Jean Vilar, lors de sa mise en scène du Triomphe de l'amour en 1956 au Théâtre national populaire, qualifiait ainsi l'auteur des Acteurs de bonne foi : « Marivaux-le-cruel ». Pensez-vous que pour corriger les mœurs, la comédie doive passer par la souffrance des personnages ?
Publié le 03/01/2013
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moeurs. Par ailleurs, dans la comédie de Marivaux, Les acteurs de bonne foi, on reconnait là encore une
mise en abyme du théâtre. En effet, puisque cette comédie met en scène des acteurs qui joue leurs
propres rôles dans une autre comédie écrite par Merlin, qui en est aussi le metteur en scène.
Néanmoins, dans la comédie de Merlin, les relations entre les personnages sont inversées (par exemple,
dans cette comédie, Merlin aime Colette). Seulement, les personnages de Lisette et Blaise ne semble pas
comprendre le message que Merlin veut faire passer au travers de sa comédie. En fait, ils ont
l’impression que tout cela est bien trop réelle (l’illusion de la réalité). Il semble en fait, que la mise en
abyme du théâtre dans les acteurs de bonne foi soit très particulière, puisqu’elle permet de révéler les
«
dans cette pièce on découvre le Marquis Rosimond, un homme fier de
lui et très apprécié par les femmes, qui a reçu l’ordre de ses parents d’épouser Hortense, car ce mariage
servira ses intérêts personnel.
Bien qu’Hortense ne l’apprécie pas vraiment à leur première rencontre,
Rosimond finit par tomber follement amoureux de celle-ci.
Néanmoins, celui-ci n’a pas le courage
d’avouer aux autres personnages qu’il aime sincèrement Hortense.
C’est pourquoi il fait croire qu’il s’est
marié avec Dorante.
Hortense qui finit par l’apprendre devient furieuse, et après avoir lutté quelques
temps, Rosimond finit par ravaler sa fierté et son orgueil pour enfin avouer qu’il aime sincèrement
Hortense qui accepte finalement de s’acquitter de lui puisque elle estime qu’il s’est corrigé (il a donc
évolué).
Nous voyons donc que les personnages son capables de se repentir et de corriger leur erreurs
passés après avoir connu la souffrance, et une citation de Marcel Proust à propos de la souffrance illustre
très bien ce propos puisque celle-ci dit : « On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’avoir
pleinement éprouvé.
»
Enfin, la souffrance des personnages ne permettrait-elle pas l’accession à la vérité dans la
comédie ? En effet, et la comédie de Molière, l’Avare, témoigne de cette idée.
Effectivement, car
Harpagon, après avoir beaucoup fait souffrir son fils, Cléante, mais aussi beaucoup de personne de son
entourage uniquement dans le but de conserver sa fortune, se rend compte de
ce qu’il est en vérité : un avare égocentrique.
En fait on peut voir chez lui une prise de conscience
lorsqu’il se sait détesté de tous, c'est-à-dire lorsqu’il connaît la véritable souffrance.
Néanmoins, une tout
autre vérité demeure chez lui : être isolé n’a aucune importance tant que celui-ci reste riche.
Donc, la
conclusion que l’on peut tirer de cette comédie, en se servant du modèle d’Harpagon, est que certaine
personnes ne changent jamais.
Et, c’est à travers la souffrance morale du personnage que l’on découvre
ce trait de leur personnalité.
Par ailleurs, dans une autre comédie écrite par Molière, Le malade
imaginaire, en entrevoit là encore la vérité à travers la souffrance de personnages.
Effectivement, puisque
dans cette pièce, on découvre le personnage d’Argan, une personne qui feint d’être malade pour pouvoir
bénéficier de l’attention de son entourage et imposer sa volonté.
Mais, lorsque qu’il est humilié par sa
femme, Béline qui, le croyant mort, manifesta sa joie d’être débarrassé de lui, il décide d’arrêter sa
comédie pour autoriser le mariage de sa fille Angélique avec Cléante, alors qu’il souhaité au départ la
marier avec Thomas Diafoirus, un médecin talentueux.
En fait, c’est au travers de cette souffrance
qu’Argand aperçoit la vérité.
C'est-à-dire qu’il finit par comprendre qu’il ne peut pas jouer avec les
sentiments de son entourage en jouant la comédie, et que le mensonge n’est en aucun cas
une solution pour s’attirer les faveurs des autres personnages.
Nous voyons donc bien, au travers de ces
différents exemples que la souffrance à de multiples fonctions (éducation et évolution des personnages,
mais elle est aussi révélatrice de la vérité, à la fois pour le personnage, mais aussi pour le spectateur)
dans la comédie, et qu’elle est donc nécessaire pour corriger les mœurs.
Néanmoins, si la souffrance des personnages permet de corriger les mœurs, il ne faut pas oublier
que la comédie est destinée à des spectateurs, et que ceux-ci ne peuvent guère se contenter de voir des
personnages souffrir pour comprendre le véritable message que la comédie veut leur transmettre.
Toutefois, la souffrance des personnages n’est pas le seul moteur de la comédie.
En fait, l’exagération
des personnages est aussi un ressors de la comédie.
De plus le comique de situation est aussi un moteur
de la comédie.
Et, enfin la mise en abyme du théâtre dans la comédie est aussi un moyen de corriger les
mœurs.
D’abord, l’exagération des personnages dans la comédie permet de corriger les mœurs.
En effet, et
dans la comédie de Marivaux, Les acteurs de bonne foi nous percevons très bien cette idée.
Effectivement, puisque dans cette pièce le personnage de Blaise ne semble pas très bien comprendre
l’intérêt de la pièce que Merlin souhaite mettre en place.
Bien qu’on puisse lui accorder qu’il est issu de la.
»
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