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Ionesco, Rhinocéros Une transformation surprenante

Publié le 17/02/2015

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INTRODUCTION Eugène Ionesco, né Eugen Ionescu le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie) et mort le 28 mars 1994 à Paris, est un dramaturge et écrivain roumain et français. Il passe la majeure partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. Représentant du théâtre de l'absurde, il écrie de nombreuses oeuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve, Les Chaises et Rhinocéros. Dès 1913 il vit France, d'abord au square Vaugirard à Paris, puis en Mayenne à la Chapelle-Anthenaise, dont il gardera un souvenir ébloui après son retour au pays natal en 1925. Etudiant à l'université de Bucarest, il devient professeur de français, mais il quitte de nouveau son pays n 1938 avec une bourse du gouvernement roumain pour faire une thèse en France sur « le péché et la mort dans la poésie moderne ». De retour en Mayenne, puis à Paris, il travaille comme correcteur dans une maison d'édition. Sa première pièce, La Cantatrice chauve, monte en 1950 par Nicolas Bataille aux Noctambules, est d'abord un échec avant d'être jouée sans interruption depuis 1957 au Théâtre de la Huchette. Mais dès l'année suivante, avec la Leçon, Ionesco se taille une réputation de dramaturge à sensation, voué au scandale, d'autant que les metteurs en scène du « nouveau théâtre » s'emparent les uns après les autres de ses nouveaux textes. Les plus grands succès viendront dans la décennie suivante avec Rhinocéros, monté en 1960 par Jean-Louis Barrault au Théâtre de France, et surtout Le Roi se meurt en 1962. L'élection à l'Académie française (1970) viendra consacrer la notoriété d'un écrivain pourtant rongé par la hantise de la solitude et de la mort. Introduction de l'extrait. Nous sommes ici au second acte de la pièce. Bérenger est venu rendre visite à Jean pour s'excuser de son emportement qui a causé leur querelle. Il lui annonce également la transformation de M. Boeuf qui va susciter une nouvelle dispute entre eux. Cette scène constitue un moment crucial : la rupture entre Jean et Bérenger prend ici une tournure définitive. Jean, homme du devoir et des principes, renonce brutalement aux valeurs morales et sociales pour épouser celles des Rhinocéros. Bérenger assiste, impuissant à la métamorphose de Jean. Il s'agit d'onc d'une scène de conflit, d'affrontement, un des ressorts essentiels de l'action théâtrale (cfr par ex. Roméo et Juliette de Shakespeare, ou Andromaque de Racine, ou encore La Leçon de Ionesco...) C'est une scène cruciale dans la pièce, très significative sur le plan symbolique : Jean semblait jusque là une personne très civilisée, car très à cheval sur les conventions, les principes, sa transformation est donc particulièrement symboliqueè on assiste au basculement de la civilisation dans la bestialité. En outre, cette métamorphose s'opère, pour la première fois, sur scène. Il s'agit de la seule mutation d'un personnage en rhinocéros directement représentée sur la scène. Cet épisode représente donc également un véritable défi de mise en scène. Problématiques : Comment représenter une métamorphose sur scène ? Quels sont les enjeux de cette métamorphose ? Un affrontement verbal Un affrontement idéologique une transformation progressive et effective un motif grotesque et monstrueux une réflexion sur le totalitarisme Cette scène fait écho à la scène d'exposition et à d'autres scènes de la pièce dans lesquelles le dialogue entre Jean et Bérenger est toujours sous le signe de l'affrontement et de l'incompréhension. L'affrontement se fait plus virulent dans cet extrait. On retrouve toutes les marques d'un affrontement verbal mais aussi idéologique. Un affrontement verbal Le dialogue est vif et tendu : phrases brèves, les répliques se raccourcissent au fur et à mesure de la conversation è On assiste parfois à un véritable « ping-pong » verbal, marqué notamment par la stichomythie : « Enfin tout, de même, l'esprit.../ Des clichés, vous me racontez des bêtises/ Des bêtises !/ Absolument. » abondance de points de suspension qui traduisent des interruptions intempestives : « Des siècles de civilisation humaine l'ont bâti... »/ « Enfin, tout de même, l'esprit... »/ « Je veux dire l'humain, l'humanisme... » On peut remarquer que ces interruptions sont en général le fait de Jean qui, rapidement, rejette le langage humain, et l'argumentation qu'elle véhicule. Il se met d'ailleurs à répéter les mêmes mots à la fin de la scène, de manière obsessionnelle et mécanique : « Les marécages ! Les marécages ! »/ « Je te piétinerai ! Je te piétinerai ! » Ponctuation forte : nombreuses exclamations qui sou...
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« Problématiques : Comment représenter une métamorphose sur scène ? Quels sont les enjeux de cette métamorphose ? Un affrontement verbal Un affrontement idéologique une transformation progressive et effective un motif grotesque et monstrueux une réflexion sur le totalitarisme Cette scène fait écho à la scène d’exposition et à d’autres scènes de la pièce dans lesquelles le dialogue entre Jean et Bérenger est toujours sous le signe de l’affrontement et de l’incompréhension.

L’affrontement se fait plus virulent dans cet extrait.

On retrouve toutes les marques d’un affrontement verbal mais aussi idéologique. Un affrontement verbal Le dialogue est vif et tendu : phrases brèves, les répliques se raccourcissent au fur et à mesure de la conversation è On assiste parfois à un véritable « ping-pong » verbal, marqué notamment par la stichomythie : « Enfin tout, de même, l’esprit…/ Des clichés, vous me racontez des bêtises/ Des bêtises !/ Absolument.

» abondance de points de suspension qui traduisent des interruptions intempestives : « Des siècles de civilisation humaine l’ont bâti… »/ « Enfin, tout de même, l’esprit… »/ « Je veux dire l’humain, l’humanisme… » On peut remarquer que ces interruptions sont en général le fait de Jean qui, rapidement, rejette le langage humain, et l’argumentation qu’elle véhicule.

Il se met d’ailleurs à répéter les mêmes mots à la fin de la scène, de manière obsessionnelle et mécanique : « Les marécages ! Les marécages ! »/ « Je te piétinerai ! Je te piétinerai ! » Ponctuation forte : nombreuses exclamations qui soulignent la tension entre les personnages, mais surtout le discours tranché et définitif de Jean qui ne souffre aucune contradiction.

présence de la modalité injonctive " l'homme, ne prononcez plus ce mot". Nombreuses interrogations de Bérenger qui traduisent son incompréhension "perdez-vous la tête? Enfin, aimeriez-vous être rhinocéros ?"/ « Comment ? »/ « Que faites-vous ? » La tension entre les deux personnages est également soulignée par la didascalie "l’interrompant", par les déplacements nerveux de Jean et par l'occupation de l'espace des deux personnages (rapport de force et de pouvoir par la parole). L’affrontement est aussi celui de deux « langages » qui reflètent deux systèmes de valeurs opposés.. »

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