir être séparés : chez un Verlaine ou un Rimbaud, quelle complexe succession d’aspirations sublimes et de basses convoitises! Chez la masse, ces tendances indifférenciées et presque uniquement virtuelles s'accuseront: et deviendront réalité distincte si l’attention se fixe sur elles et si la parole leur donne la consistance qui leur manque.
«
UJ INTRODUCTION
raisve intervention qui a fait prendre con;;cir·nce il chacun de sa pensée profonde.
Dans J'hi,lnire littéraire rie la France, nombreux sont les rrrivains dont l ïnlluence lient à J'habileté nvec Jarruelle ils ont su exprimrr les pen•ées Pl if·s sentimPnts en f!'erme dans les Ames.
Dans Je domaine littéraire, Boileau n'a fait que codifier les exigences de son temps, et, lPs codifiant.
les a impMres à tons.
L ïnlluence politique et philosophi que de Voltaire et de Rousseau tient à ce qu'ils ont monnayé et prl'senté sous une forme attra~·ante des idées que des auteurs de second ordre avaient déjit émises: la pensée philosophique de Voltaire est rlP.i~ dans le Diction11nire de B11yle, et J'abhé de Saint-Pierre avait, avant Hon~seau, enseigné la bonté de la nature et préludé à la littérature sensible.
Au.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La Bruyère, les Caractères (étude littéraire)
- « L'étude de l'histoire littéraire est destinée à remplacer en grande partie la lecture directe des Oeuvres de l'esprit humain. » A cette affirmation de Renan, Lanson répond dans l'avant-propos de son Histoire de la Littérature française : « Je voudrais que cet ouvrage ne fournît pas une dispense de lire les Oeuvres originales, mais une raison de les lire, qu'il éveillât les curiosités au lieu de les éteindre. » Étudier ces deux jugements. ?
- L’ÉTUDE D’UNE CITATION
- Un universitaire contemporain, Jean Onimus, réfléchissant sur l'étude de la littérature, écrit : « L'inquiétude c'est la vie même de la conscience. Toute vie suppose effort, dépense de forces. Ce que cherchent les élèves trop souvent, c'est une réponse de catéchisme : "ce qu'il faut penser de..." et, dans leurs devoirs, ce qu'ils disent c'est ce qu'ils croient que l'on doit dire. Or le principe de l'enseignement littéraire est de leur faire admettre qu'il n'y a pas de dogme tout fait e
- Encyclopédie littéraire: étude suivie/lecture suivie