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IMAGES et CONDITION DE LA FEMME

Publié le 22/02/2012

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« On ne naît pas Femme, on le devient. » Simone de Beauvoir La douzaine de sujets proposés aux élèves sur cette question, indique une sensibilité aiguë pour les problèmes de relations entre les sexes. Ici encore, le chemin parcouru est immense depuis deux siècles. La mixité scolaire, phénomène récent, a placé garçons et filles en situation de se rapprocher et de se connaître mieux qu'auparavant. Souvenons-nous, en 1975 (c'était hier), l'O.N.U. décrétait solennellement l'année internationale de la femme. Pas moins d'une décennie devait être consacrée aux problèmes touchant les femmes. Nous sommes en 1985, à l'heure du bilan. Qu'est-ce qui a changé? Et que reste-t-il à faire?

« sont une infime minorité et...

Molière veille qui les ridiculise abondamment.

Pour lui, qui représente bien l'opinionéclairée de l'époque, une femme « peut avoir des clartés de tout », mais il ne faut pas qu'elle fasse étalage de sonsavoir (Les Femmes savantes).

Bien des auteurs ont reproché à Molière d'avoir retardé les progrès de l'émancipationféminine. Au XVIIIe siècle, on assiste dans les classes élevées à une promotion sociale et intellectuelle des femmes.

Celles-cipratiquent les arts et les lettres et tiennent salon.

Mais dans l'ensemble ce siècle fut peu favorable aux idées deliberté féminine.

Les philosophes (Voltaire, Diderot) restent très traditionnels lorsqu'ils parlent des femmes.

Dans leroman, on retrouve la double image de la femme innocente comme Virginie (dans Paul et Virginie de Bernardin deSaint-Pierre) ou fatale telle Manon (dans Manon Lescaut de l'abbé Prévost).

Marivaux, qui écrit une pièce d'avant-garde sur leur émancipation (La Colonie), reprend au dénouement ce qu'il a accordé dans l'intrigue.

Quand à J.J.Rousseau, le penseur le plus avancé du siècle, il reproduit l'antique image de la femme au foyer, mère et épouse,soumise par devoir à l'autorité des hommes (éducation de Sophie dans Emile). Au XIXe siècle, plusieurs faits attestent la plus grande présence des femmes dans l'univers littéraire.

D'une part, ily a beaucoup plus de femmes-auteurs que sous l'Ancien régime; d'autre part, l'imaginaire masculin place la femmesur un piédestal, ce qui ne va pas toujours de pair avec le mouvement d'émancipation.Le romantisme consacre le règne de la femme; comme au xvi' siècle, celle-ci devient la muse de tous les poètes(Musset, Vigny, Hugo, Lamartine), mais l'image qu'ils nous en donnent est ambiguë, mythifiée.

La femme est toutange ou tout démon, elle n'est jamais réelle.

Chez Balzac, les femmes sont victimes de l'ordre social et chezStendhal, malgré quelques figures de femmes fortes (Clélia Conti, Lamiel), c'est encore l'image de l'amoureuse quiprédomine.George Sand, type même de la femme-écrivain émancipée, plaide dans ses livres en faveur de la libération desmoeurs, du droit au divorce et de l'égalité juridique des femmes.

Mais, concrètement, elle ne s'associe pas auxefforts des femmes de son temps qui veulent hâter leur libération politique (comme.

Flora Tristan).

Son féminismereste individuel et sentimental.

Après la révolution de 1848, le peuple entre en littérature.

Des femmes témoignentpar l'écriture de leur volonté de changement.

Journalistes et écrivains peignent la condition misérable des femmes autravail et réclament des droits nouveaux (instruction, droit de vote, égalité des salaires, etc.).

Zola offre un portraittrès ressemblant de la vie des ouvrières et des employées à la fin du siècle. Le XXe siècle voit cohabiter les mythes anciens avec les efforts d'analyse historique et sociologique de la conditiondes femmes.

Simone de Beauvoir fait date en 1949 dans le Deuxième sexe, une thèse qui ne plut pas à tout lemonde, surtout aux hommes, car elle frappait juste et fort la vanité masculine.

On peut la résumer ainsi : la majoritédes femmes a toujours été tenue à l'écart de la marche du monde, parce que les hommes, qui se posèrent d'embléecomme les seuls responsables, leur refusèrent les possibilités d'une existence autonome.

Il s'agit d'un ouvragescientifique, dont l'information est loin d'être dépassée 35 ans après.Partie d'un postulat simple : « On ne naît pas femme, on le devient », l'auteur montre à travers les mythes,l'histoire, la littérature et la condition réelle des femmes que ce que l'on appelle la féminité est une création sociale— et non une donnée biologique — et que ce sont les hommes (approuvés par des femmes qui ont intérêt à entrerdans leur jeu) qui ont façonné les images stéréotypées de la femme, pour leur profit.

Le livre de S.

de Beauvoirmarqua toute une génération qui, à sa suite, à partir des années 60, lutta contre l'imaginaire social et l'imagedégradante qu'on donnait des femmes. BilanCe courant a-t-il réussi à renverser « l'antique servage de la femme » (Rimbaud) et les images qui y sont associées?La réponse doit être nuancée.

Certains acquis juridiques et sociaux ne se discutent plus (droit de vote, divorce,instruction), mais d'autres revendications sont encore loin d'être satisfaites (égalité des salaires notamment) etd'autres sont périodiquement menacées (avortement).

Quant aux images, et aux mythes, la publicité et unecertaine littérature jouent d'ambiguïté en encourageant l'émancipation des femmes, tout en leur conseillant de nepas abdiquer une féminité, que la libération sexuelle récupère sous la forme d'un érotisme savamment entretenu.Roland Barthes évoque dans Mythologies le statut ambigu de la femme-écrivain tel qu'il ressort d'une publicationcomme Elle. « Les Femmes sont sur la terre pour donner des enfants aux hommes; qu'elles écrivent tant qu'elles veulent, qu'ellesdécorent leur condition, mais surtout qu'elles n'en sortent pas : que le destin biblique ne soit pas troublé par lapromotion qui leur est concédée, et qu'elles paient aussitôt par le tribut de la maternité cette bohème attachéenaturellement à la vie d'écrivain.

Soyez donc courageuses, libres; jouez à l'homme, écrivez comme lui; mais ne vousen éloignez jamais ( ...).Aimez, travaillez, écrivez, soyez femmes d'affaires ou de lettres, mais rappelez-vous toujours que l'homme existe, etque vous n'êtes pas faites comme lui; mais ne vous en éloignez jamais (...).

». III.

Les femmes et le travail La moitié des sujets portant sur la condition féminine concerne l'activité professionnelle des femmes.

On a vu queleur insertion dans le monde du travail n'a pas été facilement acceptée autrefois.

Qu'en est-il aujourd'hui? Quelques chiffres. »

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