INVOCATION A LA FRANCE - Du BELLAY, Regrets
Publié le 12/05/2010
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France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle. Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle! France, France, réponds à ma triste querelle ! Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine. Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau. Las, les autres agneaux n'ont faute de pâture, Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. Du BELLAY, Regrets.
Introduction. — Parmi tous les poèmes qu'a inspirés à du Bellay, dans les Regrets le souvenir de la patrie lointaine, celui-ci est un des plus pathétiques. Le poète s'adresse directement à la France, comme à une personne vivante, et, en gémissant, lui confie sa détresse. Le sonnet entier est construit sur une image, développée avec rigueur, celle de l'agneau qui appelle sa mère et ne reçoit d'elle aucune réponse.
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