JEAN-JACQUES ROUSSEAU
Publié le 06/02/2019
Extrait du document

Mais en dépit des agitations et des souffrances du cœur, c’est à Montmorency que Rousseau manifeste son activité créatrice la plus intense. Lorsqu’il s’est retiré à l’Ermitage, il s’est lancé dans l’écriture de trois livres systématiques : un traité de « morale sensitive », dont le roman Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) est une application pratique ; un ouvrage de réflexion politique, Du contrat social (1762) ; et un traité d’éducation qui devient le roman l'Émile (1762).
La Nouvelle Héloïse obtient un accueil triomphal auprès du public aristocratique et féminin. L’œuvre fait écho à la passion folle et romanesque que l’auteur a éprouvée pour Mme d’Houdetot. Il conte l’histoire de l’amour tragique entre Julie d’Étanges et son précepteur Saint-Preux, où se mêlent l’exaltation sentimentale et l’effervescence intellectuelle des années 1756-1758. Si le personnage de Saint-Preux, son double, permet à Rousseau de s’inventer un bonheur imaginaire, füt-il éphémère, le procédé du roman par lettres lui offre l’occasion d’exposer la somme de ses idées : sur la société, la religion, l’éducation, sans que les digressions paraissent trop artificielles.
Le contrat social
Avec Du contrat social, Rousseau se propose de fonder un véritable droit politique, en étudiant les conditions qui rendent légitime l’autorité politique. Ces conditions, il ne les trouve ni dans le droit naturel ni dans le droit du plus fort, encore moins dans la transmission héréditaire de la souveraineté royale. Aucun homme ne tient de la nature une quelconque autorité sur les autres hommes. Une telle autorité suppose le consentement de ceux sur qui elle s’exerce et découle d’une convention première : le pacte social. Elle découle de la «volonté générale» et réside essentiellement dans le peuple. Le gouvernement ne constitue qu’un pouvoir subordonné au pouvoir du peuple, qui lui confie seulement l’administration de l’Etat. Ce faisant, Rousseau conteste implicitement l’absolutisme et ne considère comme légitime que la démocratie. Cette description de la société idéale prend tout son sens quand on la rapporte
Henê uazy
En 1762, la publication du roman pédagogique Émile est condamnée par la justice française. Rousseau gagne Métiers-Travers, en Suisse, d’où il se défend.
Les Charmettes, à Chambéry.
Dans cette demeure, auprès de Mme de Warens qu’il appelle « Maman » et qui le nomme «Petit », Rousseau passera la période la plus choyée de sa vie.
au point de départ nécessaire à toute réforme, l’éducation de l’individu conformément à la nature. Tel est le but que s’assigne Rousseau dans YÉmile. Dans ce roman éducatif, il met en scène un enfant protégé de tout contact négatif avec la civilisation, livré à un précepteur idéal qui, de sa naissance à l’âge adulte, lui laissa la possibilité de s’épanouir librement. Au sein de cette éducation naturelle, Rousseau insère une religion supposant la libre adhésion du cœur et l’amour éclairé de la vérité ; dans un passage du livre IV de l'Émile intitulé «Profession de foi du vicaire savoyard», il renvoie dos à dos le matérialisme des encyclopédistes et les faux mystères des religions révélées.

«
Jean-Jacques
Rousseau
qui a fait sécession.
En 1759, Mme d'Épinay chasse
Rousseau de l'Ermitage, car il s'est pris d'une pas
sion impossible pour sa belle-sœur, la comtesse
Sophie d'Houdetot.
Il trouve refuge dans une mai
son délabrée de Mont-Louis à Montmorency.
Mais en dépit des agitations et des souffrances
du cœur, c'est à Montmorency que Rousseau
manifeste son activité créatrice la plus intense.
Lorsqu'il s'est retiré à l'Ermitage, il s'est lancé
dans l'écriture de trois livres systématiques : un
traité de "morale sensitive''· dont le roman
Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) est une appli
cation pratique ; un ouvrage de réflexion poli
tique, Du contrat social (1762) ; et un traité d'édu
cation qui devient le roman l'Émile (1762).
La Nouvelle Héloïse obtient un accueil triom
phal auprès du public aristocratique et féminin.
L'œuvre fait écho à la passion folle et romanesque
que J'auteur a éprouvée pour Mme d'Houdetot.
