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« J'écris pour vous faire peur; Je suis moi-même un homme qui a peur; tous les savants que Je con¬nais ont peur. » Que pensez-vous de cette opinion d'un grand savant contemporain ?

Publié le 30/06/2015

Extrait du document

Le cri lancé par Urey s'inscrit dans un « contexte « historique. Après la première guerre mondiale, le pessi­misme avait envahi les esprits. Il en est résulté comme un dégoût de vivre. L'âme humaine a eu la nausée et elle a senti remonter en elle tous ses poisons. La page de P. Valéry sur « la mort des civilisations « reste à cet effet très signifi­cative. Il leur fait dire : a Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ! « L'homme a de nouveau connu la peur lors de la dernière guerre. Cette peur a été provoquée cette fois par les méthodes inhumaines d'asservissement employées par des chefs d'états comme Hitler.

Aujourd'hui l'âme humaine commence à se retrouver. C'est pourquoi il est peut-être maladroit de la bouleverser une fois de plus par la peur. Il faudrait plutôt susciter la sagesse pour ne pas « briser l'humain « et aboutir aux « mauvais usages « que J. Curie appelle « les détournements de la science a.

 

Depuis environ vingt ans, les philosophes modernes ont repris la croisade de la sagesse qu'il faut prôner à tout prix. Après avoir proclamé : « Dieu est mort «, A. Malraux s'in­terroge : c Le problème qui se pose pour nous aujourd'hui, c'est de savoir si, sur cette vieille terre d'Europe, oui ou non, l'homme est mort !

« ··- ......

---·------------- de Syracuse.

Il pense au nombre important de chimistes qui ont travaillé durant la guerre 1914-18 à la découverte de gaz asphyxiants.

Plus près de nous, la découverte des énormes énergies contenues dans l'atome a abouti à l'éclatement de la bombe atomique au-dessus d'Hiroschima, le 6 août 1945.

La paix revenue, des renseignements parvinrent sur les conséquences effroyables de l'éclatement de cette bombe, sur les maladies mystérieuses qui minent les survivants, sur ses effets insoupçonnés ou imprévus tant sur les animaux, les poissons se trouvant au fond de la mer, que sur les végétaux.

Cela suffit pour que la crainte envahisse les esprits imaginatifs.

On se représente dès lors en quel abîme l'hu­ manité pourrait choir, poussée par le vertige collectif.

Le rôle d'un savant sage comme Urey consiste à prévenir, car la paix reste précaire, la destruction de la civilisation apparaît toujours possible.

Pour éviter une telle fin, il n'y a qu'un moyen : la pro­ pagande fondée sur la peur.

Il s'agit, pense Urey, de convaincre le monde entier que même les plus intelligents ont peur.

« La peur est le com­ mencement de la sagesse~.

dit un proverbe populaire.

Quand tout le monde aura peur jusqu'à l'épouvante, personne ne pensera plus à la guerre comme moyen ultime de résoudre les problèmes politiques, économiques, sociaux ou interna­ tionaux.

Alors les conflits en perspective s'éloigneront à l'ho­ rizon.

Chacun fera des concessions et toutes les nations s'imposeront les sacrifices nécessaires pour conserver la paix.

Mais tous les savants n'ont peut-être pas peur, comme le croit Urey, car la majorité d'entre eux a foi dans le génie humain et croit fermement que la seule valeur aux yeux de l'homme doit être l'homme lui-même.

C'est donc en pré­ servant l'homme que l'on sauve tout ce qu'il crée de grand.

Ill.

- CE QU'IL FAUT EN PENSER ? La peur n'évite pas toujours le danger mais souvent le crée.

Ce n'est pas en provoquant la fuite que l'on organise une résistance.

La panique ne produit rien de bon.

-155. »

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