Joachim DU BELLAY, Les Antiquités de Rome, « Que n'ai-je encor la harpe thracienne ».
Publié le 10/01/2020
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Joachim DU BELLAY, Les Antiquités de Rome, « Que n'ai-je encor la harpe thracienne ».
1. Que n'ai-je encor la harpe thracienne,
2. Pour réveiller de l'enfer paresseux
3. Ces vieux Césars, et les ombres de ceux
4. Qui ont bâti cette ville ancienne ?
5. Ou que je n'ai celle amphionienne,
6. Pour animer d'un accord plus heureux
7. De ces vieux murs les ossements pierreux,
8. Et restaurer la gloire ausonienne ?
9. Pussé-je au moins d'un pinceau plus agile
10. Sur le patron de quelque grand Virgile
11. De ces palais les portraits façonner :
12. J'entreprendrais, vu l'ardeur qui m'allume,
13. De rebâtir au compas de la plume
14. Ce que les mains ne peuvent maçonner.
(commentaire composé de français)
«
B- Antiquité gréco-latine
• Cependant Du Bellay ne parle pas que de Rome => Dépassement / Elargissement des antiquités de
Rome aux antiquités Gréco-romaine du monde entier.
Ex : « Cf.
« l'enfer ; la harpe » > mythe
d’Orphée.
• + cf.
tous les néologismes de Du Bellay formés à partir de références de la mythologique antique.
- « Ausonienne » > TLFI : Qui appartient à l'Ausonie, une des plus anciennes régions de l'Italie
méridionale, renommée pour ses sites.
Par extension, langage poétique : Nom donné parfois à l'Italie
toute entière (depuis Virgile).
- « Thracienne » > mot qui doit venir de Thracie (région actuellement située en Roumanie).
Légende :
Orphée est né en Thracie, donnant naissance au fameux mythe.
- « Amphionienne » > a dû être formé à partir de Amphion.
Dans la mythologie grecque, Amphion est
le fils de Jupiter et d'Antiope, frère jumeau de Zéthos.
Tous deux, sur l'ordre de leur oncle Lycos, roi
de Thèbes, sont abandonnés enfants sur le mont Cithéron et recueillis par des bergers.
Amphion
devient alors un grand poète et musicien, comme Orphée 1.
C- Éloges
• Montrez que Du Bellay parle en terme élogieux de ces vestiges.
Cf.
« restaurer la gloire ausonienne ; accord plus heureux ».
« ces vieux murs » > respect du poète.
• « Que n'ai-je encor la harpe thracienne, /Pour réveiller de l'enfer paresseux » > référence à Orphée >
sorte de regret et d’estime.
NB : ne pas oublier qu’à l’époque de Du Bellay, l’Antiquité est le modèle par excellence.
II- La création poétique
A- La poésie
• Le poète, dans les tercets, évoque la création artistique.
Mettez en évidence les difficultés de cette
création.
• Pénibilité de la tâche.
Cf.
« Pussé-je au moins » : subjonctif imparfait > souligne le souhait et la
difficulté que cela peut représenter ─ ce qui est renforcé par « au moins » > restriction.
« J'entreprendrais » > véritable travail.
« Ce que les mains ne peuvent maçonner » > importance aussi de l’esprit.
NB : « De ces palais les portraits façonner « > thème de la création poétique.
1Orphée avait le pouvoir d'entraîner les animaux par son chant ; Amphion, lui, pouvait par le même moyen
déplacer des pierres.
En effet, pour venger sa mère, maltraitée par Dircé, il tue celle-ci puis bâtit les remparts de
Thèbes uniquement à l'aide de sa flûte et de sa lyre..
»
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