Il
conte l'histoire de l'amour tragique entre Julie
d' Étanges et son précepteur Saint-Preux, où
se mêlent J'exaltation sentimentale et l'efferves
cence intellectuelle des années 1756-1758.
Si le
personnage de Saint-Preux, son double, permet à
Rousseau de s'inventer un bonheur imaginaire,
fût-il éphémère, le procédé du roman par lettres
lui offre l'occasion d'exposer la somme de ses
idées: sur la société, la religion, l'éducation, sans
que les digressions paraissent trop artificielles.
Le contrat social
Avec Du contrat social, Rousseau se propose de
fonder un véritable droit politique, en étudiant les
conditions qui rendent légitime l'autorité poli
tique.
Ces conditions, il ne les trouve ni dans le
droit naturel ni dans le droit du plus fort, encore
moins dans la transmission héréditaire de la sou
veraineté royale.
Aucun homme ne tient de la na
ture une quelconque autorité sur les autres hom
mes.
Une telle autorité suppose le consentement
de ceux sur qui elle s'exerce et découle d'une
convention première : le pacte social.
Elle découle
de la «volonté générale" et réside essentiellement
dans le peuple.
Le gouvernement ne constitue
qu'un pouvoir subordonné au pouvoir du peuple,
qui lui confie seulement !'.administration de l'Etat.
Ce faisant, Rousseau conteste implicitement
l'absolutisme et ne considère comme légitime que
la démocratie.
Cette description de la société
idéale prend tout son sens quand on la rapporte E .:0.1 ILE,
DE L'EDUCATI0:-1.
P•r /.
J.
Roussc,ou,
C·.-,� ..
�· G'tr.�Y.
.....
� .
·�·--..., .
,..
........
..........................
'·"'
.... ......
Ltt •.••
L- ------------------------�
.l En 1762, a /a publication
df! roman pédagogique
fEmile est condamnée
par la justice
française.
Rousseau gagne
Môtiers- Travers,
en Suisse,
d'où il se défend.
Les Charmettes, ......
à Chambéry.
Dans cette demeure,
auprès de
M,.
de Warens qu'il
appelle • Maman • et
qui le nomme • Petit •,
Rousseau passera
la période la plus
choyée de sa vie.
au point de départ nécessaire à toute réforme,
l'éducation de l'individu conformément à la na
ture.
Tel est le but que s'assigne Rousseau dans
l'Émile.
Dans ce roman éducatif, il met en scène
un enfant protégé de tout contact négatif avec la
civilisation, livré à un précepteur idéal qui, de sa
naissance à l'âge adulte, lui laissa la possibilité de
s'épanouir librement.
Au sein de cette éducation
naturelle, Rousseau insère une religion supposant
la libre adhésion du cœur et l'amour éclairé de la
vérité ; dans un passage du livre IV de l'Émile inti
tulé «Profession de foi du vicaire savoyard "• il ren
voie dos à dos le matérialisme des encyclopédistes
et les faux mystères des religions révélées.
Cette dernière prise de position suffit à le rendre
dangereux : les autorités retiennent surtout de sa
«P rofession,, la critique des livres saints et des
miracles.
Le Parlement de Paris fait brûler l'Émile et
ordonne l'emprisonnement de son auteur.
Rous
seau doit fuir précipitamment.
C'est le début d'une
longue errance.
Le 14 juin 1762, il est en Suisse.
Mais Du contrat social et l'Émile sont aussi brûlés
publiquement à Genève.
Il trouve refuge à Môtiers
Travers, près de Neuchâtel, possession du roi de
Prusse.
Sa maison est pourtant lapidée en 1765.
Il passe quelques semaines à l'île Saint-Pierre,
au milieu du lac de Bienne.
Entre-temps, Voltaire a porté l'attaque sur le ter
rain personnel en révélant l'abandon des enfants
de Rousseau.
Isolé, se sentant persécuté, celui-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- TEXTE D’ETUDE : Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l’Education, 1762, chapitre III
- Le due memorie di Jean-Jacques Rousseau
- Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau
- DISCOURS SUR LES SCIENCES ET LES ARTS, 1750. Jean-Jacques Rousseau - résumé de l'œuvre
- Confessions (les) de jean-Jacques Rousseau (résume et analyse complète)