Jean de LAFONTAINE, Fables, Livre VII, 10, « Le curé et le mort »
Publié le 11/02/2012
Extrait du document
Le texte soumis à notre étude est une fable de Jean de Lafontaine, auteur du XVIIème siècle. La fable présente s’intitule « Le curé et le mort «. C’est la dixième fable du livre VII de Jean de Lafontaine, située dans le second recueil des fables de La fontaine éditée pour la première fois en 1678. La Fontaine s’inspire d’un fait divers pendant la marche funèbre vers le cimetière. Nous allons montrer comment et dans quel but l’auteur s’intéresse à un tel fait ?
Nous allons procéder à la lecture du texte.
Dans ce texte nous allons travailler sur trois axes de lecture. Dans le premier axe, on parlera d’un petit récit plaisant, dans un deuxième axe, on parlera de la satire du clergé et enfin dans le troisième axe, nous allons parler d’une réflexion sur la condition humaine.
«
vers 33 et 34 constituent un chiasme : le curé et le mort connaissent désormais un même sort.
Le
vers 35 rappelle la situation, ce qui produit un effet comique.
La Fontaine ne se prive pas de critiquer, tout particulièrement, les m œurs du clergé.
Cette fable est
une satire anticléricale.
C’est une petite scène teintée d’humour rose qui relate un accident de
circulation.
La Fontaine met en scène un pasteur, il s’agit d’un prêtre catholique.
Par de petites touches discrètes, La Fontaine suggère une tendance au fétichisme chez ce moine
entremetteur qui renifle les dessous féminins, mais aussi a l’ivrognerie.
Dans cette fable, La
Fontaine dénonce à la fois les m œurs dépravées du clergé, la fausse dévotion des ecclésiastiques et
le mercantilisme de la religion, et tout particulièrement celui des Jésuites (les services religieux
sont assimilés par le fabuliste à une activité particulièrement lucrative).
L'évocation, teintée
d'humour noir, d'un striptease impossible du défunt (« Robe d'été, robe d'hiver/ Que les morts ne
dépouillent guère ») annonce la mise en scène fantasmatique, baignée d'humour rose cette fois,
du déshabillage de la nièce (les « cotillons » désignent les petites culottes, le linge de corps, la
lingerie intime).
L'humour consiste, de façon générale, à raconter des événements sur un ton badin
en plaisantant, avec un sourire au coin des lèvres.
L'humour noir, lui, présente des faits tragiques
et macabres sous un aspect plaisant et sur un ton rieur.
Comme si l'on trouvait un caractère
plaisant à une situation tragique, à la mort de quelqu'un (figure de la camarde au nez plat et
écrasé).
C'est pourquoi La Fontaine utilise un euphémisme (« dernier gîte » est une figure
d'atténuation) pour évoquer la fosse tombale.
Le mot « gîte » est une atténuation de l'expression
en lieu et place de « mettre dans le trou ».
Et l'euphémisme rend la réalité moins cruelle.
L’interjection « Hélas » est ironique dans le texte.
La valeur superlative de « maintes » et la
multiplication des outils de liaisons grammaticales, conjonction de coordination « et » vers 10 à 15,
pareil pour les vers 21 à 22 avec « tant » ce qui est une manière d’écrire pour dénoncer et tourner
en ridicule les rites de l’église.
L'expression « laissez nous faire » montre que nous avons affaire ici
à une apostrophe au mort.
La Fontaine s’adresse au mort en se moquant, d’où le caractère
burlesque du discours.
La Fontaine se moque du curé en l’appelant Messire Jean Chouart au vers
18 en référence au Pantagruel de Rabelais où il désigne le pénis du géant Panurge, ce qui relève du
style héroïcomique : il donne une fausse importance au prêtre, ce qui va lui permettre de mieux le
rabaisser.
Pour mettre en relief la cupidité du prêtre, l’auteur fait rimer aux vers 18 et 19 « mort »
avec « trésor », et ironise en employant la négation restrictive au vers 17, « il ne s’agit que du
salaire ».
L'univers Lafontainien, hanté par la célébration du désir et du plaisir, est peuplé de personnages
hauts en couleur, de maquignons, de prêtres en goguette, de jeunes veuves ou de vieilles filles
tracassées des ovaires.
Le fabuliste tire une morale mise en évidence par un saut de vers.
Dans cette morale, Lafontaine
estime que le destin du curé Chouart et représentatif de toute vie humaine.
Le lecteur est amené à
voir une image de sa propre existence.
Choisissant comme personnage un mort et un curé, Lafontaine montre la condition commune.
Il
tente de dédramatiser la réalité de la mort en présentant le défunt avec les caractéristiques d’un
vivant.
Le défunt se révèle acteur de la mort du curé.
Si l’auteur refus d’évoquer la mort de façon
macabre, le curé néanmoins ne cesse de le renvoyer à son état de cadavre en le considérant
comme une chose..
»
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