Ionesco écrit dans Notes et contre-notes: « Le comique n'est comique que s'il est un peu effrayant. » En vous appuyant sur votre expérience théâtrale et ciné-matographique, mais aussi sur les comiques dont vous connaissez les sketches, vous direz si cette affirmation cor¬respond à l'idée que vous vous faites du comique.
Publié le 10/02/2015
Extrait du document
· Les catégories de la critique classique distinguent traditionnellement la comédie — dont le but est de faire rire —, de la tragédie — dont le but est de provoquer l'horreur ou la pitié.
· Cela dit, avant d'interroger la littérature, chacun n'a-t-il pas fait l'expérience dans la vie quotidienne de situations qui se prêtent aussi bien au rire qu'à la frayeur (chutes, maladresses, grimaces...) ?
· On distingue bien dans l'oeuvre de Molière les comédies de pur divertissement (Le Médecin malgré lui) des pièces (dites «grandes comédies «) qui s'éloignent de la farce pour presque rejoindre la tragédie comme Dom Juan. En effet, dans cette pièce, la frontière entre le rire et l'angoisse se déplace continuellement, aussi bien dans l'action que dans la psychologie des personnages :
«
78 / Les sujets littéraires
CORRIGÉ SEMl·RÉDIGÉ
Introduction
On constate à la fois, de nos jours, une prolifération
de films et de spectacles comiques, correspondant à un
renouveau du genre dû notamment au café-théâtre, et
une présence plus grande de l'angoisse aussi bien dans
nos vies que dans nos villes.
Ces deux phénomènes sont
ils contradictoires? Un auteur contemporain, Ionesco,
déclarait pour sa part dans Notes et contre-notes: « Le
comique n'est comique que s'il est un peu effrayant.»
Nous essaierons de montrer qu'il n'y a là qu'un para
doxe apparent, que rire et frayeur sont deux mécanismes
qui se sont toujours répondu l'un l'autre: le rire peut-il
s'affranchir totalement de la peur?
Première partie: y a-t-11 une limite repérable
entre
le rire et la peur?
• Les catégories de la critique classique distinguent tra
ditionnellement la comédie - dont le but est de faire
rire
-, de la tragédie - dont le but est de provoquer
l'horreur
ou la pitié.
• Cela dit, avant d'interroger la littérature, chacun n'a
t-il pas fait l'expérience dans la vie quotidienne de
situations qui
se prêtent aussi bien au rire qu'à la
frayeur (chutes, maladresses, grimaces ...
)
1
• On distingue bien dans l'œuvre de Molière les comé
dies de pur divertissement (Le Médecin malgré lui) des
pièces
(dites« grandes comédies») qui s'éloignent de la
farce pour presque rejoindre la tragédie comme Dom
Juan.
En effet, dans cette pièce, la frontière entre le rire
et l'angoisse
se déplace continuellement, aussi bien
dans l'action que dans la psychologie des personnages:.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Jean-Claude Grumbach, scénariste et dramaturge contemporain, confie à un journaliste qu'il observe le monde « avec un oeil sur le sordide, un oeil sur le sublime ». En vous appuyant sur les oeuvres que vous connaissez, sans vous limiter nécessairement au théâtre ou au cinéma, vous préciserez dans quelle mesure cette affirmation d'un créateur peut rendre compte aussi de votre expérience personnelle de lecteur et de spectateur. ?
- L'explication de texte, les notes critiques ont pu vous paraître fastidieuses et inutiles; Maurice Blanchot, dans L'Expérience de Lautréamont, affirme au contraire : «Tout commentaire d'une oeuvre importante est nécessairement en défaut par rapport à cette oeuvre, mais le commentaire est inévitable.» En vous appuyant sur des exemples précis, textes isolés ou oeuvres complètes, vous direz ce que vous pensez de la nécessité du commentaire.
- Après avoir parlé du théâtre de Samuel Beckett, Gaëtan Picon déclare à propos des pièces d'Ionesco qu'on assiste à notre époque à une « mise en question de la convention théâtrale ». En vous appuyant sur l'oeuvre d'un des écrivains que l'on a rangés parmi les créateurs d'un «anti-théâtre » vous mon-trerez comment elle s'oppose sur le plan des structures dra-matiques et sur celui de la conception du comique au théâtre traditionnel.
- Après avoir parlé du théâtre de Samuel Beckett, Getan Picon déclare à propos des pièces d'Ionesco qu'on assiste à notre époque à une « mise en question de la convention théâtrale ». En vous appuyant sur l'oeuvre d'un des écrivains que l'on a rangés parmi les créateurs d'un « anti-théâtre » vous mon¬trerez comment elle s'oppose sur le plan des structures dra¬matiques et sur celui de la conception du comique au théâtre traditionnel.
- Dans Les Mots, Jean-Paul Sartre écrit : « Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée. » Vous direz si vous partagez l’idée qu’a pu se faire Sartre de la littérature en vous appuyant sur des exemples précis pris dans vos lectures.