INDEX THÉMATIQUE DES ESSAIS DE MONTAIGNE
Publié le 09/06/2015
Extrait du document

· Dans l'oeuvre : la construction des
· Dans l'oeuvre : la vieillesse est pour M., qui est si sensible à la précarité de la vie, une préoccupation majeure. Ce thème est mis en valeur par son traitement dans le dernier chapitre du premier livre (cf. citation ci-dessus) ; il se rattache également au thème de la mort. M. écrivant ses
· Rapprochements : la vieillesse est dans les Essais un thème proche de celui de la maladie : elles sont « germaines « difficultés pour l'homme qui avance en âge. Cicéron dans

«
ESSAIS
(allusion au Tasse dans ce même chapitre), la mort bien sûr, le langage et le doute.
Ainsi, jusqu'en 1588, la pensée de M.
est-elle encore à la recherche
d'elle-même.
C'est à cette époque que le repli s'affirme et que s'estompe quel
que peu la satire du temps : il est vrai que les guerres de Religion offrent un répit
de 1580 (paix de Fleix) à 1584 (mort de François d'Alençon).
Les dernières additions (1592 :état C), sont marquées par un déchaînement de
l'ironie polémique teintée parfois de désespoir : guerre de la Ligue oblige, mais
plus généralement dépit de voir l'être humain persister dans 2es vices (présomp
tion face à Dieu et impudence sur le Nouveau Continent).
A l'inverse s'affirme
alors une sagesse suprême qu'on pourrait qualifier de «gaie et sociale».
• Rapprochements : Ronsard a notablement retouché toute son œuvre sa vie
durant.
On pourrait également mentionner les retouches apportées par Proust à sa« cathédrale>>, qui en ont complètement transformé l'architecture.
Il faut enfin
remarquer que, contrairement à ce qu'il prétend, M.
ne se prive pas de suppri
mer et de corriger (on a pu le noter à l'occasion sur les deux Scipion ou les deux
Caton) son texte tout autant qu'un autre écrivain le ferait, mais il s'efforce de ne
pas le dénaturer.
L'addition exprime chez lui une fidélité de la pensée à elle
même et à son caractère évolutif.
DOULEUR
«Or bien présupposons-le, qu'en la mort nous regardons principalement la douleur.>> (1, 14.)
• Dans l'œuvre: M., après les premières atteintes de sa «gravelle» ou «maladie de la pierre»- calculs rénaux entraînant des coliques néphrétiques- vers 1578, est fort sensible à la douleur, quoiqu'ilia supporte avec courage.
La douleur est ce qu'il y a d'inacceptable dans la condition humaine, ce face à quoi l'homme se montre le plus démuni, surtout lorsqu'elle est souffrance physique.
Elle modifie
profondément l'état d'esprit, mais peut aussi sentir son influence en sens
inverse." Il est aisé à voir que ce qui aiguise en nous la douleur et la volupté, c'est la pointe de notre esprit», écrit M.
dans une addition tardive au chapitre Que le goût des biens et des maux dépend en bonne partie de l'opinion que nous en avons(!, 14).
Mais, loin de l'aigrir, la douleur et la maladie ont paradoxalement permis à M.
de
trouver son vrai tempérament de moraliste.
À la fin de sa vie, il rejette les «humeurs su percé lestes» du stoïcisme pour s'abandonner à la nature avec une
gourmandise et un appétit de vivre neufs, conscient de la nécessité d'une
attitude souple :
«La vie est un mouvement matériel et corporel, ac1ion imparfaite de sa propre essence, et déréglée; je m'emploie à la servir selon elle» (III, 9, De la vanité).
De là son refus des contraintes et des raisons médicales dans le long
hymne au bonheur qu'est l'essai De l'expérience (III, 13) :"Ne vous attendez pas que j'aille m'amusant à reconnaître mon pouls et mes urines pour y prendre quelque
prévoyance ennuyeuse; je serai assez à temps à sentir le mal, sans l'allonger par le mal de la peur.» • Rapprochements :on peut penser à Forestier, malade de la tuberculose, dans Bel Ami de Maupassant et aux livres de Georges Bernanos Sous le soleil de Satan et Le journal d'un curé de campagne pour une coloration mystique de la douleur
morale.
Ou à François Mauriac (Le Baiser au lépreux, Thérèse Desqueyroux) pour
une douleur provinciale, muette, souvent âpre.
88.
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