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Jean de La Fontaine : côté cour, côté jardin

Publié le 06/12/2018

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fontaine

La légende éclôt dès le xvne siècle. La Fontaine lui-même y a sans doute contribué. Il se laisse très tôt convaincre que seules les Fables lui vaudront « une seconde vie », et, en 1695, c'est déjà le « fabuliste » que l'on pleure. Charles Perrault, évoquant son œuvre, en souligne la « naïveté » et la « simplicité ». Au xviiie siècle, le portrait va se cristalliser autour de tels mots. L'homme des Lumières est un « homme à fables ». Il en raffole. Chacun veut concurrencer le fabuliste. On moralise comme on herborise. Consacrées ultérieurement par l'enseignement primaire obligatoire, les Fables offrent aux Français, dans la tourmente des deux guerres mondiales, ce fonds rassurant et fédérateur de ils avaient besoin. Aujourd'hui, le discours publicitaire les utilise comme on usait de la mythologie au xviie siècle : 

Le 13 avril 1695, Jean de La Fontaine meurt à Paris. Trois siècles plus tard, le monde entier lui rend hommage, à travers une pléiade de rééditions, d’ouvrages biographiques ou critiques, de colloques ou d’expositions. Mais cet « écrivain-Protée », cet académicien solitaire, angoissé à l’idée de comparaître devant Dieu, et qui dut renier ses Contes deux ans avant sa mort, est-il bien le même homme que ce fabuliste naïf et distrait que Ton s'entête encore parfois à présenter aux élèves des classes primaires ? Retour en arrière.

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