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JEAN BOUHIER ET L'ÉCOLE DE ROCHEFORT

Publié le 06/09/2012

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Fixé à Rochefort-sur-Loire, bourg des environs d'Angers, Jean Bonhier1 en a fait, dès 1941, la plaque tournante de l'amitié et de la poésie tout en écrivant une oeuvre personnelle qu'anime constamment le besoin de fraternité. On a beau dire que l'École de Rochefort, où s'assemblèrent plusieurs dizaines de poètes de toutes tendances autour d'un noyau amical : Cadou, Bouhier, Manoll, Rousselot, fut rien moins qu'une école, il y a chez son fondateur une véritable vocation d'enseignement.

« 281 révolutionnaire lui est apparue, et de même celle de pro• poser aux hommes un langage direct et sobre.

De telles préoccupations, qui s'apparentent au «moralisme» d'Elu· ard, sont parfaitement dans la ligne éthique que nous avons dessinée rapidement à travers l'œuvre antérieure de Jean Bouhier.

Elles s'expriment, dans De mille endroits, avec une fermeté dialectique qui n'altère en rien la fraî· cheur et la santé d'une poésie bien irriguée de sang, sen· sible à tous les mouvements de l'âme : A CHOISIR Il faudrait des forêts pour pendre les coupables : Des plaines pour les morts Des mers pour les vivants Des mers où les bateaux porteraient les vivants Jtchappés aux Bourreaux arrachés aux supplices On parlait de typhus comme on parle d'amour Dans les pays anciens · On parlait de famine ou de crime ou de feu Avec le même orgueil que l'on parle d'ivresse On avait dans les yeux des peintures de sang La chair avait rejoint la limite des os Et l'on mourait en tas Sans rougir, sans sanglot et sans même un regret Des os, des tas de chairs mortes et pourrissantes Le soleil accroché aux pupilles éteintes Et les mouches venues de quatre coins du monde Pour emporter l'odeur des races condamnées Ailleurs, auprès du bois On buvait, on chantait Et puis on titubait pour en condamner cent C'était la fê,te immense où l'on joue au massacre Il en aurait fallu des villes, des pays Pour enfermer tous ceux qui suppliciaient les autres Alors on les a tués sur place, face au mur Sans pitié, comme on tue un serpent du talon. »

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