Incipit d'Aurélien de Louis ARAGON (commentaire)
Publié le 09/05/2012
Extrait du document
I- Un incipit déroutant
1) Une scène de première rencontre détournée
> Scène de première vue, de première rencontre => éléments traditionnels du topos renversés:
§ « la première fois « (l.1) + « vit « : P.S. Rapidité de l’action / Coup de foudre.
§ Harmonie/alexandrin « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice « mais brisés/« il la trouva franchement laide « Adverbe (voix pers) + adj dépréciatif. 2ème phrase =>conclusion qui entérine le propos : « elle lui déplut, enfin « l’adverbe (voix pers)
§ Aurélien s’attache à un détail insignifiant : « l’étoffe « X3 l’habit => caractéristiques du portrait de la femme aimée (réf Fréderic ruban Mme Arnoux) Mais ici déprécié il en fait une banalité : « Une étoffe qu’il avait vu sur plusieurs femmes «. Bérénice = l’anti-femme aimée : une femme comme les autres.
§ « Ses cheveux étaient ternes, ce jour-là, mal tenus « adj démon => la particularité du jour
«
avancer dans l’histoire.
> Présentation des personnages
Bérénice : anti-femme aimée ; pas de portrait d’elle.
Elle est caractérisée / l’adj « laide » .
Elle porte la même
étoffe que les autres femmes.
Description subjective faite / Aurélien (Nous sommes en focalisation interne.
C’est par lui que nous la voyons) nous la décrit de manière très hésitante.
Aurélien pers étrange : pas de caractéristique physique ou psychologique.
Il a fait la 1 ère G (la 1°) et a été
démobilisé « pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé ». Personnage aux pensées
incohérentes : une femme, un prénom, un vers, une pièce, Césarée, une ville après la guerre…
>Le lieu, l’époque
Lieu : Aucune indication.
Le lieu important ici est celui de la rencontre (rencontre tjrs au second plan), mais
Césarée (mentionné +sieur fois) => important qu’A fini par le voir « Aurélien voyait » + Césarée (lieu
mythique, de pièce de théâtre, antique) un lieu qui semble pourtant exister « du côté d’Antioche, de Beyrouth.
»
Epoque : l’histoire se passe après la première guerre mondiale « et plus tard démobilisé »
>Le registre de l’histoire Rôles incipit= donner au lecteur des indices sur la registre
Phrase 1.
: registre comique (surprise) => le décalage du 1 er§ par rapport à ce que l’on attendrait d’une
première rencontre
Ds 2 ème § changement de registre (« guerre », « tranchées ») + réf tragédie racinienne.
Cpdt la tragédie ne semble pas être prise au sérieux.
A tourne la tragédie comme une comédie « grand
bougre ravagé », « mettre en ménage », « bellâtre potelé », « marchand de tissus », « sans rire » .
En utilisant un
langage familier et en la réécrivant comme une comédie, A fait perdre à cette tragédie toute sa noblesse.
Remarque importante : La réécriture du texte de Racine dans ce texte d’Aragon est de l’intertextualité.
Bérénice est
réécrite de manière burlesque.
Déf du burlesque : « le poète fait parler des héros tragiques ou épiques comme des
personnages de comédie, en utilisant un registre lexicale bas et vulgaire par rapport à la langue élevée traditionnelle.
Il s’agit
donc d’un style reposant sur le contraste des tons (registres)» On pourra donc parler de réécriture parodique.
Ds le dernier § on replonger dans le tragique.
Cet incipit oscille sans cesse entre comique et tragique =>Il ne
donne pas véritablement d’indice sur le registre du roman
Si les premières pages ont pour but de cadrer le lecteur, de lui donner des balises pour qu’il comprenne le texte et
de le séduire par une histoire, alors l’incipit ne semble pas fonctionner.
Cpdt l’incipit a aussi pour fonction de pousser
le lecteur à lire davantage que les seules premières pages.
À bien y regarder, peut-on assurer que cet incipit ne
fonctionne pas ? Si cet incipit est déroutant, c’est peut-être parce qu’il cherche à nous faire sortir des sentiers balisés
3) Sortir des sentiers battus : Un incipit séduisant pour un lecteur curieux
> Incipit séduisant qui invite sans cesse le lecteur à continuer, à poursuivre sa lecture.
« La première fois qu’A.
vit B, il la trouva franchement laide » effet de surprise et comique=> envie d’aller plus loin
2ème § : quitter la B d’Aragon pr un vers et pr la tragédie de Racine => digression qui frustre le lecteur et
l’invite à aller plus loin (frustration= désir)
On ne connaît rien de B elle est mystérieuse (cpdt portrait de B en creux) + importance de qu’évoque son
prénom =>choc de A que cette femme porte un prénom qui ne lui va pas du tout.
Il y a donc un mystère qqc
d’étrange qui invite le lecteur à poursuivre sa lecture.
Pas de description physique ni psychologique d’A.
Cpdt on apprend bcp de choses par ses paroles ou
pensées rapportées (/le style indirect libre et le discours intérieur).
On connaît A au fil de ses pensées=>
invitation à avancer.
-Oscillation registre comique et tragique entraîne le lecteur d’une sensation à l’autre => questionnement et
invitation à comprendre.
Conclusion Partielle : Incipit fort original qui, loin de donner des réponses, de combler les attentes
du lecteur, le pousse à se questionner, donc à en lire davantage.
Cpdt on peut dire cet incipit est
déroutant et ne fonctionne pas comme les autres.
Quelle est donc alors la logique de ce texte ?
II- Un début de roman dont la cohérence est d’ordre poétique..
»
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