Jacques Prévert, Grand Bal du Printemps. Commentaire composé
Publié le 05/11/2016
Extrait du document
Exilé des vacances dans sa zone perdue
Il découvre la mer que jamais il n'a vue La caravane vers l'ouest la caravane vers l'est et vers la Croix du Sud et vers l'Étoile du Nord
ont laissé là pour lui
de vieux wagons couverts de rêves et de poussière
Voyageur clandestin enfantin ébloui il a poussé la porte du Palais des Mirages et dans les décombres familiers de son paysage d'ombres inhospitalières il poursuit en souriant son prodigieux voyage et traverse en chantant un grand désert ardent
Algues du terrain vague caressez le doucement.
Jacques Prévert, Grand Bal du Printemps.
Vous expliquerez ce texte sous forme de commentaire composé. Vous pouvez montrer comment Prévert évoque à la fois la douceur et la puissance du rêve qui métamorphose la réalité. Mais vous pouvez aussi dégager, selon le plan de votre choix, les aspects de ce poème auxquels vous êtes le plus sensible.
Poète populaire, Jacques Prévert ne possède pas véritablement d’univers propre : sa poésie étend son domaine à tout ce qui est pour en faire avec malice et tendresse un monde de rêve.
Pas de gros problème : le texte est clair et dévoile progressivement ses deux centres d’intérêt : l’enfant (vers 10) et le terrain vague (vers 17). Le narrateur est ici exté rieur aux événements (d’où l’emploi normal de la troisième personne), mais fait sienne la vision de l ’enfant : d’où l’ultime métamorphose des \"algues du terrain vague\" (les \"algues\" ce sont tous les déchets qui jonchent le sol implicitement comparé à une plage) qui est tout à la fois le résultat logique de la rêverie de l’enfant et l’expression de la fraternité du poète qui fait siens les songes enfantins.
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populaire, Jacques Prévert ne possède pas véri
tablement d'univers propre : sa poésie étend son
domaine à tout ce qui est pour en faire avec malice et ten
dresse un monde de rêve.
e Pas de gros problème : le texte est clair et dévoile pro
gressivement ses deux centres d'intérêt : 1 'enfant (vers
1 0) et le terrain vague (vers 17).
Le narrateur est ici exté
rieur aux évènements (d'où l'emploi normal de la troisi ème
personne), mais fait sienne la vision de 1 'enfant : d' où
l' ultim e métamorphose des > ce sont tous les déchets qui jonchent le sol impli
citement comparé à une plage) qui est tout à la fois le résul
tat logique de la rêverie de 1 'enfant et 1 'expression de la fra
ternité du poète qui fait siens les songes enfantins.
PLAN SUGGÉRÉ
Introducti on: il est diverses manières de chanter la mis ère : avec
l' accent épique d'un Hugo ou la verve satirique d'un Barbier
(L es Iambes ).
Prévert lui a choisi la veine du quotidien, m:tis d'un
quotidien que le regard de 1 'enfant métamorphose en mervei lleux.
1.
Le réel.
Qui dit poésie du quotidien, dit poésie de la réalité.
Celle-ci
est en effet constamment présente dans les vers libres de l'évoca
tion de ce voyage immobile.
a) Le réel c'est d'abord le décor « fam ilier >> (vers 12) de la
zone (terme qui sert à qualifi er les terrains vagues qui cernent les
grandes villes et spécialement Paris), un décor sans âme ((( inhos
pitalier )), vers 13) dans lequel ! 'enf ant est englué à jamais (relever
1 'emploi du possessif : « son paysage )), vers 12);
b) le réel c'est donc avant tout une constatation sociologique :
1 'enf ant de la zone est un> qui n'a pour toute
plage que le sable du terrain vague et pour seul océan les flaques
du bidonvi lle;
c) c'est enfin la marque de la diff érence : face à l'enfant misé
reux se dressent les autres (ici représentés par métonymie grâce
aux > abandonnés pour avoir trop servi) qui font de lui
un dérisoire « clandestin n (vers 10).
Face à cette situation, deux attitudes possibles : la révolte ou le
rêve.
C'est cette seconde fuite qu'adopte 1 'enfant de Préver t.
11 5.
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