incipit de Thérèse Desqueyroux de François Mauriac
Publié le 25/04/2013
Extrait du document
«
crée un effet d'attente caractéristique de l'incipit in media res.
II- Un incipit in media res
a- des zones d'ombres et une action à reconstituer
• lecteur frustré d'en apprendre si peu sur l'héroine ( il en sait plus sur l'avocat!)
• quel est ce crime sans victime dont il question ? : à la ligne 16 ce sera la seule parole
au discours direct de Thérèse pour mentionner cela
• un non-lieu pour quelle accusation ? « gouttes » ? (l.14) fausse ordonnance (l.35)
• quel est le contenu de la déposition de M Desqueyroux ? L.12 et le dépôt de plainte du
docteur Pédemay ? L .
35
Remarquons que ces informations essentielles sont données par le dialogue particulièrement
bien mené entre l'avocat et M Larroque.
b- une atmosphère pesante
• Les êtres se cachent et le champ lexical du secret se remarque : « couloir dérobé » (l.1)
, les paroles de l'avocat (l.5) « Vous pouvez sortir, il n'y a personne », « le col relevé »
du père qui « se détach(e) d'un platane » l.3, la voiture laissée « en dehors de la ville
pour ne pas attirer l'attention » l.
20.
Tous ces élèments concourent à créer une
atmosphère secrête, peu rassurante.
• Les êtres ont peur : ce terme apparaît d'ailleurs deux fois aux lignes 2 et 33 : « elle
avait peur d'être attendue » et « plus peur d'élever la voix » ; d'autres termes rappellent
cette crainte unanime : « hésitait » l .2, « mi-voix...épiés » l.7-8, « empêchait que les
hommes la reconnussent » l.28.
Tout se passe comme si ces personnages étaient
traqués mais par qui ? Pourquoi ? Le suspens s'installe ainsi par la création de cette
atmosphère déroutante de l'incipit in media res.
III- L'art du romancier, complice de son héroine.
a- le point de vue interne : l'identification du lecteur à Thérèse est facilitée par ce type de
narration.
• Point de vue adopté dés les premières lignes du roman : L 'avocat : article défini car vu
par les yeux de Thérèse + vocabulaire des sensations : « sentit sur sa face la brume »
l.2 + vocabulaire des sentiments : « avait peur » l.2
• Thérèse présentée comme un être sensoriel : 4 des 5 sens présents ( + que
communicatif= ne parle pas)
toucher : l.1-2 : « sentit sur sa face » ; L.25-26 « déganta sa main gauche pour
arracher de la mousse...
» ; l.
30 : « souffle de la terre endormie » image poétique de
personnification de la terre= communion Th et la terre= bien-être
ouie : l.8 : « elle entendait confusément leurs propos », l.31 « s'efforçait de ne pas
entendre » ; l.39 « impossible de ne pas entendre »
odorat : l .28-29 : répétition de « odeur du fournil...odeur du soir » + métaphore « le
parfum de la vie qui lui était rendue enfin » : signe de soulagement, libération, renforcé
par l'adverbe « enfin » qui sous entend une longue durée de procédure judiciaire.
Autre
indice : « depuis des semaines » l.
38-39
Vue : c'est par son regard que nous sont présentés les autres personnages : exple : l.31
description physique de son propre père : « petit homme aux courtes jambes arquées »
regard méprisant.
• Le discours rapporté : les trois formes sont utilisées ici pour Thérèse ( alors que seul le
discours direct est utilisé pour les deux hommes).
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