Jean Luc Lagarce Juste La Fin du Monde 3eme scène de la partie 2
Publié le 04/01/2024
Extrait du document
«
Intro:
EL n3 Antoine tirade
A la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe, dramaturge et même
éditeurs, Jean Luc Lagarce touche à tous les métiers du théâtre.
En 1988, il apprend
qu’il est atteint du sida et se sait condamné.
Malgré sa mort prématurée à l'âge de 38
ans, il laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontreront un énorme
succès comme Juste La Fin du Monde, écrite en 1990 mais jouée pour la première fois
après sa mort en 1999, et qui repose sur l’annonce de Louis à sa famille de sa maladie
qui va entraîner une mort certaine : une sorte de reflet sur sa situation de fin de vie.
Cet extrait se retrouve dans la 3eme scène de la partie 2 et représente une partie de la
confrontation entre les deux frères ; sous la forme d’une tirade attribuée à Antoine, qui
dévoile à Louis tout ce qu’il a sur le cœur, se sentant coupable du malheur de ce
dernier.
Sachant qu’il s’agit de la dernière scène avant l’épilogue, donc avant que Louis
ne quitte sa famille sans leur avoir annoncer sa mort prochaine ; on peut ainsi se poser
la question suivante ; « En quoi la scène de dénouement révèle-t-elle que la crise n’a
pas été résolue ? ».
Cet extrait est réparti en 3 mouvements dont le premier ayant pour
sujet principale Antoine qui accuse en miroir Louis (l1 – l10).
Ensuite, nous ferons face
à Antoine qui reproche à Louis (l11 – l23) et finalement, nous verrons Antoine, un
personnage pathétique.
(l23-l32)
Mouvement 1 :
-« Tu es là » (l.1) montre tout d’abord la présence de Louis dans la tirade d’Antoine, et
cela montre qu’Antoine s’adresse à son frère ainé.
Ce verbe d’état « tu es là » suffit à
accuser, encore plus avec les périphrases « devant moi » et « à te mettre debout »
- Anaphore de « m’accuser sans mot « (l.2-3) Elle insiste sur l’accusation en miroir
d’Antoine.
En effet, ce dernier accuse Louis de l’avoir accusé.
Aussi, l’oxymore « m’accuser sans mot » évoque une situation ou une accusation ou un
blâme provenant de Louis est implicite ou sous-entendu, sans qu’il y ait une
communication verbale directe.
Cela pourrait se référer à travers des gestes, des
regards ou d’autres moyens non verbaux.
Par exemple, dans ce cas, Antoine accuse
Louis de l’avoir accusé par son silence et sa posture « devant moi ».
Mais Antoine sort de sa ranceour pour exprimer un amour protecteur pour Louis,
comme en témoigne les champs lexicaux de la pitié et de l’inquiétude : « je te plains »,
« j’ai de la pitié pour toi » « de la peur », « de l’inquiétude ».
Cet amour fraternel se traduit en culpabilité exprimée, il dit : « et je me reproche déjà …
le mal aujourd’hui que je te fais.
»
Mouvement 2 :
-
L'affirmation « Tu es là » (ligne 11)
Permet de situer Louis dans l'espace et le temps face à AntoineC’est cette présence de Louis face à son frère cadet qui déclenche ce soliloque,
car Antoine ressent une urgence vitale à parler vraiment à celui qui est son aîné,
à celui qu’ils perçoivent tous comme l’Absent dans cette famille.
Veut-il lui faire
un dernier reproche ? lui confier un secret ? C’est d’abord le reproche qui
s’exprime.
L’anaphore du verbe « accabler » aux lignes 12 à 13.
-Ce verbe dont l’emploi est péjoratif signifie « faire peser sur quelqu'un une charge si
pénible qu'il a du mal à y faire face » (Larousse)
-Ainsi Antoine insiste sur l’action nuisible que Louis exerce sur lui et sur la famille.
Il lui
reproche de les faire tous culpabiliser.
-
La proposition « on ne peut plus dire ça » à la ligne 12
Peut être comprise comme un commentaire de l’affirmation qui précède.
Ainsi la
répétition de la ligne 13 doit être dite sur un autre ton, Antoine cherchant à la
corriger l’affirmation pour cerner au plus près l’action nuisible de son frère.
Le polyptote de la ligne 4 où le pronom personnel pluriel « nous » vient
remplacer le pronom personnel singulier « me »
Charge d’une valeur plus forte reproche formulé car Antoine parle alors au nom
de la famille.
-
A la ligne 5, quand Antoine précise « je te vois »
C’est une image qu’il convoque.
-
Proposition « j'ai encore plus peur pour toi »
Confirme aussi une impression : Antoine a peut-être deviné qu'il ne verrait plus
jamais son frère, que son retour parmi eux avait une raison, même si elle n’a pas
été donnée.
Antoine semble avoir l'intuition de la mort à venir, même si elle n'a
pas été annoncée.
Il refuse ouvertement la culpabilité qu’il pourrait ressentir, que Louis voudrait faire
naître en lui : « je me dis que je n’ai....
»
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